Hedgye Le Capitaine des Abymes La Lune

La Lune

Morgane Krug est un vrai pervers, la légende ne le mentionne pas pourtant. J’ai dû me battre pour réussir à me changer seule. Et nous voilà maintenant assis sur le pont, lui torse nu et vêtu d’un simple pantalon à toile à attendre que la lune veuille bien nous montrer le chemin.


– On attend quoi exactement ? demandé-je en observant le ciel.


– Que vous vous décidiez à vous offrir à moi ? lance Morgan en souriant.


– Plutôt m’offrir aux requins dans ce cas…


Il rit et s’appuie sur la rembarre, son dos face à la mer. Il ne m’a toujours pas laissé regarder ce qu’il y avait d’inscrit.


– La lune ne devrait plus tarder à se montrer, quand sa lumière se reflétera sur moi, la carte tatouée dans mon dos s’animera et nous montrera le chemin.


– Pourquoi est-ce la lune qui décide ?


– C’est elle qui régit les lois de la mer et des pirates, le pouvoir de la lune est insoupçonnable tant elle est puissante. Elle peut nous faire voir des hallucinations bien trop réelles à mon goût, quand on demande à la lune de nous aider, nous n’avons qu’à rédigé sur du papier blanc les vœux de la nouvelle Lune. A chaque nouveau cycle elle regagne en énergie, sauf que la magie a un prix et chaque soir elle récupère son dû, tout en agitant la carte qu’elle m’a tracé dans le dos.


– La lune serait donc notre allié ? Alors pourquoi avoir fait croire aux marins qu’elles étaient dangereuses pour vous et que seules les femmes peuvent lire sur votre dos ?


– Mutinerie Cameron, si un seuls de ces hommes savaient qu’ils pouvaient avoir accès à mon trésor, ils n’hésiteraient pas une seule seconde. Leur mentir et insinuer que seule une femme peut lire le message écarte tout danger.


– En même temps vous n’êtes pas très commode, ajouté-je en me plaçant à côté de lui.

– Je suis un capitaine, conclut Morgan en me fusillant du regard.


C’est bien ce que je dis, pas commode le garçon.


Comme toujours le silence a pris le pas sur notre conversation, bien qu’il se montre un peu plus sympathique qu’au départ et ne me menace plus d’aller dire bonjours aux requins, il reste un capitaine sournois qui a menti plus d’une fois à son équipage pour survivre. Et tout ce que nous faisons-là n’a qu’un seul intérêt le sien. Si ça se trouve il me ment et sera juste encore plus puissant qu’avant.


– Tu as dû perdre un être cher pour être ici Cameron, murmure le Capitaine.

Je suis interloquée d’une part par le simple fait qu’il me tutoie subitement et qu’il débute une conversation presque normale.


– Mon père, il y a trois ans…


– Lors de la bataille aujourd’hui, est-ce que tu l’as vu ?


– Euh oui… Sans être vraiment lui à vrai dire.


– C’est la lune qui t’a envoyé cette vision, son pouvoir sur toi est encore instable. Tu n’es pas techniquement morte.


– Comment ça techniquement ?


Morgan pointe son doigt sur mon front et m’annonce :


– Ton esprit est avec moi, mais ton corps est enseveli sous le sable.


– Qu’est-ce que ! Je suis en train de mourir quelques parts ailleurs et mon esprit est emprisonné ici ! T’as intérêt à trouver une solution et à me libérer très vite ! crié-je en le menaçant de mon poing.


Le capitaine enroule sa main autour de mon poing, je lance un regard interloqué, mais avant qu’il ne prenne la parole un rayon de lune jaillit au travers des nuages noirs et le dos du brun s'illumine de mille feux. La surprise fut si intense que Morgan me tomba dessus et je mis un peu de temps à comprendre ce qui se passait.


– La carte Cameron ! hurle-t-il alors qu’il s’agenouille à terre, ses ongles griffant le sol.

Impossible d’y voir quelque chose entre la lumière étincelante et Morgan qui ne cesse de se cambrer. En plissant les yeux je distingue des morceaux de cartes difformes déchirées de toute part s’assembler, se séparer. Mais tout va trop vite, c’est écrit trop petit, son corps entier s’anime, des spames irrégulier m’empêche de me concentrer.


Je glisse ma main sur son dos et remonte jusqu’à sa nuque et comme par magie, la lumière s’atténue, la carte s’assemble d’elle-même. Morgan se contente de geindre de temps à autre, mon doigt trace un chemin dessiné sur son dos. Au centre est inscrit :


Là où tu ne la chercheras pas, elle sera mais prendre garde car tu devras leurs donner ce qu’elles veulent.


Plus clair c’est possible ? Parce qu’il faut trouver quelque chose qu’on ne chercherait pas à un certain endroit contre quelque chose qu’elles veulent ? Mais qui et quoi ?

Un nuage repasse dans le ciel, La lune disparaît et Morgan s’écroule au sol, il roule sur le dos et inspire longuement. Son front est couvert de sueur, il grimace de temps à autre. Je m’accroupis à côté de lui, attendant qu’il pose la question qui lui mord les lèvres.


– Où est-ce ?


J’hésite entre lui donner la réponse ou feindre l’ignorance, mais le second choix me coûterait une allée sans retour à la mer.


– Cameron fais-moi confiance.


– Est-ce que si on trouve cette chose si importante, tu me promets que je serai bien vivante à mon retour ? Et pas morte sous une tonne de sable ?


– C’est promis, soupire-t-il.


– Et est-ce que si c’est dangereux tu me protègeras ? Au moins mon esprit techniquement parlant.


– Oui…


– Et est-ce que si jamais…


Je suis subitement coupée par son geste, il a plaqué sa main sur ma nuque et son visage frôle le mien. Ses yeux bleus saphir me scrutent intensément. Son souffle chaud s’écrase contre mes lèvres. Il sourit fier de son geste et me susurre :


– Encore un mot et je vais devoir utiliser les grands moyens…


Et là il ne parle pas de jeter à l’eau, mais bien d’autres chose. Il me relâche non sans oublier de lécher ses lèvres avec gourmandises. Là il me fait peur.


– Nous partirons justes nous deux à l’aube dans une barque, les autres ne doivent pas savoir ce qui se passe, c’est entendu moussaillon.


– Si c’est ou capitaine que tu veux entendre, tu peux te mettre le doigt dans l’œil et jusqu’au coude.


*


Je suis parti me coucher dans un véritable lit de fortune cette fois-ci, dans le fond j’espère tout de même me réveiller ici demain matin. Je ressens quelque chose d’appaisant qui flotte autour de moi et je ne saurai pas de quoi il s’agit.


Alors que je commence à m’endormir profondément, on toque à ma porte, la seconde suivante, je vois la silhouette d’Eliott sur le seuil. Je me redresse, assise dans le lit et l’interroge du regard.


– Mutinerie petit, lève-tôt, on va abandonner le navire pour la terre des Sirènes !

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1 commentaire

Emilie May (Bookofsunshine)

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Il y a 7 ans

Elle sait où elle va au moins ? ^^* J'ai vu que tu allais la rallonger. Tu pourras nous l'écrire en version adulte ( soft ! Je te vois déjà arrivé). Merci ♡
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