Fyctia
1| Avril
Un an plus tard:
Assise sur une des nombreuses chaises en fer peuplant la salle d'attente de la psychologue, je voues une certaine passion pour mes chaussures. Je n'aime pas particulièrement venir à ces rendez-vous hebdomadaires qui me donne la nausée.
Un an que mon géniteur m'a avoué avoir trompé ma mère, et seulement un mois que le divorce vient d'être prononcé par le juge familiales. Néanmoins depuis cette nouvelle je n'ai plus jamais été la même. Je ne laisse plus aucuns hommes m'approcher de près ou de loin. De plus, je m'enferme de plus en plus dans ma solitude, encore plus au travail.
Ma maternelle a donc jugé bon de m'emmener voir une putain de psychologue qui ne sait rien dire d'autre que « hmmm Hmm » ou bien « Mais encore ?» mais bon ma maternelle à l'air contente que j'aille à ces rendez-vous, alors même si ce n'est pas de gaieté de cœur je m'y attèle chaque semaines.
-Avril, c'est à nous, tu viens ?
J'aimerai lui dire que non et m'enfuir le plus loin possible, mais je me résous à la suivre. Je suis bien trop gentille pour dire non à cette femme qui n'est en aucun cas responsable de mes problèmes familiaux. De plus, ma mère m'en voudrait certainement beaucoup de m'auto laisser tomber. Je pense que dans la vie, le plus difficile c'est quand on se relâche complètement et qu'on a plus goût à rien.
-Assis-toi.
Elle me montre la chaise d'un signe de main, et je m'installe sans me faire prier. Quant à elle, elle prend place sur sa chaise roulante de l'autre extrémité du bureau. Elle se muni de sa paire de lunette noir en forme de gros carrés. Au début je jouais la comédie. Je ne faisais que paraître heureuse, mais dorénavant, je n'ai plus l'envie de me forcer.
-Comment te sens-tu cette semaine ?
-Comme spectatrice de ma vie.
Elle prend son carnet rouge posé devant elle, puis son stylo pour y noter je ne sais quoi. Ça se trouve elle gribouille juste pour passer le temps. À sa place c'est ce que ferais, ma vie est tellement fade et ennuyante que je ne prendrai même pas la peine de noter un seul mot sur celle-ci.
La monotonie parfaite.
-As-tu repris contact avec ton père depuis la dernière fois ?
Je reste quelques secondes à l'observer silencieusement. C’est une très belle femme qui me semble quand même assez intelligente pour comprendre que je ne veuille plus avoir de contact avec cet homme. néanmoins, parfois j'ai l'impression que les lumières ne s'allument pas à tout les étages.
-Je lui en veux beaucoup trop pour reprendre contact avec lui.
Elle soupire, ouvre la bouche plusieurs fois pour parler, mais aucuns sons n’en sors. On dirait qu'elle réfléchit aux mots qu'elle va employé.
-D'accord.. (pause). Et lui, a-t'il reprit contact avec toi ?
-Il ne fait que ça. Soit il m'appelle soit il m'envoi des messages, mais je ne peux pas me résoudre à le voir avec Maureen. C'est tout simplement impossible..
Ma voix n'est qu'un lointain murmure. Et je me rends bien compte à ce moment précis que mes cicatrices sont bien plus ancrées dans mon cerveau qu'est ce que pensais. J'ai comme le sentiment qu'on lacère mon coeur à chaque fois qu'on parle de cet homme. Je ne suis plus en colère contre lui, simplement déçu. Et emprise à une profonde tristesse qui me prend jusqu'aux tripes.
-Tu n'es pas obligé de le voir avec sa petite copine, juste vous deux.
Je sais qu'elle a raison, en plus de cela il me manque malgré tout le mal qu'il nous a fait. Néanmoins je ne peux pas en parler à ma mère, j'aurai l'impression de la trahir. Elle m'en voudrait énormément de ressentir le manque envers un homme qui lui a brisé toute sa confiance en elle, et son estime de soi-même.
-Tu penses à ta mère ?
-Bien-sur, j'aurai bien trop l'impression de la trahir.
-Mais, tu sais bien que ce n’est pas le cas ? Ta mère doit faire la part des choses entre l’homme qu’elle a aimé et le faite que ce soit ton père. Tu comprends ?
Je hoche mollement de la tête. Évidemment que je comprends, mais j’ai toujours ce sentiment de culpabilité qui subsiste au fond de moi. Il ne reste plus que quelques minutes, tout au plus avant la fin de notre entrevue. Comme toujours elle va me demander ses soixante euros.
-Je trouve que tu as pas mal évolué en quelques temps, je pense que l’on va pouvoir commencer à espacer nos séances à deux semaines Avril. C’est d’accord ?
-C’est vous la professionnelle, donc si vous le dites, je vous crois.
Elle m’offre un sourire compatissant en hochant la tête. Elle note encore une dernière chose sur son carnet, puis elle pose le stylo et ses lunettes de vues sur son bureau. Elle croise ses mains devant elle tout en me regardant droit dans les yeux.
-C’est déjà la fin de notre séance, je te dis à dans deux semaines, prend soin de toi et n’oublie pas de mettre les soixante euros avant de partir.
-Au revoir.
Je ne demande pas mon reste et me dirige assez rapidement vers la sortie. Juste à coter de la porte, sur le petit meuble à droite se situe une tirelire en forme de cochon rose, je plus les billets, puis les glissent à l’intérieur de la fente.
Je claque la porte en sortant de son bureau. Et je prends mon cellulaire situé dans mon sac, pour me permettre de regarder si j’ai des nouvelles notifications en même temps je continues de marcher. Et ce qui devait arriver, arriva. Mes fesses viennent percuter la vieille moquette verte de la salle d’attente dans un bruit sourd. En relevant mon visage vers la source de mon énième problème, je tombe sur des iris d’un noires intenses, prêtes à vous entraîner dans les ténèbres. Le jeune homme en face de moi, me tend sa main, que j’attrape avec hésitation en quelques secondes je suis sur pieds. Je me mets à bafouiller quelques excuses, tandis que lui semble amusé par ma réaction. Je sens mes joues me picoter, signe qu’elles sont passées à la couleur rouge.
-Ce n’est pas grave..
Il semble chercher mon prénom, alors sans réfléchir ma langue se délit.
-Avril.
Ses lèvres s’étirent dans un petit rictus, et on reste là, encore quelques secondes à s’observer en silence comme-ci tout ce qu’il y avait autour de nous n’existait plus.
-Noam, c’est à nous.
Nous sursautons dans un même mouvement. Notre psychologue nous observe un petit sourire en coin. Je ne comprends pas bien sa réaction, mais je profite qu’il soit trop préoccupé par cette femme, pour prendre mes jambes à mon cou. Je fuis, comme je sais si bien le faire.
Il s’appelle Noam.
Son prénom résonne sans arrêt dans ma tête, je ne comprends pas pourquoi, mais ce regard m’a perturbé plus que de raisons. Un an pour capitonner mon esprit pour qu’aucuns hommes ne me fassent du mal. Il a fallut d’un choc pour que mes barrières tombent petit à petit.
Prise d’un élan de courage, je compose le numéro de mon père pour le voir. Nous devons s’expliquer. Ce n’est pas bon de rester dans les non-dits. Cela détruit.
« -Allô papa, je t’appelle pour savoir si tu souhaiterais qu’on se voit ce soir ? N’hésite pas à me rappeler. Bisous. »
2 commentaires
jenkfu
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Il y a 2 ans
readingswithgwen
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Il y a 2 ans