Fyctia
Deuxième et troisième message
Le lendemain matin, je quitte mon appartement en ne pensant plus à la lettre de la veille. La journée de printemps promettait d’être magnifique. Sous le paillasson, se trouvait un deuxième message. Ah non, me dis je, ça ne va pas recommencer. Dans la cage d’escalier, je lis le second message Tu vois, je suis sorti de prison, et je n’ai qu’une seule envie, me venger de toi. Tout va bien me dis je, j’apprends que je suis poursuivi par un repris de justice. Quoi de mieux pour commencer une bonne journée de boulot. Une lettre de menace pouvait être une erreur mais une seconde, dès le lendemain, sous le même paillasson ne pouvait vraiment plus être un hasard. Il fallait maintenant répondre à cette question qui demeurait sans réponse. Qui était ce corbeau et que me voulait il à la fin des fins.
La journée se déroula comme si un autre avait travaillé à ma place. Je ne cessais de penser à cette seconde lettre que j’avais trouvée devant chez moi. Le prisonnier vengeur commençait à m’obséder. Qui pouvait il bien être ? Comment je l’ai connu ? Et surtout, quel mal ai je bien pu lui faire pour qu’il m’en veuille autant ?
J’avais besoin de me détendre et de me changer les idées ce soir là. Une généreuse assiette chez l’excellent kébab près de chez moi suivi d’une séance au cinéma me parurent parfaitement adéquates. Lorsque, repus, je me retrouvai devant le cinéma, deux films pouvant m’intéresser se proposaient à moi. Une comédie française ou un thriller américain. Mon choix se porta naturellement sur la comédie. Le thriller risquait d’augmenter mon stress et j’avais, au contraire, besoin de me vider la tête et de rire un bon coup. Le film, excellent, ne fut pas apprécié à sa juste valeur tant j’eu de mal à oublier le mystérieux corbeau. Peut être qu’il passait dans la soirée et que lorsque je lorsque je rentrerai, sur les coups de dix heures du soir, je tomberai nez à nez avec lui sur le palier. Au moins je serai fixé sur un point, je saurais qui il est mais s’il était armé cela pourrait virer à l’homicide. Heureusement, à mon arrivée sur le palier, personne ne se trouvait devant ma porte et aucun papier n’avait été glissé sous mon paillasson. Ou bien le corbeau s’était lassé de croasser ou bien il déposerait son petit coli plus tard dans la nuit.
J’ai d’ailleurs eu un mal fou à m’endormir cette nuit là. Avec cette deuxième lettre de menace, qui était venue rejoindre la première dans le tiroir, je me sentais véritablement en danger. Quelqu’un m’en voulait. Je ne savais absolument pas pourquoi mais le fait est que quelqu’un m’en voulait et était, pour le moins, déterminé. Le deuxième message était écrit de la même écriture rageuse et, de toute façon, il s’agissait forcément de la même personne. J’avais bien assez peur à cause d’un corbeau alors il n’allait quand même pas m’en tomber plusieurs.
Le lendemain, je me réveille tôt après une nuit agitée. Alors que, habituellement, ne sait absolument pas ce que c’est que le stress, je dois faire des efforts surhumains pour me calmer. Si ça se trouve, il n’y a pas de troisième message, si ça se trouve tout est fini et la vie reprend son cours normal.
Perdu, un nouveau message menaçant m’attend sous mon paillasson. Tu te croyais peut être à l’abris mais la vengeance est un plat qui se mange froid. La vengeance est peut être un plat qui se mange froid mais, je ne me souviens pas plus d’avoir causé du mal à quelqu’un il y a cinq ou dix ans qu’il y a un mois. Les trois messages pouvaient se combiner les uns avec les autres et former une très longue phrase pas moins menaçante que les trois courtes. Espèce de merde humaine, je veux te faire souffrir comme tu as souffert, tu vois, je suis sorti de prison, et je n’ai qu’une seule envie, me venger de toi, tu te croyais peut être à l’abris mais la vengeance est un plat qui se mange froid. J’étais complètement perdu et en étais venu à me demander si, finalement, je n’avais pas fait du mal sans m’en rendre compte. Mais, premièrement, je n’ai jamais eu vent de la mise en prison de quelqu’un de ma connaissance et, deuxièmement, comment cet homme a t’il bien pu me retrouver dans cet appartement où je logeais depuis seulement un mois.
Je me sens perdu dans cette situation et je ressens le besoin de faire appel à mes proches. Étant célibataire et orphelin de mes deux parents, ceux ci se réduisent à ma tante et à mon cousin germain, père de celui que j’avais soupçonné d’être l’auteur des messages de menace.
Après quelques secondes de réflexion je me dis que c’est parfaitement inutile. Angoissée de nature, ma chère tante ne se ferait que du souci pour moi et je ne veux surtout pas l’inquiéter plus que de raison. Quand à mon énergique cousin il me demanderait certainement pourquoi je ne suis pas déjà allé porter plainte à la police. Il aurait tout à fait raison. Il est temps que cette situation cesse et, personnellement, je ne peux rien faire pour l’arrêter. La meilleure des choses à faire est donc de me rendre au commissariat et ce immédiatement. Un coup de fil à mon boulot, pour leur dire que je serais très en retard, fort heureusement ils sont conciliants, et je me rend au poste de police situé non loin de chez moi, en espérant qu’ils parviennent à découvrir qui est le corbeau et à l’empêcher de croasser.
30 commentaires
Mary Cerize
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Il y a 3 ans
cedemro
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Il y a 4 ans
Gottesmann Pascal
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Isabelle-Marie d'Angèle
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Mymy M. *Sakuramymy*
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Il y a 4 ans