Fyctia
Coquillage 4 ( partie 2)
Je me réveille à neuf heures. J'ai bien dormi, mais je me sens frustrée. Les vendredis et les samedis sont les seuls moments où je peux me permettre de faire une nuit blanche spéciale lecture.
Je viens de gâcher une nuit entière de la façon la plus banale qui soit.
Dehors, le soleil brille de tous ses feux alors qu'il n'est même pas midi. Le bruit des voitures qui traversent la voie principale à toute vitesse me rappelle que les gens sont bien réveillés.
Il faut que je sorte.
Je file dans la salle de bain, qui est annexée à ma chambre, puis j'enfile un T-shirt, un jean, et des baskets, la tenue passe-partout. Un petit sac à bandoulière accompagne le tout.
En me regardant dans le grand miroir, je ne peux pas m'empêcher d'analyser mon apparence. Objectivement parlant, je me qualifierait de "jolie". Je suis mince, avec un visage ovale et des traits assez fins. Je sais à quel point ma cousine Nancy envie mes lèvres. Pour ma part, je ne peux m'empêcher de souhaiter son imposante poitrine.
Mon regard tombe sur mes cheveux, plutôt courts, que j'ai démêlés et attachés au-dessus de mon crâne avec un élastique. J'ai choisi de faire une pause sur les mèches. Chaque fois que je dois me rendre au salon de coiffure, je me souviens de cette sensation désagréable de mains étrangères dans mes cheveux. Depuis toute petite, j'en ai horreur. Pourtant, après de longues semaines d'hésitation, je finis toujours par céder. Parce que j'aime bien changer de tête.
Je sursaute en entendant le grincement d'une porte qui s'ouvre. Sans prendre le temps de réfléchir, je me rue dans la salle de bain et referme la porte dans un fracas. Je tends l'oreille, à l'affût du moindre son.
Mon coeur bat à tout rompre quand j'entends deux coups sur la porte de ma chambre. Une deuxième fois.
La porte de la chambre s'ouvre.
- Diana ?
Je donne un coup à la porte, espérant que cela suffise à faire comprendre à l'intrus que je suis occupée.
-Au moins, tu es réveillée.
La porte se referme. Au bout de deux minutes, tout est silencieux.
J'ouvre prudemment la porte de la salle de bain. Personne dans la chambre. Les battements de mon cœur se calment.
Tout va bien.
Tout va bien.
Je colle l'oreille sur la porte de ma chambre. J'entends des bruits provenant d'en bas. La télé. Leurs voix.
Merde.
Si je m'étais dépêchée, en ce moment, je serais à l'extérieur, en train de flâner librement dans la rue.
Maintenant, je suis obligée d'attendre, ou plutôt, d'espérer qu'ils décident de s'en aller.
À moins qu'ils reviennent me chercher.
Je pourrais très bien prendre mon courage à deux mains, me lever, aller les affronter, puis sortir en claquant la porte.
Mais je sais que cela suffirait à ruiner ma journée, pour ne pas dire mon weekend tout entier.
Je n'en ai vraiment pas besoin.
Et merde.
4 commentaires
Ivaloo
-
Il y a un an
François Lamour
-
Il y a un an
Jeanne Carré
-
Il y a un an
blondie.64
-
Il y a un an