La_petite_plume LE JEU DU RENARD Chapitre 9

Chapitre 9

— Jason, on devrait reprendre, intervint l'un de ses assistants.


Le Renard demeura silencieux, son visage trahissant une confusion profonde face à mes paroles. Puis, un soupir résigné s'échappa de ses lèvres, ses yeux se levant vers moi.


— C'est la peur qui te fait dire ça. Arrête de paraître si vulnérable, et va t'entraîner, lança-t-il d'un ton sec.


Il se dirigea ensuite vers un autre homme, au visage encadré de petites lunettes, désignant du doigt deux filles en train de discuter à l'autre bout de la pièce. Je ne vis pas la suite de leur échange, happée par une main qui m'entraînait plus loin.


Je reconnus rapidement Lyse, malgré l'obscurité qui semblait envelopper mes pensées.


— Ça va ? me demanda-t-elle d'un air inquiet.


Encore sous le choc de ce qui venait de se passer, je me retrouvais muette, incapable de répondre. Elle secoua doucement mes épaules.


— Harper !


Je levai les yeux vers elle.


— Je vais mourir, lachai-je sur un ton dramatique.


Un léger sourire se dessina sur les lèvres de mon amie, tandis qu'elle frottait doucement mon épaule, cherchant à me réconforter, son regard plongé dans le mien.


— Mais non, Harper, tu ne vas pas mourir.


Sa voix était assuré et déterminé, donnant presque envie d'y croire.


Presque.


— Ecoute, tu es tétanisée, tu as peur, c'est normal. Ce jeu, le Renard, le Loup, les Proies. Ce ne sont que des personnages, des images que l'on nous présente pour le jeu, mais nous sommes dans le monde réel, ce sont des êtres humains, tu m'entends ? Juste des humains comme toi et moi, mais avec un sexe opposé pour la plupart. Si tu le veux, tu peux être plus dangereuse qu'eux. Ne te laisse pas abattre. Regarde, une dizaine d'autre filles ont accepté leur sort et ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Ce seront elles qui se feront tuer les premières. Tu ne dois pas être l'une des leur. Tu dois être plus forte, tu n'as pas le choix.


— Pourquoi tu essaies de me remonter le moral ? Il n'y en aura qu'une qui gagnera.


— Qui a dit ça ? Me questionne-t-elle, me faisant remettre en question certains éléments concernant le jeu.


— Les règles ? Et c'est comme ça que cela se passe à chaque fois. Enfin, quand il y a un gagnant... Ça n'arrive presque jamais. En douze ans de jeu, je crois qu'il n'y a eu que cinq vainqueurs. Peut-être quatre.


— Non, les règles, je les ai lues et relues. Elles disent que les proies doivent survivre dans un temps imparti, et c'est ainsi que ça se passe à chaque fois, car une seule sort du lot. Qu'est-ce qu'il se passerait si deux ou trois d'entre nous étaient encore en vie à la fin du temps imparti ?


— Mais ça n'est jamais arrivé, il fera tout pour que ça n'arrive pas.


En réponse à mes propos, je lance un regard mauvais au Renard, qui est trop occupé à fanfaronner devant les caméras. Lyse saisit mes deux bras pour attirer à nouveau mon attention.


— Et nous, nous pouvons tout faire pour que ça arrive. Le jeu du Renard n'est pas seulement une question de fuite et de survie, c'est un jeu de ruse. Il faut être plus rusé que le Renard, c'est ce que ma sœur ne cessait de me répéter, et je commence à comprendre ce qu'elle voulait dire.


Être plus rusé que le Renard. C'est bien ce que j'essaie de faire, mais en vain.


— Les caméras vont filmer les entraînements, tu ne dois pas paraître faible, sinon d'autres comme Orion te prendront pour cible.


— Orion ? Qui est Orion ? demandais-je.


— Le loup qui t'a collé une cible dans le dos.


— Vous parlez du Corbeau ? intervient une des filles.


