Fyctia
Chapitre 5 : Surprise!
- Avant propos : j'ai finalement décidé de réécrire ce texte à la 1ere personne. J'espère que cela ne sera pas trop déstabilisant pour vous (?)
3 semaines plus tard.
1er décembre 2022, Rennes.
De retour à l’appartement après mon dernier jour de boulot, j’entend mima qui s’affaire dans la cuisine. Il est 18h30 et la table est déjà dressée. Deux bougies rouges ornent le centre de la table, sur laquelle s’étale du faux houx ainsi qu’une composition de fleurs hivernales. Je plisse le nez. Je connais cette odeur… Serait-ce ? Non impossible.
Je la trouve dans la cuisine avec un tablier vert sapin, en train de retirer du four… un chapon !
— Mais enfin mima qu’est-ce qu’il se passe ici ? Tu fêtes Noël avant l’heure ou quoi ?!
Elle relève la tête et ses yeux s’écarquillent comme ceux d’un lapin pris dans les phares. Elle s’essuie le front d’un revers de main, visiblement stressée.
— Je… euh… oui ma puce. Enfin, je me disais que…
Elle ouvre le réfrigérateur pour en sortir une bouteille de vin blanc et je ronge mon frein en regardant les verres à vin se remplirent du liquide jaune vif. Mima trinque brièvement et englouti près de la moitié de son verre cul-sec, devant mes yeux ébahis.
— Ma chérie, j’ai décidé de fêter Noël ce soir, assène-t-elle de but en blanc.
— Merci mima, ça j’avais compris. Ma question est : pourquoi ?
Grand-mère s’enfile l’autre moitié de son verre, puis triture ses bagues avec angoisse, évitant mon regard.
— En fait, j’ai… quelque chose à t’annoncer, reprend-elle en glissant ses doigts déformés dans les miens.
Prise d’un mauvais pressentiment, je pousse un cri de stupeur et plaque ma main libre sur ma bouche.
— Je sais ! Papa vient à Noël avec sa famille ?
Elle grimace et secoue la tête.
— Je ne pourrais pas passer Noël avec toi, assène-t-elle d’une toute petite voix.
Je bloque un instant sur ses paroles puis éclate de rire.
— Mais enfin mima, tu sais comme je m’en fiche de Noël ! Tout ce qui m’importe c’est de passer des moments avec toi. Et s’il faut engloutir un chapon le premier décembre, ça m’est égal !
— Tu as raison, mais je ne savais pas comment te l’annoncer. J’ai pensé que ce serait plus facile ainsi… Les enfants de Madeleine ne peuvent pas venir la voir et elle ne peut pas faire le voyage jusqu’au Canada à cause de son opération de la hanche. Impossible de la laisser seule pour Noël, il faut que j’aille m’occuper d’elle.
Je souris, attendrie. Evidemment que je comprends.
— Tu as raison mima. Tu es une bonne amie.
— Oh ! Tu es sûre, tu ne m’en veux pas ma chérie ? s’exclame-t-elle, visiblement soulagée.
— Aucunement, assuré-je.
— Que vas-tu faire ? Allez chez ta mère ?
Je m'étouffe à cette idée qui me fait froid dans le dos. Plutôt crever. Soudain, la discussion que j'ai eu avec Linh quelques semaines plus tôt me revient.
— En fait… Linh m’a proposé il y a quelques semaines d’aller à Londres pour les fêtes de fin d’année. J’ai refusé l’invitation parce que je voulais rester avec toi, mais peut-être que je pourrais y aller finalement ?
Le visage de mima s’illumine.
— Mais c’est une superbe idée ! Tu aurais dû m’en parler, je me serais moins triturée l’esprit pour t’annoncer ma nouvelle. Cependant, je ne sais pas si tu sais à quoi ressemble Londres en décembre, mais cela risque de te faire un choc, surenchérit-elle en pouffant de rire.
