R W Le fil du destin Chapitre 17 partie 2

Chapitre 17 partie 2


Une fois installée, elle écouta d’une oreille distraite Charmy s’enthousiasmer sur la fête et sur le récit du conteur Sirian.


— Je me demande de quel peuple venait ce messager. Tu connaissais cette histoire maman ?


— Non, du moins pas cette version. Il est rare que Sirian remonte si loin dans le temps dans ses récits. Vous avez eu de la chance ce soir, les filles, répondit Rose en leur adressant un petit sourire.


— Dommage que nous ne soyons pas venues avec vous, continua Elie.


— Je n’avais jamais entendu parler de ce messager dans les autres versions, et toi Elie ?


— Non, moi non plus. Mais cela m’étonnerait que Sirian ait inventé cette partie, la plupart de ses récits sont basés sur les écrits de la bibliothèque sacrée, contrairement à d’autres conteurs moins intègres que lui. Et toi Nelye ? Questionna-t-elle en se tournant vers Eylen.


La jeune fille se tourna vers elle, surprise.


— Moi ? Euh… Non... Il ne me semble pas en avoir déjà entendu parler, mais il y avait rarement des conteurs qui venaient jusqu’à... Elle s’arrêta dans sa phrase, retenant de justesse le nom de Frozir. Se mordant la lèvre, elle reprit : Mon village...


— Et toi Sacha, continua Elie l’air de rien en se tournant vers l’avant de la charrette ?


— Quoi ? Demanda ce dernier en se tournant vers elles.


— Tu avais déjà entendu parler de ce fameux messager dans le récit de la création de la frontière ? Fit Charmy en se penchant vers lui.


— J’en sais fichtrement rien ! Je préfère m’intéresser à notre vie et à ce qui nous attend demain, plutôt que de trop penser à un passé qui est déjà fini.


Rose soupira en levant les yeux au ciel et ils partirent dans un débat sur le fait de devoir ou non, ouvrir son esprit et accorder de l’importance aux récits des conteurs.


Eylen les observa rire et se chamailler, ayant la sensation d’avoir un poids qui lui pesait dans le cœur. Plus je resterai auprès d’eux et plus je les mettrai en danger, pensa-t-elle en se mordant la lèvre, retenant les larmes qu’elle sentait lui monter aux yeux.



Sacha, Rose et Charmy déposèrent Elie et Eylen à la Fuste et tous les trois leur firent de grands signes avant de redescendre vers leur maison. Une fois entrée dans la petite cabane, la vieille femme se tourna vers Eylen.


— Tu vas m’expliquer ce qu’il se passe ?


La jeune fille s’installa à table, jouant du bout des doigts avec les rainures du bois. Elie fit chauffer de l’eau et lui servit une tasse de thé fumante avant de s’asseoir face à elle. Eylen prit la tasse entre ses mains, inspira profondément et releva le regard vers la vieille femme.


— Je dois partir... commença-t-elle.


— Partir ? Pour quelle raison ?


— Un homme me cherche, je ne sais pas pourquoi, ni comment je le sais... Mais il ne doit pas me trouver.


La guérisseuse l’observa un moment sans rien dire, semblant jauger la véracité de cette révélation, puis soupira.


— Très bien. Allez bois ta tisane, nous allons devoir préparer tes affaires toute la nuit. Demain, je demanderai à Sacha de te déposer à Abies. Les troupes itinérantes vont certainement repartir pour la capitale dans la journée. Cachée parmi tous les habitants de la cité, tu seras moins facile à trouver.


Eylen la remercia avant de boire sa tasse encore chaude.



Le lendemain, elles se réveillèrent tôt, n’ayant pratiquement pas fermé l’œil. Elles avaient passé la nuit à choisir des vêtements ainsi que des vivres. Elie lui avait également préparé un sac avec différents remèdes, une bourse remplie de pièces d’argent et de cuivre et une lettre de recommandation destiné à son ancien élève, qu’Eylen était censée retrouver dans la cité royale.


Elles arrivèrent devant la maison de Rose et Sacha en même temps que les premiers rayons du soleil. Le bûcheron était justement sur le seuil de la porte lorsqu’il les aperçut.


— Bonjour ! Vous êtes bien matinales, dit-il avec un sourire. Qu’est-ce qui vous amène ?


— Nelye doit se rendre à la cité, est-ce que tu pourrais la déposer à Abies ce matin ?


— Ah bon ? Tu nous quittes ? demanda le bûcheron étonné en se tournant vers Eylen.


Cette dernière acquiesça d’un signe de tête, trop gênée pour répondre.


— Pas de soucis, je vais préparer la charrette. Entrez dire au revoir aux filles.


Il leur ouvrit la porte et se dirigea vers la petite grange. Les deux femmes entrèrent dans la cuisine où Rose, Charmy et Maggy étaient attablée, le petit Aaron dormant dans son couffin.


— Bonjour mesdames, les salua Elie en entrant. Désolée de vous déranger à une heure si matinale.


— Bonjour Elie, répondit Maggy en leur faisant signe de les rejoindre.


La guérisseuse expliqua brièvement qu'Eylen devait se rendre en urgence à la cité, ayant été rappelée par la guilde pour finir son apprentissage sur place. La petite famille profita donc du court laps de temps pour faire leurs au revoir à la jeune femme, les yeux embués de larmes, lui offrant divers petits présents en souvenir d’eux.


Eylen finit ses adieux en leur promettant de revenir, et adressa un dernier salut à Elie depuis l’arrière de la charrette, ayant déjà fait ses adieux à la vieille femme le matin même.



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