Fyctia
Prologue
Avril
Depuis quelques temps mes songes sont noirs dans mes nuits blanches, mes parents ne cessent de se crier dessus. Ils pensent que je dors, mais je ne suis plus une enfant et j'entends toutes les saloperies qu'ils se lancent aux visages. J'aurai aimé pouvoir dire à mes enfants que leurs grands-parents ont étaient un exemple d'amour et de réussite pour moi, mais ce ne sera plus le cas. Je l'ai bien compris depuis quelques temps. Mon père et ma mère vont divorcer.
Notre vie de famille bien rangée va voler en éclat. Je suis maintenant une adulte, mais la douleur n'est que plus grande. Je pense très sincèrement que j'aurais préféré qu'ils divorcent quand j'étais plus jeune. Je n'aurais pas vraiment compris ce qu'il se passait et ça aurait été mieux ainsi. J'ai toujours idolatré leur relation. Ils ont toujours étaient deux personnes amoureux comme au premier jour. Ils ont toujours fais en sortent de se séduire chaque jours que dieu fait, mais malheureusement cela n'a pas suffit. Parfois l'amour ne suffit plus.
Je prends mon courage à deux mains et je décide de descendre pour les confronter. Ces cris à répétitions ne peuvent plus durer éternellement. Je dois les mettre au pied du mur pour qu'ils assument pleinement leur décision. Je suis envahie par la tristesse et les souvenirs qui m'assaillent de tout les cotés. Néamoins je n'arrête pas ma descente jusqu'au rez-de-chaussée. Une fois la dernière mache atteinte j'observe les deux êtres que j'aime le plus l'un en face de l'autre en train de se confronter silencieusement.
Je toussote légèrement pour signaler ma présence. Mon père pivote en premier dans ma direction suivit de près par ma mère. Je me sens d'un seul coup comme une enfant qu'on aurait punit. Debout dans l'entrée simplement vétue d'un tee-shirt et un short en coton, je souhaiterai disparaitre entre les planches en bois du parquet. Ma génitrice semble surprise de me voir là, debout devant eux, tandis que mon père, lui semble bien au contraire soulagé. Je prends une grande inspiration.
-Cela ne peut plus durer comme ça !
Ma mère baisse la tête honteuse que je sois le témoin de leurs ébats orals chaque soirs. Quant à mon père il semble tout de même gêné, mais je ne baisse pas le regard pour autant. Ils doivent comprendre que ce n'est plus possible de vivre dans ce chaos.
-Je crois qu'elle a raison Kate.
Je grimace légèrement d'entendre mon père appeler ma mère par son prénom. En vingt ans de vie je ne l'ai jamais entendu appeler ma mère par son prénom. C'est donc vrai, nous voilà dans le dernier chapitre d'un des plus beaux livres de ma vie. C'est le début de la fin. Une fin qui est loin d'être heureuse.
-On ne s'entend plus avec ton papa ma puce.
Je hoche simplement la tête parce que même si je le savais déjà, l'entendre de la bouche de ma mère me laisse un gout amer dans la mienne. Je sens une boule se former dans ma gorge signe qu'une crise de larmes ne va pas tarder à pointer le bout de son nez.
-Vient Avril on va en discuter dans la cuisine.
Nous prenons tout les trois places autour de la table en bois ronde trônant au milieu de la pièce. Mes parents ne s'assoient plus à coter, quant à moi je suis spéctatrice de ce triste spectacle qui signe la fin de trente ans de couple. Je suis peut être un peu vieux jeu pour mon âge, mais je n'arrive pas à concevoir qu'on puisse oublier tout l'amour que l'on a porté à une seule et même personne pendant trente ans.
-Si aujourd'hui on prend la décision de divorcer c'est parce que ça ne va plus entre nous, on voulait être sur avant de t'en parler.
Je reste de marbre, je sais que si j'ouvre ma bouche ne serait-ce que pour prendre un grand bol d'air, je fonds en larme or c'est moi qui ait voulu la confrontation. Je dois assumer mon choix. Malgrè moi, je prends sur moi, j'inspire profondément.
-Au bout de trente ans vous voulez divorcer ?!
J'essaye de garder mon calme, mais toutes mes tentatives sont vaines. Je suis obligée de ma lever de ma chaise pour fais les cent pas dans la cuisine. Je fulmine complêtement.
-C'est de ma faute Avril..
Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase que je lui coupe la parole, mais j'aurais mieux fait de m'abstenir.
-Non, non, je ne te laisserai jamais dire ça, alors que les erreurs dans un couple c'est moitié, moitié.
-Je.. J'ai trompé ta mère, tout part de moi.
Mon corps s'arrête net. Je me laisse retomber sur ma chaise comme une masse. J'ouvre la bouche pour répondre, mais aucun son ne sort de celle-ci. Je suis muette face à cette révélation. L'amour que je pensais sincère entre mes deux parents n'étaient qu'en faite un leurre. Je croyais mon père droit dans ses baskets, mais en faite il préfèrait sauter sa petite secrètaire.
-Pa..Pardon ?! Tu te moques de moi j'éspère ?!
-Non, pas du tout. Entre elle et moi ça a était le coup de foudre dès le premier regard.
Je rigole nerveusement tout en passant une main dans mes cheveux, le premier homme de ma vie n'est enfin de compte qu'un gigolo même pas capable de quitter la femme de sa vie pour aller se perdre dans les bras d'une petite jeunette. Il a préféré la tromper pour lui faire encore plus de mal. Je suis persuadée qu'elle va perdre toute sa confiance en elle en passant son temps à se demander "Qu' est ce qu'elle a de plus que moi ?"
-Mais tu t'entends parler ?! Tu me dégoutes.
Ma mère n'est que spectatrice de notre joute verbale. Ma curiosité me tuera un jour, mais je dois savoir qui c'est.
-C'est qui ?
Il baisse les yeux comme honteux quelques secondes, puis il replonge ses iris dans les miennes.
-Maureen.
Je manque de m'étouffer avec ma propre salive, mon géniteur couche avec ma meilleure amie. Mais qu'est ce que j'ai fais pour mériter un tel acharnement ? J'ai l'impression que tout est de ma faute, parce que si je n'avais pas invité Maureen la première fois, il ne l'aura jamais rencontré, et par conséquent n'en nous n'en serions pas là aujourd'hui. Vie de merde.
-Je comprends mieux pourquoi parfois ça ne la dérangeait pas de venir plus tôt, même si je n'étais pas là. Je suis bien contente que vous ayez pris votre décision. Le divorce est la meilleure chose à faire dans ce cas précis.
Sur ces mots je me lève en prenant bien soin de faire crisser les pieds de ma chaise sur le parquet. Mes nerfs sont mis à rude épreuve, mais je ne dois pas craquer devant cet homme que je n'ai même pas l'impression de reconnaitre. Sans me retourner je reprends la direction de ma chambre, plus que quelques mêtres et je pourrais laisser mes larmes abimer mon visage.
Je ferme la porte à clé et je me laisse glisser contre celle-ci. Mes larmes glissent sur mes joues et je garde ma main devant ma bouche pour éviter que mes sanglots ne fassent trop de bruits.
Ma vie de famille vient de voler en éclat, tout comme mon coeur qui vient de comprendre que les personnes les plus proches de nous sont ceux qui son succeptibles de nous faire le plus de mal.
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Dystopia_Girl
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Il y a 2 ans
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Il y a 2 ans
Soline.vs
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Il y a 2 ans
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jenkfu
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Sarah B
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Elena Harcray
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Il y a 2 ans
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Il y a 2 ans