Fyctia
Chapitre 16 : L’amertume
Aaron se réveilla le lendemain dans une chambre d'hôpital, la tête enveloppée de bandages. La pièce sentait l’antiseptique, et la faible lumière du matin filtrait à travers les rideaux. Il avait une migraine et se sentait complètement épuisé.
Quelqu'un toqua à la porte. Sa fiancée, June, entra dans la pièce. La jeune femme de vingt-sept ans, brune aux yeux verts, avait les yeux rougis, comme si elle venait de pleurer.
Aaron essaya de sourire, mais la douleur dans son corps l'en empêcha. Il tenta de parler, mais sa gorge était sèche. Après une gorgée d’eau, il réussit à prononcer quelques mots :
— Tu es là…
June ne sourit pas et s'assit sur le bord du lit, à une certaine distance. Une atmosphère pesante s'installa entre eux. Sa fiancée finit par le regarder et prit la parole :
— Aaron… je… je pense qu'il est temps que l'on parle. J'ai beaucoup réfléchi, et je ne peux plus continuer comme ça.
Aaron fronça les sourcils, confus et encore trop faible pour comprendre pleinement.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
Elle prit une profonde inspiration avant de lâcher, d'une voix presque tremblante :
— Je t’aime, Aaron, mais… je ne peux plus rester avec toi. Je suis terrifiée à l'idée de te perdre. Et je sais que tu ne peux pas t’arrêter… Je crois que tu as trop plongé dans tout ça pour t’en sortir. Je… je ne veux pas vivre dans la peur.
Aaron sentit son cœur se serrer. C'était comme si une partie de lui-même s'effondrait sous ses yeux. Mais il savait, au fond de lui, qu’elle avait raison.
— June, je ne peux pas… je dois continuer. Et je suis prêt à risquer ma vie pour ça.
Les larmes montèrent dans les yeux de June. Elle se leva du lit, et fixa Aaron une dernière fois, comme pour imprimer son visage dans sa mémoire. Elle se tourna vers la porte, mais avant de partir, elle ajouta :
— Je t'aime… mais je crois qu’il est temps pour nous deux de suivre des chemins différents.
Aaron ne dit rien. Il la regarda partir, le cœur brisé. Il ne la retint pas, car il savait qu'elle avait raison. Il avait choisi sa route, et elle, la sienne.
Une semaine plus tard
Le ciel de Paris était gris, comme si la ville partageait son chagrin.
Séléné resta silencieuse pendant le trajet en voiture avec ses parents. Sa mère la regardait avec inquiétude dans le rétroviseur, mais elle n’osa rien dire. Son père, lui, posa une main sur son épaule en signe de soutien. Elle ne réagit pas.
Depuis son retour, elle se sentait… vide.
Elle avait cru qu’en rentrant, elle pourrait tout laisser derrière elle. Mais le poids de tout ce qu’elle avait vécu s’accrochait à elle comme une ombre persistante.
Ses parents, soulagés de la savoir à l’abri, veillaient sur elle. Ils lui proposaient de sortir, de voir des amis, de penser à autre chose. Mais elle n’en avait pas la force.
Elle passait ses journées enfermée dans sa chambre, fixant le plafond, revivant en boucle ce qu’elle avait traversé. Les paroles d’Émilie, le regard méprisant de ses collègues, les humiliations subies, la peur qui l’avait rongée… Tout refaisait surface, encore et encore.
Émilie l’avait peu à peu isolée et mise sous son emprise. Elle aurait dû s’en douter. Elle aurait dû voir le piège se refermer bien avant.
Une larme roula sur sa joue.
Elle voulait tout oublier. Mais comment le pouvait-elle ?
Elle se redressa lentement sur son lit et observa la lumière grise filtrer à travers les rideaux.
Un coup léger à la porte la fit sursauter.
— Ma chérie, tu veux manger quelque chose ? demanda la voix douce de sa mère.
Séléné n’avait pas faim. Elle n’avait plus envie de rien.
— Pas maintenant, murmura-t-elle.
Sa mère s'éloigna.
Elle soupira, enfouissant son visage dans ses mains. Elle savait que ses parents voulaient l’aider. Mais comment pouvaient-ils comprendre ce qu’elle avait vécu ?
Elle n’était plus la même.
Tout ce qu’elle désirait, c’était retrouver un peu de paix. Mais ses démons ne la lâchaient pas ...
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Rose D.M
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Mapetiteplume
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Lune34
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Nicolasm59
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Astrid.D
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Carl K. Lawson
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