Elle avance vers nous et jette un regard vers le groupe des loups. Une fille aux cheveux rasés de près soulève une hache comme si elle avait le poids d'une plume et tranche un gros morceau de bois avec rage, me faisant déglutir difficilement.


— Le corbeau ? questionnai-je, en détournant le regard du groupe de psycopathe.


— C'est le petit nom que je lui ai donné, car il est entièrement revêtu de noir de la tête aux pieds, et il a ce regard si sombre et ténébreux ... m'expliqua-t-elle en se mordant la lèvre avec un petit sourire, Mon dieu, c'était tellement sexy comment il est intervenu tout à l'heure.


Bouche bée, j'oubliais qu'il y avait à peine quelques secondes, j'étais paniqué par ma mort imminente.


— Tu sais qu'il est assoiffé de sang, ce type "sexy" ? D'ailleurs, je ne comprends pas ce qui rend les loups comme ça. Il a dit que mon sang sentait bon, comment peut-il savoir ça ?


Je lis rapidement son nom inscrit sur l'étiquette attachée à sa veste blanche de survêtement.


Alexandra.


Lorsque je relevais les yeux vers elle, je surpris son regard confus.


— Bah ? Tu ne sais pas ?


— Harper, ne vient pas de la cité de la connaissance, justifia Lyse.


— Ouais, enfin moi, je suis de la cité des arts pourtant...


Je croisai les bras, un peu irrité.


— Bon, alors, vous allez me répondre ? Les vampires existent, c'est ce que vous allez me dire ?


D'autres filles qui écoutaient et celle devant moi partirent en fou rire.


C'est ça, foutez-vous de moi.


— On leur injecte un sérum qui décuple leurs sens, l'odorat et l'ouïe surtout. Mais ce sérum aurait également quelques effets indésirables comme l'agressivité, le manque de self-control. Chaque année, ils tentent d'enlever le plus d'effets secondaires possibles, m'expliqua Lyse.


Marie, qui faisait ses étirements à côté, avait sûrement laissé traîner ses oreilles, car elle nous rejoignit le bras tiré en l'air et l'autre appuyant sur son coude.


— Ce n'est pas encore gagné pour cette année, vous avez vu les fous-furieux derrière la vitre, souffla-t-elle.


Je commençai à comprendre pourquoi le Renard avait dit qu'il n'était pas comme les loups. Il n'a pas pris le sérum et donc ne possède pas les mêmes capacités qu'eux pour me prendre en chasse.


Intéressant, je le notai mentalement.


— Pourquoi voudraient-ils retirer les effets secondaires ? C'est plus excitant pour les jeux s'ils sont agressifs, non ? ricanai-je reprenant l'exemple de pensée du Renard.


Lyse semblait suivre mon raisonnement.


— Les jeux ne sont pas seulement là pour divertir, ils sont là pour la politique, et pour faire des tests sur des prisonniers.


— Des tests ?


Mon cœur battait la chamade, essayant de suivre le rythme de la conversation qui semblait venir d'un autre monde.


— Mais, ma parole, tu viens de quelle planète ? intervint Sharlène, que je ne connaissais que très peu.


Elle délaissa son bâton et attrapa sa gourde avant de rejoindre le petit groupe que l'on avait formé.


— Je rêve, ou tout le monde écoute notre conversation !?


Je regardai autour de moi, me sentant subitement espionné. J'avais bien parlé fort, et je vis certaines têtes se détourner de nous pour se concentrer à nouveau sur leur entraînement.


— C'était une conversation privée à la base ! Eu-je besoin de préciser à l'égard des oreilles qui trainaient.

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18 commentaires

Dixy

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Il y a un an

Likes de soutien ❤

sharlene93

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Il y a un an

J’AIME TROOOOOOOOOOP !!!!!!

Alexandra Prevel

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Il y a un an

J'adoreeeeeeeee

Ava D.SKY

-

Il y a un an

Like de soutien 💞
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