Je ne peut réprimer une grimace de dégoût, avant de me lever pour l’enlacer. Elle m’indique alors une enveloppe dissimulée sous l’assiette. Je l’ouvre, les mains tremblantes. A l’intérieur, les numéros d’un compte bancaire à mon nom, ainsi qu’une longue lettre manuscrite.
— Un cadeau de Noël en avance. C’est un compte que ton grand-père et moi avons ouvert lorsque tu es née. Nous l’avons enrichi au fil des ans et je me suis dis que c’était le bon moment pour toi de t’en servir, parce que… eh bien, tu sais.
— J’ai plus de boulot ? Tu peux le dire mima, ce n’est que la pure vérité, je riposte en souriant. Merci infiniment, c’est inespéré.
Je serre l’enveloppe contre mon cœur et sens les larmes me picotaient les yeux.
Et puis soudain, grand-mère se redresse, paniquée.
— Qui va garder Henri Cat ? Madeleine est allergique aux chats ! Je ne peux pas le laisser seul ici, il ne va rien comprendre le petit ange…
Un sourire amusé se dessine alors sur mon visage tandis qu’une idée germe dans mon esprit.
***
Ce soir-là dans mon lit, je me sens plus légère, malgré mon avenir incertain et mon ventre lourd comme une brique. Les mains moites, je sors la lettre et commence ma lecture, les larmes ne tardant pas à mouiller mes yeux.
« Ma petite fille chérie,
La vie est une succession de nuages et d'orages, mais ce ne sont pas ces moments-là que je retiendrai le jour venu, mais uniquement ceux, rares et uniques, où le soleil à brillé dans mon cœur. Grâce à toi, je sais que l'on peut rire de rien, que les jeunes gens d'aujourd'hui avancent comme nous n'avons jamais su le faire, qu'Hermione est la vraie héroïne de l'histoire et surtout, que Dan Humphrey n'est pas celui que l'on croit ».
Et surtout, n'en veux pas à tes parents de n'avoir jamais su t'aimer à ta juste valeur. Tu n'as rien fais de mal. Mais tu as le droit de les laisser prendre moins de place dans ton cœur. La vie est assez courte, ne laisse que les gens qui t'aiment telle que tu es entrer dans la tienne. Crois-moi, tu gagneras du temps et de la sérénité.
A ce propos, le grand amour qui dure toute une vie existe. Mais pas au sens où tu l'entends. L'amour a plusieurs facettes et il est impossible d'aimer quelqu'un de la même façon toute une vie. L'amour est fragile, il se transforme, se mue, selon les périodes de la vie que tu traverses. Si j'ai un conseil à te donner, c'est de ne pas rechercher cet amour que l'on croit éternel, car tu passerais sûrement à côté de personnes qui pourraient nourrir ton âme et ton esprit, même si cela ne dure pas.
Prends chaque histoire comme elle vient. Tu as toute la vie pour aimer et être aimée. J'espère que ton existence sera faite de milliers de petits bonheurs et que tu réaliseras tes rêves, y compris ceux qui te paraissent absurdes. Il n'y a rien de plus intense que de ressentir les émotions que te procure la réalisation d'un vœu qui t'es cher.
Vis ta vie à fond.
Je t'aime ma chérie.
Henriette »
Je replie la lettre, le cœur criant de bonheur. Ces mots, c'est l'once de courage qu'il me manquait.
Ma décision est prise. D'un geste brusque, j'envoie valser ma couette à la recherche de mon smartphone. Mes doigts suivent instinctivement le chemin vers mes contacts favoris.
Une tonalité, puis deux. Silence. Enfin, on décroche.
Je ne laisse même pas le temps à mon interlocutrice de prononcer un mot, tant je crains de faire machine arrière.
— Linh. Est-ce que ta proposition tient toujours ? je débite d'une voix rapide.
Alors ? 1ere ou 3e personne ? (j'avoue ne pas avoir l'habitude d'écrire de cette façon)
29 commentaires
Beryl L
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Il y a 3 jours
Beryl L
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Emilie Hamler
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petites.plumes
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Mapetiteplume
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Nina Fenice
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Angel Guyot
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Emilie Hamler
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Passions-Fictions-Laëti
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