Fyctia
Chapitre 10
Il y avait encore énormément de points qui m'échappaient, et peut-être que dans ses révélations, je trouverais un moyen de m'en sortir.
— Bon, alors expliquez-moi, c'est quoi cette histoire de test ?
— Tu as déjà vu Captain America ? reprit Sharlène, voulant sûrement illustrer ses propos.
— Captain quoi ? demandai-je, perdue.
— Laisse tomber, souffla-t-elle, exaspérée. En gros, le gouvernement tente de créer une super armée de gardes et de soldats avec des forces et des sens décuplés. Le sérum contient des composants chimiques qui altèrent leur métabolisme, donc ils testent sur les loups du jeu pour voir comment le sérum agit sur eux. Je ne vais pas rentrer dans des termes plus techniques, tu ne m'as pas l'air très maligne.
— Hé !
Je croisai les bras et tentai d'assimiler toutes les informations. Pas simple de me concentrer alors que les bruits enragés des loups se faisaient entendre, ainsi que les coups d'entraînement des proies et les flèches qui fusaient dans les airs. Lyse se tourna vers Sharlène pour répondre.
— De toute façon, ce n'est pas au point et je suis persuadée que ça ne le sera jamais. Ils n'ont pas le contrôle sur les effets secondaires comme ils n'ont pas le contrôle sur les personnes à qui ils le donnent. Et même s'ils arrivent à décupler les forces avec un sérum sans effets secondaires, le contrôle mental reste hors de leur portée.
Le contrôle mental ? Mais dans quel mauvais film vivions-nous ?
— Plus pour longtemps. Tu as déjà entendu parler de la nanotechnologie ? Le loup qui gagne rejoint les rangs et travaille pour les suprêmes ou pour un seigneur de cité. Crois-tu qu'ils auraient accès à une telle position sans qu'on est une certaine emprise sur le contrôle de leur agressivité et de leur libre arbitre ? Ce sont des criminels, continua Sharlène.
— Bah, Dan, le gagnant d'il y a deux ans, a été exécuté pour homicide volontaire sur la fille du Seigneur des Échos. Ça a fait scandale, et le seigneur a failli être destitué pour s'en être pris verbalement au dirigeant suprême, ajouta Marie.
— Il a levé la voix contre Valerius Aquila ? s'exclama Alexandra, visiblement pas au courant de cette histoire.
— Ce n'était pas avec son fils Hadrien, la prise de bec ? lança une fille plus loin.
Les autres commencèrent à participer à la conversation. Mal à l'aise et n'ayant pas l'habitude de parler avec autant de monde, je décidai de m'extirper de ce débat de connaissances et de technologie qui m'échappaient.
Je regardai autour de moi, à la recherche de quelque chose à faire pour penser à autre chose. Je lâchai soudainement un petit cri de douleur et de surprise lorsque qu'un bâton sorti de nulle part me tombait dessus.
Parce que j'avais crié, plusieurs têtes se tournèrent vers moi. Je me massais le bras qui avait été heurté et me tournai pour savoir qui me l'avait jeté. Je vis, sans surprise, que c'était Jean avec un sourire moqueur sur les lèvres.
— Tu te fous de moi ! dis-je, énervée.
Je fis quelques pas dans sa direction, décidée à en découdre.
— Tu m'as cherché tout à l'heure. Viens donc te battre ! me défia-t-elle.
— Pas de sang en dehors des jeux, siffla le Renard.
Ah bah tiens, j'avais bien envie de lui crier d'aller se faire foutre, étant donné qu'il était le premier à verser le mien. La colère bouillonnante en moi, le regard noir, j'attrapai le bâton de combat qui était tombé à mes pieds.
— D'accord, on va se battre, j'ai bien besoin de me défouler.
Et même si le coup que je m'étais pris, me ferait juste un bleu, je décidais que cela méritait une vengeance. J'arrivai vers elle, énervée, et ne marquai pas de pause lorsque j'entrai dans le carré de combat, la main bien serrée autour de mon arme en bois, prête à en découdre.
Trente secondes plus tard, je me retrouvai les fesses au sol, les chevilles douloureuses. J'entendis le maître du jeu soupirer. Un coup d'œil dans sa direction m'indiqua qu'il avait tourné le dos à notre combat pour aller s'occuper ailleurs.
La mâchoire serrée, la haine pulsant dans mes veines, je me relevai et rattrapai le bâton, c'était loin d'être fini. Alors que j'attaquais directement sans ménagement, elle me désarma en deux secondes.
— Encore, me pressa Jean.
Elle n'avait pas besoin de me le dire deux fois. Je ramassai mon arme, tombant à nouveau lorsqu'un coup dans les côtes me fit basculer une nouvelle fois. Le coup n'avait pas été très fort, je savais qu'elle aurait pu vraiment me faire mal si elle l'avait voulu.
Je sentis une main se poser délicatement sur mon bras. C'était Marie, qui cherchait à capter mon attention alors que j'étais à deux doigts de craquer et de partir me cacher dans ce coin derrière la statuette du renard, sous le début de l'escalier.
— Utilise ta vitesse pour anticiper ses mouvements. Ne te laisse pas emporter par sa force brute. Tu dois être rusée. Trouve une ouverture et déplace-toi rapidement pour la saisir.
— Ma vitesse ? Je ne suis pas rapide...
— Si tu l'es, m'assura-t-elle.
Me relevant, cette fois, je fis attention à mes mouvements. Jean attaqua à nouveau, et je parai le coup, ressentant la vibration du choc dans mes bras et fis comme Marie me l'avait conseillé. J'observai la posture de la jeune femme devant moi. Cela faisait plusieurs fois qu'elle m'attaquait de la même façon. J'anticipe son prochain coup, profite de l'ouverture que je savais qu'elle allait m'offrir, et rapidement, je fais une feinte sur le côté, passe sous son bras, et lance un coup qu'elle évite en se baissant.
— Mieux, dit-elle avec encouragement.
Finalement, elle fit un balayage rapide avec son bâton, et je me retrouvai de nouveau au sol.
Elle tendit sa main, et je la pris, décidée à ne pas abandonner. Elle m'expliqua comment tenir l'arme et les coups à porter. Je me demandais quelque part si elle n'essayait pas de m'endurcir. Ou peut-être était-ce un prétexte pour avoir la joie de m'infliger de la honte pendant encore les quinze prochaines minutes.
— Je suis volontaire, commença-t-elle à m'expliquer tout en continuant notre entraînement, Officiellement. Mais ma famille m'a forcé la main.
Je lâchai un petit soupir lorsque je pliai presque sous le poids de son assaut, mais avec un petit gémissement de rage, je mis plus de force et réussis à la repousser.
— Chez nous, reprit-elle, cela fait dix ans qu'une fille de la famille est envoyée. Depuis la première année de jeu, nous sommes entraînées dans l'espoir que la famille puisse s'élever et garder son statut. Mais comme personne n'en revient vivant, j'ai hésité à me lancer. Mes parents ne m'ont pas vraiment laissé le choix. Je voulais le faire, mais je n'étais pas encore sûre.
— Pourquoi ? demandai-je.
Je renvoyai deux coups, ignorant les lancements dans mes muscles.
— Pourquoi quoi ?
— Pourquoi tu aurais voulu être d'accord avec ce jeu malsain où des femmes sont traquées pendant un mois à travers une forêt ?
10 commentaires
sharlene93
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Il y a un an
Ava D.SKY
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Il y a un an