Fyctia
Pacte avec le diable
Voilà que le Capitaine demande à ce que Cameron s’occupe de son bain ! Que va-t-il bien pouvoir se passer ?
*
L’appartement du capitaine Morgan est bien plus cosy que ce qui m’a servi de chambre cette nuit. Evidemment en guise de lit j’avais un poteau et un sol humide et glacial. Une grande baignoire en cuivre est posée au milieu de la pièce, un chiffon la recouvre et des ustensiles pour chauffer une grande cuve pleine d’eau trône à côté.
Il me faut plusieurs minutes pour comprendre comment lancer un feu et chauffer l’eau, je n’ai aucune idée de la température que ça doit avoir. Mais dans le fond si je pouvais ébouillanter Morgan, ça me procurerait énormément de plaisir.
La vapeur d’eau chaude envahit la pièce il fait bientôt aussi chaud que dans un sauna, je passe ma main sur mon front, retrousse mes manches en soupirant. Jamais je n’avais rendu servi à un inconnu en si peu de temps. Je m’apprête à repartir à mes pommes de terres quand l’oiseau qui m’a mis dans ce pétrin apparaît sur le seuil de la porte, suivit de près par le capitaine.
Je déglutis en le découvrant nu comme un ver, je détourne le regard en rougissant fortement. C’est vrai qu’il pense que je suis un homme et que ça ne devrait pas me gêner. Je tente de ne pas le reluquer, il a sale caractère mais il est plutôt bien bâti et conservé pour quelqu’un qui vient de souffler sa cinq centième bougie.
Je peux enfin voir son visage en entier, ses cheveux noirs sont en fait attachés par un chignon sur le haut du crâne, ses traits fins dévoilent une mâchoire carrée. Ses grands yeux bleus me sondent attendant une réaction. Mon regard lui s’est perdu sur le reste de son corps, sur son épaule je veux dire. Hors de question de regarder plus bas.
Un tatouage recouvre ses deux épaules et un peu de ses bras. Est-ce que ce serait la clef dont on m’a parlé ce matin ? Comme il ne semble pas me donner d’ordre, je me décale essayant au maximum de ne pas le toucher. Il ne me laisse pas passer le vaurien.
Tout en me souriant il s’écarte, j’en profite pour m’enfuir, mais sa main vient sauvagement chopper mon poignet et il me fait de nouveau rentrer dans la pièce sans problème. Son visage se colle à mon oreille et il murmure lentement :
– Je fais toujours cet effet aux belles demoiselles en détresse…
Je suis prise au piège, soit il le sait, soit il chercher à le savoir. Et hors de question que je m’abaisse à son petit jeu de manipulateur. Je fronce les sourcils tout en le défiant du regard. Il serre sa poigne autour de mon bras, et me défie en silence.
– Vous me faîtes mal, lâché-je en tirant sur mon bras.
Morgan se contente de sourire davantage et abandonne son jeu ainsi que mon bras. Avant même que je ne décide de prendre la porte, il prend place dans son bain tout en m’ordonnant de rester assis à côté de lui. C’est donc assis sur un tabouret peu confortable, à côté de lui que j’attends patiemment. Bras croisés contre la poitrine, la tête penchée vers le sol, j’attends que ça se passe.
Il se prélasse, se laisse glisser dans l’eau chaude. Les bruits alentours font la conversation à notre place, il va vraiment rester comme ça pendant des heures ? Plus je passe de temps ici plus je risque d’y rester. Je lâche quelques soupirs mais rien n’à faire, il a même fermé les yeux. Pourquoi est-il vautré contre la paroi ? Impossible de décrypter le tatouage dans son dos ainsi.
– Prenez l’éponge dans ce tiroir, m’indique-t-il d’un geste de main.
Obéissante, je saisis donc l’objet de ses désirs et la lui tente peu cordialement. Morgan a de nouveaux ouvert les yeux, son sourire sarcastique étire ses lèvres. Je pense qu’il n’a pas besoin de parler pour me faire comprendre ce qu’il veut. Mais là, il va trop loin et il est hors de question que je le lave. C’est un grand garçon.
– Cameron, insiste-il.
– Débrouillez-vous comme un grand garçon.
Il tend sa main et saisit mon bras au lieu de l’éponge. Il pourra me supplier ou me menacer de m’envoyer aux requins, je ne m’abaisserais pas à son petit jeu.
– Vous allez devoir m’obéir Cameron…
– Sinon ? provoqué-je
Je regrette aussitôt mes propos, d’une force insoupçonnable il arrive à me faire basculer et tout mon corps part vers l’avant. Mes pieds dérapent sur le sol, je ne peux me servir de mes mains pour me rattraper et je finis ma course dans le bain. Non sans avoir cogné mes genoux et coudes contre la paroi, je suis désormais assise à califourchon sur la capitaine, trempée de la tête au pied. Son regard satisfait et désireux me fait comprendre qu’il a deviné qui j’étais réellement.
– Ce serait bien dommage de donner aux requins une demoiselle aussi belle que vous, vous ne pensez-pas ?
– Je me fiche de votre avis, grondé-je.
– Je vous propose un marché Cameron…
– Je ne marchande pas avec le diable !
Morgan saisit ma taille et d’un mouvement de jambe je glisse davantage sur lui. Cette situation est aussi ridicule que gênante. Je m’agrippe au rebord de la baignoire en le fusillant du regard.
– Je vous ai entendu parlé avec ce vieux Jack, il sait tout de mon accord avec la lune, de l’énergie qu’elle m’a offerte pour pouvoir ressortir une dernière fois des abymes et retrouver mon trésor. Elle a dû vous envoyer aussi ce soir-là vers moi.
– Pourquoi je vous aiderais à trouver un coffre au trésor ?
– Si les hommes du navire apprennent que vous êtes une femme, ils tenteront soit de vous faire du mal soit de vous sacrifier pour leur propre survie, je suis votre unique atout.
– Et comment pourrais-je vous aider ?
– En décryptant la carte sur mon dos.
Je me mords la lèvre inférieure en pesant le pour et le contre, est-ce que j’y gagne vraiment quelque chose à l’aider ? Est-ce que je ne trahis pas les autres matelots à faire cela ?
– Je vous libérerai aussitôt et vous pourrez retourner dans votre monde…
– Très bien… Mais il est hors de question que je reste une minute de plus dans ce bain avec vous !
Aussitôt dit, aussitôt fait, je ressors de là complètement trempée. La chemise moulée laisse deviner mes courbes féminines. Morgan sort à son tour sans pudeur, il prend une chemise et un pantalon à lui soigneusement plié dans un coin et me les glisse dans les mains. Il se penche vers moi et murmure d’une voix suave qui me rend toute chose :
– J’aurai peut-être dû ajouter quelques échanges charnels avec vous dans notre accord…
*
Que pensez vous du capitaine Morgan ? ;)
4 commentaires
Emilie May (Bookofsunshine)
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Il y a 7 ans
France_L
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Il y a 7 ans
Hedgye
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Il y a 7 ans
alexia340
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Il y a 7 ans