Fyctia
Chapitre 20 partie 2
Un léger soulagement traversa Aodren. Au moins, il n’a pas dit non.
— Je pensais à une cinquantaine d’hommes.
— Ce n’est pas suffisant ! Intervint sire Paollan. Il faut montrer à ces hommes du désert qui nous sommes !
Aodren soupira de frustration.
— Si nous arrivons avec une armée, ils se sentirons attaqués, dit-il. Le but n’est pas de livrer bataille.
Voyant que ses conseillers s’apprêtaient à relancer le débat, le roi leva à nouveau sa main, intimant le silence.
— Prends deux cents soldats avec toi, parmi les mieux entraînés. Vous serez ainsi suffisamment impressionnants et asses rapides pour revenir à la cité nous prévenir en cas d’hostilité.
— Merci, père, fit Aodren en se relevant.
Il se dirigea vers la porte s’apprêtant à partir quand le roi l’interpella.
— Il s’agit simplement d’entamer le dialogue et d’observer la situation sur place mon fils. Ne prends pas de décision sans mon aval.
— Oui majesté, c’est entendu, répondit le jeune homme en se baissant pour le saluer.
Il frappa à la porte pour qu’on la lui ouvre et sortit de la salle du conseil.
Varen l’attendait, se frottant les mains d’anxiété et le visage pâle comme s’il allait s’évanouir. Aodren le dépassa et il se précipita à sa suite.
— Que vous a dit le roi ?
— J’ai son accord pour partir en reconnaissance. Dis aux hommes de se préparer.
— Bien ! Dit le conseiller la voix tremblante.
Le chétif conseiller s’inclina, ses cheveux bruns noués retombants pardessus sa tête, et se dirigea vers un couloir adjacent.
Arrivé dans la cour du palais, Aodren mit une main en visière et regarda le ciel. Il n’était pas encore midi. Je peux y être à temps si je fais vite, pensa-t-il. Il regarda son armure, composée de pièce de cuir et d’acier, elle était suffisamment légère pour s’entraîner tout en protégeant certaines parties de son corps. Pas le temps de me changer, tant pis.
Puis il se dirigea d’un pas rapide vers l’entrée du palais, en direction du cœur de la ville.
Lorsqu’il arriva devant la petite boutique d’herboristerie de Marwen, le soleil était déjà haut dans le ciel. Comme d’habitude, la porte était fermée. Aodren vérifia que personne ne l’avait reconnu sous la capuche de la cape qu’il avait achetée en chemin et entra sans prendre la peine de frapper. La pièce était sombre, des étagères remplis de divers flacons occupant l’espace.
— Bienvenue, fit une voix douce.
Aodren sursauta et se retourna vivement. Une femme, dont le haut du visage était voilé d'un bandeau noir se tenait sur une échelle en bois et lui souriait aimablement. Ses longs cheveux noirs étaient noués en une fine tresse qui lui descendait jusqu’au bas du dos. Elle portait une robe simple en coton gris et un tablier marron fait de plusieurs poches.
Le prince posa la main sur le pommeau de son épée en serrant les dents. Encore elle. Ce n’était pas la première fois que l’assistante du guérisseur le surprenait ainsi, ce qu’il l’agaçait fortement. Il s’était entrainé de longues années avant de pouvoir percevoir la présence de quiconque l’entourait afin de réagir rapidement en cas d’hostilité. Il était devenu extrêmement doué, à tel point que plus personne ne pouvait le surprendre. Personne, à part elle...
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