Hedgye Le Capitaine des Abymes Mon nom est Cameron

Mon nom est Cameron

Ca y est Cameron a compris qu'elle était coincée sur une bateau au milieu de nul part ! Mais que sa présence n'est pas de bonne augure et qu'elle doit absolument se faire passer pour un homme ! Va-t-elle y arriver et sortir de cette cabine ? ;) Bonne lecture


*



– Moussaillon on t’attend sur le pont ! Qu’attends-tu ! Tu veux finir aux requins pour désobéissance ?

Si je ne veux pas finir démembrée, je dois obéir bien qu’à part le nom de mon interlocuteur, je suis complètement perdue. Est-ce que je n’étais pas en train de ramasser un bout de papier sur la plage, mes amis assis autour d’un feu plus loin ? Est-ce qu’ils m’ont vu partir, est-ce qu’ils sont aussi sur ce bateau ?

J’enfile donc la vieille tenue qui pue le rhum comme je peux, j’attache mes cheveux avec une cordelette trouvée au sol. Au moins avec cette odeur de mort, mon « parfum floral » passera inaperçu et les requins devront jeûner ce soir.


Je ressors enfin de ma petite cabine d’appoint et je peux enfin admirer l’immense bateau sur lequel je suis montée. Devant moi se dressent d’immenses voiles noires tendues par des cordes tout aussi grandes, sur le pont s’activent plusieurs marins dans d’étranges costumes. Comme dans les films, ils se pressent avec leurs vieux seaux en acier, leurs brosses et nettoie le bois vieillis sous nos pieds.


– Qu’on s’active maudits matelots, la lumière de la Lune ne nous saura gré qu’une semaine afin de retourner dans les tréfonds des océans, alors bougez vos vieilles carcasses d’immortels ! s’exclame celui qui se nomme Eliott.


Si j’avais pu rembobiner ses propos, j’aurai fait plusieurs pauses, sur les mots maudits, immortels ou encore tréfonds des océans. Mais encore une fois je n’ai pas le temps de comprendre que Eliott qui semble être le bras droit du capitaine me tend un seau et un balai brosse.


– Si tu es là c’est que ton cœur l’a voulu, essai de ne pas te faire repérer matelot, parle le moins possible, ne t’approche pas du capitaine, reste dans ton coin, obéit simplement à mes ordres et surtout n’essaie pas de te faire apprécier des autres. L’éternité peut les avoir rendus fou.


L’éternité ? Genre à l’infini ? Eliott m’offre presque un sourire et me pousse dans un recoin pour commencer à astiquer le sol abimé. J’hallucine, je dois dormir en fait, impossible que je me retrouve sur un navire de clowns aux costumes bizarres. Je me pince le bras mais à part une marque rouge rien ne change.

Je sens le regard répréhensible d’Eliott dans mon dos et je me sens obligée de frotter le sol à mon tour. Cameron ton imagination te jouera des tours, à force d’écouter Fiona ou ma mère, j’ai fini par rêver de bateau pirate. Alors est-ce que je suis aussi en train d’imaginer un perroquet au plumage noir corbeau se poser sur la rambarde devant moi ?


Il me regarde de ses yeux globuleux, tourne sa tête, écarte ses ailes. Il fait flipper en fait ! J’ai l’impression d’être une carcasse encore chaude qu’il admire avant de plonger son bec dans la chair.


– Frotte, frotte matelot !


Oh mais il se permet de me donner des ordres en plus ce piaf ? Il va se prendre un coup de brosse et il va comprendre.


– Plus vite plus vite, faut que ça brille !


– Tais-toi, réponds-je sans réfléchir.


Le perroquet s’agit aussitôt, s’envole autour de moi, frôle mon crâne et hurle à gorge déployée :


– Traitre, traitre ! Aux requins aux requins !


– Non non arrêt ! Je vais frotter ! affirmé-je en essayant de le chopper. Saloperie de piaf pensé-je.

Mais trop tard, l’oiseau a déjà alerté le capitaine en retournant sur son épaule. Ce dernier de dos, se tourne vers moi et maintenant deux pupilles bleus me scrutent intensément. Je vais finir aux requins c’est sûr.

La capitaine a un charisme imposant, ses cheveux noirs habillé d’un chapeau de cuir retombent sur ses oreilles, ses yeux dégagés d’un bleu hypnotisant me sondent de la tête au pied. Devine-t-il d’un seul coup d’œil que je suis une fille clandestine sur ce navire ?


Son perroquet me reluque aussi, je suis grillée, c’est certain. Surtout quand je vois le sourire mesquin naître sur le visage du capitaine. L’espace d’une seconde je me demande pourquoi est-ce que je joue le jeu d’un moussaillon apeuré de finir aux requins, puisque je suis certainement en train de rêver. Eliott arrive près de nous et à son regard horrifié je sens déjà les représailles me tomber dessus.


Quant à moi je ne quitte pas le capitaine des yeux, c’est plus fort que moi. Je suis comme attirée par son regard de saphir, mon corps ne m’obéit plus. Les bras ballants, le souffle court je me sens prisonnière d’une force invisible.


– Comment se nomme ta nouvelle recrue Eliott ? Il m’a l’air bien frêle.


Eliott tourne lentement la tête vers moi, comme pour me lancer la réplique. C’est de sa faute, il n’avait qu’à me demander mon nom avant de me jeter sur un vieux pont, de m’enfermer dans une cabine à la décoration spéciale et m’obliger à enfiler des vêtements aromatisés au rhum.


– Matelot, votre nom, annonce sèchement le capitaine.


Je crois que mon visage prend une couleur rouge vive intense, mon sang ne fait qu’un tour. Il me fait peur, mais je crois que je suis encore plus terrifiée à l’idée de m’enfuir à toute jambe dans cette mer qui me semble inconnue.


– Cameron…


– Mon nom est Cameron, Capitaine Morgan Krug, me corrige ce dernier.


Mon cœur s’emballe subitement dans une course effrénée alors que j’observe à nouveau l’homme aux yeux de saphir devant moi. Tout s’entrechoque dans ma tête, je transpire à grosses gouttes, le souffle me manque. Mes yeux me brûlent tant les larmes sont prêtes à dévaler mes joues. Où est-ce que je suis ?


– Matelot, me secoue Eliott pour m’obliger à me représenter convenable au Capitaine Morgan.

Mais c’est plus fort que moi, ma gorge est nouée, mon corps est transi de peur. Aucun son ne sort de ma gorge, je me contente juste de secouer la tête de droite à gauche. J’entends Morgan Krug rire et annonce d’une voix grave à son bras droit :


– Au poteau toute la nuit, notre nouvelle recrue semble bien insolent.


En moins de deux, je suis brusquement tirée par Eliott qui ne cesse de m’injurier de noms d’oiseaux avant de me coller avec force contre le plus énorme des poteaux du bateau. Une énorme corde est nouée autour de moi, j’ai du mal à respirer tant il serre le nœud.


– Un conseil petit, n’essaie pas de t’enfuir, ça pourrait aller très mal pour toi, me menace-t-il avant de disparaître, me laissant seule attachée à un mât sur un pont désert.


*


Ohlala il est susceptible ce capitaine pour attacher Cameron ;) ?

Tu as aimé ce chapitre ?

2 commentaires

Hedgye

-

Il y a 7 ans

Mdrrrr exactement à l'ancienne !

Emilie May (Bookofsunshine)

-

Il y a 7 ans

Mais il est trop con ce capitaine ! Au piquet ! C'est un maître d'école ^^*
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.