R W Le fil du destin Chapitre 6 partie 3

Chapitre 6 partie 3



Qahir avait l’impression d’avoir à peine fermé les yeux lorsque les cris des garidans à l’extérieur de la tente le revrillèrent en sursaut. Il se redressa rapidement. Dans la tente, les autres gamins se relevaient eux aussi, seuls restaient allongés ceux qui avaient trop peur pour se battre, et ceux qui ne pouvait malheureusement plus le faire, la mort ayant pris leur dernier souffle durant leur sommeil...


Babil s’étira nonchalamment et se tourna vers son ami.


_ Espérons que ce ne soit pas encore notre heure.


_ Allons voir ça, lui dit Qahir en relevant complètement.


Babil le suivit et ils se dirigèrent vers l’entrée de la tente.


Dehors, le soleil venait à peine de finir sa descente, et la bataille faisait rage. Les torches allumées laissaient voir les Garidans qui se battaient avec lances et cimeterres contre des créatures noires et brillantes.


Qahir s’avança encore et plissa des yeux pour mieux voir. Les monstres étaient recouverts d’une carapace sombre, presque noire. Ils se déplaçaient sur quatre pattes pointues, et attaquaient les garidans avec deux grosses pinces tranchantes qu’ils faisaient claque avec un bruit de cliquetis lugubre. Leur longue queue recourbée étaient dirigées vers leurs opposants, leur dard pointus laissant suinter un liquide luisant.


_ Des scorpions des sables géants ! S’exclama Babil à côté de lui, les yeux écarquillés.


Un Garidan arriva en courant vers eux et balança un tas de vielles lances au sol, devant les gamins réunis.


_ Au combat ! Ordonna-t-il férocement.


Qahir, Babil et les autres enfants obéirent immédiatement et se jetèrent sur les armes. Celui qui n’en aurait pas mourrait à coup sûr, soit entre les pinces des monstres soit transpercés par les armes des Garidans. Puis ils s’élancèrent en hurlant dans la bataille qui faisait déjà rage.



Qahir se battaient depuis ce qui lui semblait être une éternité. Son corps était recouvert de venin brûlant et puant et de sang sombre, visqueux de monstres mélangés à son propre sang. Ses muscles lui tiraient, et chaque geste était de plus en plus difficile.


Alors qu’il plantait sa lance dans le crâne d’un des scorpions, il reçut un grand coup dans le dos le projetant face contre terre. Il roula sur lui-même instinctivement et évita de se faire écraser par l’énorme bête qui reculait face à un Gandarï féroce. Ce dernier se mouvait à une vitesse ahurissante, forçant le scorpion géant à battre retraite. Son visage impassible et concentré ne reflétait que concentration et assurance. Il se battait avec deux cimeterre recourbées dégoulinantes de liquide noir, qu’il faisait virevolter dans tous les sens, chaque coup infligeant une blessure tranchante à son ennemi.


Qahir se releva et s’écarta pour ne pas gêner le guerrier et vérifia autour de lui qu’aucun autre monstre n’arrivait. Il distingua alors d’autre gandarïs qui luttaient férocement contre des scorpions de plus en plus gros. Au loin, Babil et deux autres gamins luttaient contre un des scorpions qui leur arrivait aux épaules. Il se rendit alors compte qu’il s’était inconsciemment rapproché de la limite des ruines, près de la frontière, là où les gandarïs se battaient contre les plus gros monstres.


_ Retourne avec ton escouade, gamin ! Lui cria le guerrier qui luttait toujours contre le scorpion qui avait manqué de l’écraser.


Ce dernier profita du bref moment d’inattention du Gandarï pour lui planter son dard dans le cou. L’homme se figeât et fut projeté dans les airs pour atterrir, inerte, quelques mètres plus loin. Qahir se jeta instinctivement les pieds en avant, pour glisser sous l’abdomen du monstre et lui planta sa lance sous ce qui devait être sa tête, entre deux plaques qui laissaient apparaitre un espace mou. Le sang de la bête gicla de la blessure et lui aveugla les yeux. Il roula rapidement sur lui-même pour éviter d’être écrasé par le monstre qui s’affaissait déjà.


Il essuya son visage avec son avant-bras tout en se redressant à quatre pattes. Alors qu’il tentait de se remettre debout il aperçut Babil qui courrait vers lui et regardait, horrifié, derrière lui. Alors qu’il tournait la tête pour voir quel était le danger, il senti une chose pointue lui transpercer la poitrine. Baissant les yeux il vit un énorme dard de la taille d’une tête humaine, planté entre ses cotes. Face à lui se tenait un gigantesque scorpion, plus haut qu’un homme adulte. Sans réfléchir il enfonça alors de toutes ses force sa lance dans l’un yeux brillants du scorpion gigantesque, qui le soulevait du sol. La bête poussa un cri strident qui lui vrilla les tympans et l’écrasa avec son dard puissant contre le sol.


Qahir sentit et entendit ses côtes se briser sous la pression, et lâcha un rugissement de douleur en crachant du sang. Il allait mourir sous les coups de ce monstre. Comprenant qu’il n’avait pas assez enfoncé son arme, il puisa dans ses dernières forces, et enfonça en hurlant le reste de la lance dans l’œil de monstre. Un gros claquement se fit entendre, sa lance se brisa et la pression sur son torse diminua. Le scorpion géant s’effondra sur le sol, son dard toujours planté dans le corps du garçon. Ce dernier sentis alors un liquide brûlant se répandre de la blessure à travers tout son corps, atteignant chacun de ses muscles déjà endoloris. Il s’entendit au loin hurler de douleur et sombra dans l’inconscience.


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