Fyctia
Chapitre 21 partie 2
Au cours des deux années qui avaient suivi, ils avaient ensemble tenté d’en apprendre plus sur la magie de la jeune fille. Ils avaient ainsi découvert qu’Eylen, enfin Lyne, ne soignait pas les blessures, elle les absorbait en elle, comme si le mal produisait une sorte d’énergie particulière que la jeune femme pouvait aspirer. Le problème était qu’ensuite, elle souffrait à son tour des maux qu’elle prenait.
Pour ce qui était son pouvoir d’auto-guérison, en réalité, il s’agissait là aussi d’une question d’Energie. Eylen absorbait l’Energie des plantes de pureté pour combattre les douleurs et soigner son corps.
Le mage s’était montré très enthousiaste par ces nouvelles découvertes, expliquant à la jeune fille qu’il existait une multitude d’Energie différentes qui habitait les êtres vivants, les plantes et tout ce qui les entourait. Le pouvoir des mages reposait sur le talent de transformer et modifier ces différentes Energies selon leur volonté. Pour ce faire, ils devaient instiller une partie de leur propre Energie dans ce qu’ils voulaient modifier.
Bien sûr, tout cela était difficile à comprendre pour quelqu’un qui, comme Eylen, était incapable de faire de la magie et donc de la ressentir. Il avait donc utilisé une simple métaphore pour mieux lui expliquer le principe :
— C’est un peu comme lorsque tu prépares une potion ou un remède. Les fleurs que tu utilises n’ont pas beaucoup d’effets si elles sont utilisées seule et telles qu’elles sont dans la nature. Mais si tu les transformes et les mélange entre elles, elles prennent alors de nouvelles propriétés et soignent mieux les blessures.
» Pareillement, si tu ajoutes à tes remèdes des fleurs de pureté, le pouvoir guérisseur de la potion est décuplé voir modifié.
» Lorsque je veux créer une boule de feu par exemple, j’utilise l’Energie stable environnant à laquelle j’insuffle une partie de mon Energie et de ma volonté pour créer une détonation et de la chaleur.
Marwen lui avait d'ailleurs expliqué qu’elle ne serait certainement jamais capable de pratiquer cette magie. Car le peu d’Energie qu’elle absorbait des plantes se dispersait directement dans ses blessures et ne restait pas en elle. De plus, son talent avait des limites : elle était incapable d’absorber cette Energie bénéfique si elle ne souffrait pas.
Il avait néanmoins reconnu le don d’Eylen pour distinguer et différencier les plantes et fabriquer les remèdes et potion, lui laissant cette tâche depuis quelques mois. La jeune fille l’accompagnait même parfois au chevet de certains de ses patients et s’occupait de plus en plus souvent de soigner les petites blessures qui ne requéraient pas l’utilisation de la magie.
Par contre, il refusait catégoriquement qu’elle utilise son don pour absorber les blessures de ses patients. Il estimait, comme Elie que c’était trop hasardeux et dangereux. Préférant pour le moment continuer avec la jeune fille, leurs recherches sur les différentes sortes de magies connues pour en apprendre plus.
Malheureusement, il y avait énormément d’ouvrage traitant de ce sujet à la bibliothèque de la cité et leurs recherches étaient restées au point mort.
Parallèlement, ils avaient aussi commencé à chercher des récits parlant des autres peuples qui pourraient ressembler à Eylen afin de découvrir ses origines, escomptant ainsi trouver un lien avec le don qu’elle avait. La jeune fille avait espéré trouver dans ses nombreuses lectures une référence à Dorogaï. Mot qu’avait employé sur elle l’homme du marché noir de Frozir, mais celui-ci n’était apparu dans aucun des livres qu’elle avait pu lire en deux ans.
Elle se rendait donc régulièrement à la bibliothèque du palais, plusieurs fois par semaine, son maître lui ayant obtenu un laissez-passer pour poursuivre ses recherches.
Une fois leur petit-déjeuner terminé, Marwen s’affaira avec son élève à confectionner diverses potions et laissa à la jeune fille la tâche de ranger ces dernières en rayons, tandis qu’il partait rendre visite à son fameux patient.
Eylen, qui avait fini de tout ordonner, s’affairait donc à vérifier les stocks de la boutique pour décider des prochaines confections et commandes, tout en songeant aux livres qu’elle allait lire dans l’après-midi.
Il était presque midi lorsque la porte s’ouvrit et qu’un client entra sans s’être annoncé. Eylen se retourna, en équilibre sur son échelle pour le saluer.
— Bienvenue, dit-elle en souriant.
L’homme vêtu d’une lourde cape sombre surpris, se retourna vivement tout en portant une main à son épée et la fixa.
Ses cheveux bruns étaient coupés court, dégageant son visage, sa mâchoire carrée était contractée et ses yeux ambrés la dévisageaient avec méfiance.
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