Fyctia
Chapitre 15 : L'agression
Quelques semaines plus tard …
Aaron Davis retroussa les manches de sa chemise, dévoilant des tatouages. Dans son bureau, il faisait chaud. Il aimerait bien le ventiler, mais la fenêtre ne s’ouvrait plus. Heureusement, le ventilateur prêté par un collègue apportait un peu d’air frais.
Il fixait l’écran de son ordinateur, absorbé par le rapport qu’il venait de recevoir. La police cambodgienne l’informait que les documents de l’orphelinat avaient été détruits dans un incendie accidentel il y a plusieurs années.
L’inspecteur doutait qu’il s’agisse d’un accident. Ce genre de coïncidences n’existait pas. Si l’identité d’Alma Anderson avait disparu dans les flammes, c’était probablement parce que quelqu’un l’avait voulu.
Il attrapa son téléphone et composa un numéro.
— Vous êtes sûr qu’il ne reste rien ? Pas même des archives numériques ?
— Il ne reste absolument rien, inspecteur. Tout a brûlé. Les employés de l’époque ont été interrogés, mais ils affirment qu’Alma était une enfant comme les autres et qu’elle a été adoptée légalement par des Européens. A part ça, ils n’ont aucun souvenir particulier.
Aaron pinça l’arête de son nez. Quelqu’un avait effacé la véritable identité d’Alma Anderson.
Son regard glissa vers un autre dossier : Nutriska, la multinationale qui finançait l’orphelinat.
Cette entreprise tentaculaire, implantée dans plusieurs pays, était liée à des affaires louches : blanchiment d’argent, trafic d’influence, tests pharmaceutiques suspects sur des enfants en Asie, achats massifs de terres dans des régions pauvres…
Mais aucune accusation n’avait abouti. Leurs avocats étaient redoutables, et chaque scandale disparaissait rapidement des médias.
Pourquoi une entreprise de cette envergure financerait-elle un orphelinat perdu au Cambodge ? Et pourquoi refusait-elle de parler d’Oscar Anderson ?
Aaron soupira. Il n'avait pour l’instant aucun moyen d'avancer dans l’enquête.
Son regard se posa sur les lettres éparpillées sur son bureau, celles que Séléné avait découvertes dans l'appartement d'Émilie.
Il les avait lues en boucle, cherchant le moindre indice.
La Fraternité de la Terre Sacrée n’était pas une simple secte. C’était une organisation structurée, avec des ramifications internationales.
Et Émilie avait joué un rôle-clé. Elle repérait des jeunes femmes vulnérables, gagnait leur confiance, et les isolait. Puis elle les livrait à la Fraternité.
Si l’organisation avait éliminé Émilie, c’était parce qu’elle avait fait une erreur. Elle n’avait pas pensé au couple qui l’avait involontairement photographié, peu de temps avant la disparition d’Iris.
Les touristes brésiliens se reprochaient de ne pas l’avoir transmise plus tôt à la police. Récemment, ils l’avaient publié sur Facebook, mais il était sûrement trop tard.
La police brésilienne les avait rassurés : ce n’était pas leur faute.
Aaron, lui, était convaincu qu’Iris était morte. Mais il n’avait pas eu le courage de briser le mince espoir qui habitait encore Séléné.
Sa hiérarchie avait voulu clore l’affaire de la noyade d’Émilie sur un suicide. Selon eux, elle était dérangée et avait tout inventé.
Mais Aaron savait que c’était faux. Les membres de la Fraternité devaient être arrêtés avant que d’autres femmes soient enterrées vivantes.
Il jeta un coup d’œil à sa montre. Il était tard.
Il referma l’ordinateur, enfila sa veste et quitta le commissariat. Son appartement n’était pas très loin, mais alors qu’il marchait sur le trottoir désert, il sentit une présence derrière lui.
Il entendait des pas réguliers, qui avançaient à la même allure que lui.
Il accéléra légèrement. Mais les pas firent de même.
Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule : une silhouette encapuchonnée avançait à quelques mètres de lui.
Puis, soudain, une douleur fulgurante explosa dans sa nuque. Une matraque venait de l’atteindre, violemment.
Son corps vacilla et du sang coula sur sa peau.
Il tenta d’attraper son arme, mais une deuxième frappe l’atteignit au dos.
Sa vision se brouilla alors qu’il tombait à genoux sur le bitume.
Avant de sombrer dans l’inconscience, il entendit une voix, basse et menaçante, lui murmurer à l’oreille :
— Arrête d’enquêter, ou tu mourras.
Puis tout devint noir…
11 commentaires
Olympiaa
-
Il y a 16 jours
Lune34
-
Il y a 16 jours
Mapetiteplume
-
Il y a 20 jours
Nicolasm59
-
Il y a 20 jours
Lune34
-
Il y a 20 jours
Carl K. Lawson
-
Il y a 20 jours