Fyctia
Chapitre 8 : La folie
Trois mois plus tard …
Séléné se promenait sur une plage, où des passants emmitouflés dans des manteaux et des écharpes admiraient un magnifique coucher de soleil.
Du côté des buildings, la ville était en effervescence : les néons des bars et des restaurants clignotaient dans des teintes vives, tandis que des rires fusaient des terrasses bondées.
Mais la plage offrait un tout autre spectacle. Les palmiers se balançaient doucement sous la brise marine. Un peu plus loin, une grande roue éclairée par des lumières violettes tournait lentement.
Séléné marchait pieds nus sur le sable humide, à côté d’un jeune couple qui riait. Elle avait pensé qu’une promenade lui ferait du bien, mais le poid logé dans sa poitrine ne disparaissait pas.
Au travail, les choses empiraient. Elle avait tenté d'en parler à sa hiérarchie, mais ses managers l’avaient regardée comme si elle délirait. Et ils l'avaient renvoyé avec un télétravail partiel.
Ses collègues ne se contentaient plus de ragoter dans son dos. Ils allaient plus loin, en lui envoyant des messages anonymes remplis d’insultes, ou en rédigeant de faux rapports pour l’accuser d’erreurs qu’elle n’avait jamais commises.
À force, Séléné avait adopté une routine pour se protéger : elle gardait chaque message, chaque e-mail, et enregistrait tous les appels téléphoniques. Puisqu’elle ne pouvait faire confiance à personne, elle ne quittait plus son ordinateur quand elle travaillait au bureau.
Mais chez elle, la paranoïa ne disparaissait pas. Dès qu’elle rentrait dans son studio, elle vérifiait plusieurs fois que la porte était bien verrouillée. Elle savait que c’était absurde, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher.
La nuit, les bruits de l’immeuble la maintenaient en alerte. Un craquement dans le bois du parquet devenait le pas discret d’un inconnu qui l’épiait.
Elle ne pouvait plus dormir sans une veilleuse, qui projetait un ciel étoilé sur son plafond.
Et une vibration de son téléphone la faisait sursauter, comme si un nouveau message haineux allait surgir sur l’écran.
Lorsqu’elle travaillait sur son ordinateur, elle jetait sans cesse des coups d’œil vers la caméra intégrée. Et si quelqu’un l’observait à travers l’écran ? Elle avait fini par la recouvrir d’un bout de scotch, mais cela n’apaisait pas son angoisse.
Un éclat de rire la tira brusquement de ses pensées. Un groupe de fêtards passa devant elle, leurs voix portées par le vent. Elle détourna les yeux… et son cœur manqua un battement.
À quelques mètres, elle vit une silhouette familière : Iris.
Séléné s’arrêta net, le souffle coupé. C’était impossible. Son cœur tambourinait contre sa poitrine alors qu’elle fixait la femme qui lui tournait le dos, une mèche tombant sur son épaule.
— Iris… ?
La femme se retourna lentement, et son regard croisa le sien.
Ce n’était pas sa sœur.
Et pourtant, la ressemblance était frappante.
— Qu’est-ce que tu veux ? demanda l’inconnue sur un ton sec.
Séléné ouvrit la bouche, mais aucun mot ne sortit. Son esprit s’emballait. Était-ce une hallucination ?
La femme fronça les sourcils.
— Tu me suis ou quoi ? T’es folle ?
Folle. Le mot était brutal. Séléné sentit des larmes couler sur ses joues et elle se dit que l'inconnue avait peut-être raison. Elle était devenue folle …
9 commentaires
Olympiaa
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Il y a 17 jours
Rose D.M
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Il y a 21 jours
Carl K. Lawson
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Il y a 25 jours
Mapetiteplume
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Il y a un mois
Ama12
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Il y a un mois
Jade4269
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Il y a un mois