R W Le fil du destin Chapitre 18 partie 2

Chapitre 18 partie 2


Babil, adossé au mur de pierre, l’attendait devant l’entrée de service des Garidans. Lorsque Qahir arriva, il se redressa et ouvrit la petite porte de bois. À l’intérieur, deux Gardes étaient occupés à jouer au chaturanga sur un plateau composé de huit colonnes et huit lignes, déplaçant leurs pions noir et blanc à tour de rôle après avoir lancé leur paire de dés. Ils adressèrent aux arrivants un discret signe de tête, avant de se concentrer sur leur jeu.


Babil et Qahir les dépassèrent pour se diriger vers l’une des deux portes, de l’autre côté de la pièce. Ils arrivèrent dans un étroit couloir mal éclairé qui donnait sur un escalier de pierre en colimaçon.


Ils continuèrent ainsi à traverser différents couloirs et allées, dans un labyrinthe sans fin, ne croisant pratiquement aucun garde. Qahir n’en fut pas étonné, se doutant que son ami s’était chargé d’occuper les différents Garidans à d’autres missions extérieures. Pour ce qui était des Garandïs, il s’agissait d’une autre histoire. Ces derniers gardaient la partie du cachot dans laquelle ils devaient se rendre. Babil avait passé de longues semaines à les approcher et à se lier d’amitié avec eux, afin de réussir à savoir qui était chargé de garder tel ou tel prisonnier, ainsi que leur planning.


Ils s’arrêtèrent dans un petit hall vide qui se séparait en différentes arches creusées à même la terre. La pièce seulement éclairée par une simple torche fixée au mur, l’air frais était humide et un silence pesant régnait donnant au lieu une allure sinistre.


— Les Garandïs qui gardaient cette partie des cachots, ont déjà dû finir leur tour, ceux qui ont pris la nouvelle garde sont des “amis”. Ils feront comme s’ils ne nous avaient pas vu, lui chuchota Babil. Bien sûr, une petite récompense les aiderait à garder notre venue secrète.


Il adressa à son ami une sourire désolé et Qahir hocha la tête pour dire qu’il avait compris. Lorsqu’ils ouvrirent la porte suivante, ils arrivèrent dans une autre petite pièce ou deux Garandïs étaient attablés. Ils levèrent la tête vers eux, puis se replongèrent dans leur conversation comme s’ils n’avaient rien vu.


Babil prit le trousseau de clés qui traînait négligemment au bord de leur table, les deux hommes faisant mine de ne pas le voir continuèrent leur conversation et Qahir déposa discrètement deux pièces d’or, qui disparurent aussi vite qu’elles étaient apparues.


Qahir et Babil les contournèrent ensuite pour se diriger vers un nouvel escalier. Le héros de la cité se demandait jusqu'où exactement le palais avait-il était creusé, et s’ils ne finiraient pas par atteindre le cœur de la terre à ce rythmes-là.


Puis, ils arrivèrent enfin devant un long couloir qui donnait sur plusieurs petites portes. Ils attrapèrent chacun l’une des torches fixées au mur et avancèrent jusqu’au fond de celui-ci. Qahir se tourna alors vers la droite. La porte à laquelle il faisait face, comprenait une ouverture fermée par des barreaux en fer rouillés. S’approchant, il ne put rien distinguer tellement la pièce était plongée dans l’obscurité.


Il recula pour laisser Babil ouvrir la serrure, puis ouvrit la porte, éclairant les lieux avec sa torche. La cellule était petite et ronde. Une simple couche à même le sol était placée contre le mur de droite. En face, était posé un seau qui devait servir de latrines, vu l’odeur qui s’en dégageait.


Une femme, allongée sur la couverture douteuse, se redressa et fixa sur le guerrier ses yeux luisant aux reflets des flammes de la torche.


Ses cheveux étaient attachés en une longue tresse rousse qui pendait mollement sur son épaule.


— Le prince Qahir, dit-elle d’une voix moqueuse. La sorcière m’avait annoncé ta venue, mais j’avoue que je commençais à douter de ses paroles.


— Tu devrais savoir, guerrière, que notre amie commune n’est pas personne à raconter des histoires pour rien, répondit Qahir en restant sur le seuil de la porte.


La femme se releva et s’approcha de lui, la colère brûlant dans ses yeux. Sa tenue blanche était tâchée de sang et de terre, un fin collier doré cerclait son cou strié de bleus, comme si on avait tenté de l’étrangler.


— J’ai pris de gros risques pour quitter le harem et finir dans ce cachot répugnant. L’empereur n’était pas très content de moi, continua-t-elle en essuyant le sang de sa lèvre ouverte. J’espère que ce que tu as à me proposer en valait la peine.


— Ce sera à toi d’en juger Shaïa...

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