Eloïse_f Le triangle des Bermudes Chapitre 4.1

Chapitre 4.1

10 juillet 2011, GWEN




Sept heures, mon père débarquait dans ma chambre un grand sourire aux lèvres me chuchotant à l’oreille :

− Debout ma grande, c’est l’heure !

Je n’avais aucune envie de me lever, j’étais épuisée, exténuée serait peut-être plus adéquat. Ce n’est pas facile de se lever à sept heures sachant qu’on venait de prendre l’avion pendant dix longues heures. Mais bon, je ne me plains pas, c’est pour une bonne raison !

Nous nous sommes préparés et nous nous sommes rendus à nouveau à l’aéroport de Nassau pour embarquer dans un avion direction Rome. Mais ça vous le savez déjà. Notre routine fut relativement la même que la veille. Sécurité, douane, enregistrement des bagages, …

Comme pour le premier vol, le décollage s’est plutôt bien passé. Même si pour être honnête avec vous Marie a évidemment encore beaucoup stressé et moi aussi. Le décollage avait été un peu violent, il y avait eu quelques secousses mais rien de grave. Mon père lui, en revanche, n’a éprouvé aucun stress. Il était cool Raoul comme il dit. Vers midi, l’hôtesse passait les commandes pour le dîner quand soudain, tout le monde s’est mis à paniquer et s’accrocher aux sièges le mieux possible, l’avion allait dans tout les sens, les lampes avaient cessé d’éclairer nous étions plongé dans l’obscurité au beau milieu d’une tempête folle, je le voyais par le hublot, les nuages étaient noirs, les éclairs fusaient de partout. Nous étions, je pense, au cœur de la tempête qui faisait rage. J’étais terrifiée, tout comme nonante pourcent des personnes présentes dans l’appareil. Je tremblais de partout, mon cœur commençait à s’emballer et celui de Marie aussi je le sentais toujours. Et je pense que mon père paniquait lui aussi. Que faisons- nous au beau milieu d’une tempête ? En général, il suffit de survoler la tempête, pas de la traverser ! Que se passait-il ? Pourquoi ne sommes-nous pas passé au-dessus ou à côté de la tempête ? Toutes ces questions surgissaient dans ma tête, mais elles furent coupées quand…

Tout à coup, j’ai entendu un bruit assourdissant provenir de ce qui me semblait être le réacteur. Les gens hurlaient et s’affolaient de plus en plus, je commençais vraiment à paniquer moi aussi. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, j’avais l’impression qu’il allait sortir de ma cage thoracique comme un oiseau dans une pendule.

Nous tombions dans le vide, je le sentais, cette sensation de l’estomac qui se soulève suivi d’un haut le cœur et de chatouilles dans le ventre, même si les pilotes ne l’annonçaient pas encore, nous tombions. Nous allions tous mourir ici au beau milieu de l’océan Atlantique. Les masques à oxygène étaient tombés et chaque passager s'était rué sur le sien. Certains avaient même tenté d’en mettre deux et donc d’en voler un à quelqu’un, mais les hôtesses étaient intervenues. Même si je ne pense pas pas qu’elles aient réellement le droit d’être debout dans les zones de turbulences. C’était la cohue. Même les hôtesses ne gardaient plus leur calme alors qu’elles le devaient. Quand les lampes ont cessé de fonctionner pour de bon car elles ne cessaient de clignoter, les passagers se sont tous levés d’un coup, comme une seule et même personne. Ils se sont mis à hurler de plus belle et à courir dans tous les sens. Les hôtesses ne parvenaient plus à les calmer. Certains se sont rassis pour calmer leurs enfants qui pleuraient à chaudes larmes. Et tout a basculé en une fraction de seconde. Ma vue est devenue trouble mais je parvenais tout de même à observer la situation paralysée sur mon siège à côté de ma belle-mère et de mon papa. Nous ne bougions pas, nous étions là, figés, en train d’observer les gens s’affoler même si nous aussi nous étions totalement terrifiés.

Un éclair a fusé droit sur l’avion, l’aile droite avait été touchée. Puis un deuxième, sur l’aileron arrière. Un troisième ensuite et un quatrième. Quand la foudre frappe une fois, elle peut frapper encore plusieurs fois après exactement au même endroit. Dans un fracas assourdissant, nous avions perdu l’aile droite et l’avion qui « planait » jusqu’à lors se mit à piquer du nez et à tomber droit dans le vide direction l’océan.

Mais ce n’était pas tout, la foudre avait touché les réacteurs qui d’un coup, l’un à la suite de l’autre se mirent à exploser. Il y avait du feu et de la fumée de partout. La plupart des passagers dont moi se mirent à toussoter puis tousser de plus belle à cause de la fumée que nous avions inhalé. Dans la lumière des flammes, j’ai pu apercevoir que la coque de l’avion était maintenant éventrée et plusieurs dizaines de rangées de passagers étaient tombés dans le vide. Je ne bougeais pas j’étais pétrifiée et agrippée à la main de Marie qui comme moi et mon père ne bougeait pas et ne disait pas un mot. Jusqu’à ce qu’elle parvienne à nous regarder tous les deux chacun à notre tour et nous souffla à l’oreille l’un après l’autre, mon père et puis moi :

− Je vous aime très fort vous savez et j’en suis convaincue, tout se passera bien. Il suffit d’y croire et moi j’y croit. On se retrouve en bas, sain et sauf.

Ceci était faux bien évidemment enfin pas le fait qu’elle nous aimait ça c’était réel mais le fait que tout irait bien et elle le savait, mon père l’embrassa et elle lui murmura quelque chose que je ne suis pas parvenue à entendre. Mais j’ai tout de même entendu le prénom de ma mère, Julia et le mot paradis. Je suppose donc qu’elle lui a dit qu’ils seraient à nouveau réunis au paradis. Je les embrassa à mon tour en leur disant que je les aimais fort. Quand soudain, mon père se prit trois valises en plein dans le visage et se fit emporter en dehors de l’avion. C’est la dernière chose dont je me souviens. Car ensuite, j’ai dû m’évanouir pendant un bon bout de temps. Car je me suis réveillée au milieu de l'océan, toujours attachée à mon siège à côté du corps, je suppose sans vie de Marie.




Je n’avais aucune idée de l’heure qu’il était et de combien de temps j’étais restée inconsciente. Mais le soleil n'était pas près de se coucher. Je devais avoir dormi à peu près vingt heures car le soleil n’indiquait pas encore midi alors que le crash avait eu lieu peu après midi.


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7 commentaires

Delphine Clever

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Il y a un an

Waouh ! Tu décris bien le chaos du crash. Cette scène est super angoissante.

Carl K. Lawson

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Il y a un an

de retour pour te soutenir ! ;)

Kate-Lorens

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Il y a un an

Pluie de like de soutien. N'hésite pas à faire de même sur Two Broken Souls si ce n'est pas déjà fait 😊

Eloïse_f

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Il y a un an

Merci beaucoup, j’y suis passé aussi ! 😊
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