Fyctia
Chapitre 3 partie 1
— Mon miracle de Noël ? rigolé-je, surprise par la demande du Père Noël.
Je m’avance vers lui, pose mon coude sur l’accoudoir du fauteuil où il est assis et soupire dramatiquement.
— Oh, j’en ai plein, des miracles. Mais si je devais choisir, je dirais…
Je tapote mon menton, faisant mine de réfléchir quelques secondes, avant de partir dans une plainte qui soit sûrement faire regretter au Père Noël de m’avoir posé cette question :
— Un patron qui ne soit pas un putain de tyran. Le mien est un vrai monstre ! Il me prend pour son assistante personnelle ! “Mélody par-ci, Mélody par-là.” Mais vous savez quoi ? Mélody en a marre, ras-le-bol, ras-la-kékette ! Ce que Mélody veut, c’est que son connard de patron, qui ne sait même pas lire un contrat ou un CV, la lâche un peu et la laisse bosser tranquillement. Mais bon, je crois que pour ça, ce n’est pas un miracle qu’il me faut, mais un… en fait, non, il n’y a rien à faire ! Je suis résolue à supporter ce petit con aussi sexy qu’imbuvable jusqu’à ce que je trouve un autre boulot qui paye trois fois mieux !
Je me redresse légèrement, essoufflée par ma tirade. Un rire m’échappe avant que je ne reprenne, d’un ton plus léger cette fois :
— Bon, sinon, dans un registre un peu plus réaliste, j’aimerais bien gagner au loto. Non, encore mieux ! Je voudrais la tête du père de ce petit monstre qui gît à mes pieds. Enfin, morte, de préférence. Il le mérite. C’est un connard, lui aussi. D’ailleurs, tous les hommes sont des connards.
Le Père Noël déguisé reste silencieux pendant plusieurs secondes, sûrement sous le choc de ma longue tirade. Je dois admettre qu’au bout d’un moment, quand je m’y met —parfois, seulement— je peux être extrêmement chiante et pipelette. Mais bon, j’en ai gros sur la patate et Noël n’arrange rien.
— Mais bon, reprends-je en levant les yeux au ciel. Les miracles de Noël n’existent pas. Noël, c’est complètement démodé, ça fait chier tout le monde, les gens sont stressés pour un dîner qui, de toute façon, sera critiqué une fois que les invités seront partis. C’est la fin du mois, tout le monde est fauché, mais personne n’ose le dire et continue de dépenser plus que ce qu’ils ont juste pour impressionner les autres, et que leurs gosses jouent deux minutes avec des jouets dont ils seront lassés au bout d’une semaine.
Je me penche une nouvelle fois vers le Père Noël, puis j’ajoute d’un ton mordant :
— Et puis, vous vous rendez compte qu’on apprend aux gosses à ne pas mentir alors qu’on est les premiers à le faire ? On leur fait croire qu’un homme en rouge, traînant un traîneau tiré par des rennes, existe ! C’est du grand n’importe quoi !
Je recule cette fois-ci, prête à partir de cet endroit maudit où je me promets solennellement, de ne jamais remettre les pieds. Il faudra me ligoter et me traîner de force ou me promettre de me donner une tablette de chocolat au lait pour que j’y retourne.
Avant que je ne m’enfuie avec Harvey, le Père Noël me tend un bout de papier, où son numéro de téléphone est inscrit. Mes yeux naviguent entre lui et le papier, puis mes yeux s’écarquillent légèrement.
— Vous devez être psy dans la vraie vie, murmuré-je pour ne pas que Harvey m’entende. Je vais prendre rendez-vous ! Vous savez y faire ! Ça fait un bien fou de se livrer ! Piouf, je me sens déjà plus légère ! Merci Père Noël !
10 commentaires
Mapetiteplume
-
Il y a 12 jours
Mily Black
-
Il y a 25 jours
mima77
-
Il y a un mois
leysa
-
Il y a un mois
lovelover
-
Il y a un mois
leysa
-
Il y a un mois
Jasmine_Frrnd
-
Il y a un mois
leysa
-
Il y a un mois