Hedgye Le Capitaine des Abymes Active-toi Moussaillon !

Active-toi Moussaillon !

Cameron vient d'entendre un bruit ! Est-ce juste le fruit de son imagination ou quelque est-il en train de se passer ? ;) Bonne lecture !


*


J’ai dû rêver, mon imagination me joue des tours c’est certain. Second crissement bien plus impressionnant cette fois-ci. Ok du calme Cameron, aucun bateau maudit ne sortira de la mer ce soir. Encore moins à son bord un capitaine de cinq cent ans. Fiona est douée pour raconter des histoires, je me suis laissé emporter dans son récit. Mon cerveau est un petit coquin.


J’agite ma lampe de poche dans tous les sens, j’aperçois enfin le bout de papier qui m’a donné tant d’effort, il est coincé sous un galet, comme s’il avait voulu faire exprès. Je l’attrape quand un bruit dans le sable me fait bondir de deux mètres en arrière.


Une ancre noire mate vient de s’échouer dans le sable. Je guette les alentours, cherchant mon farceur du coin de l’œil, mais rien ne bouge. J’ai l’impression d’avoir marché des kilomètres, je n’entends plus mes amis et n’aperçoit plus aucun feu. C’est étrange, je devrais pouvoir les voir même de loin, pourtant la seule chose que je peux apercevoir c’est le sable humide devant moi et les vagues sombres s’éloigner. Un énième crissement de bois me terrifie encore plus.


Si c’est un idiot qui ouvre et ferme sa porte, il risque de m’entendre. Mais encore une fois, il n’y a que moi et la mer. Sans prévenir une seconde ancre noire encore plus grosse vient de tomber lourdement à côté de moi. Le choc est tel que je tombe immédiatement sur les fesses, le bruit du bois craquelant est si fort que j’ai l’impression que c’est juste sous mes yeux. Mais à part un crabe effrayé lui aussi je n’aperçois rien.


En plus d’être recouverte de sable, je suis trempée de peur, mes muscles tressaillent d’angoisse. J’en chope des crampes tant je contracte mes jambes. Comme si ça ne pouvait pas être pire, il se met à pleuvoir, de fines gouttes d’eau, et des plus grosses de façon discontinue. Le sable sous mes pieds s’agite et se creuse.


Je pousse un cri de terreur en me faisant happer par la force qui entraîne le sable vers le bas. Ma petite lampe rend l’âme noyée sous les grains de sable, je suis ensevelie jusqu’à la taille. Tout va trop vite, je manque déjà d’air, je ne peux m’agripper à rien. Mes doigts s’enfoncent en vain, mes forces me quittent. La tête en arrière j’observe une dernière fois la lune, priant pour qu’on m’épargne, quand mon corps est projeté vers l’avant.


Ma tête cogne quelque chose de dur et il me faut quelques secondes pour comprendre que je suis entré en collision avec une coque de bateau. Mes mains tâtent le bois rugueux et humide, sous mes doigts je distingue la forme de coquillage, parfois entiers, parfois brisés. Ça doit être un sacré vieux bateau et pourquoi s’est-il arrêté sur la plage, alors que le port n’est qu’à quelques kilomètres à vol d’oiseau ?


Je n’ai pas le temps de réfléchir à cette étrange situation, que je suis tirée brusquement par des bras et balancer tel un vieux sac de patate sur le pont du bateau. Il me faut de nouveau quelques instants pour comprendre où je suis.


– Qu’on retire l’ancre, entends-je près de moi.


Je lève les yeux au ciel pour voir apparaître un type dans un uniforme de corsaire bleu marine abimé. Il est troué de toute part, des résidus de poudres noires tâchent son col blanc, sur les hanches il porte, enroulée autour de sa taille, une large écharpe rouge et un pistolet d’époque dissimulé dedans. Il ordonne quelque chose à un autre habillé d’une large chemise blanche jaunie par l’âge, un bandeau sur l’œil gauche et se tourne vers moi, toujours allongée sur le sol.


– Quel est donc cet accoutrement matelot ! Enfile-moi ça et prépare-toi à laver le pont, tu seras de corvée de patate ce soir !


Sans comprendre ce qui m’arrive, de vieux vêtements me sont envoyés en pleine poire, je suis debout sur mes jambes sans avoir le temps de dire ouf, l’homme en uniforme, plaque ses larges mains sales sur mes épaules. Salissant par la même occasion mon haut rose. Il me guide de force vers ce qui semble être une cabine de change, poussée dedans, la lourde porte se referme sur moi. Je me retrouve dans une petite pièce de dix mètres carrés peut-être, un lit défait, des décorations en bronze et en or trônent sur des étagères branlantes.

On frappe violemment contre la porte, les murs tremblent de toute part, j’ai dû mal à comprendre ce qui m’arrive, où j’ai pu tomber, que l’autre grosse brute dehors hurle :


– Plus vite moussaillon !


– J’arrive ! réponds-je par réflexe.


Alors que je saisis ce qu’on m’a donné, un mouvement de foule se fait entendre. Certains se cogne contre ma porte, des ombres se dessinent sous le seuil. Plusieurs personnes sont en train de parler. La poignée de porte s’enclenche lentement sans que la porte ne s’ouvre pour autant.


– Je sens le parfum florale d’une demoiselle ici, annonce une voix plus grave que les autres. Un timbre suave qui me file des frissons.


– Bien sûr que non capitaine ! Aucune femme ne peut monter sur un navire cela porte malheur ! Vous le savez mieux que quiconque.


– Saches Eliott que si tu me mens, la demoiselle que tu caches et toi finiront aux requins.

La menace du requin tueur c’est pas un peu vieillot ? Tout le monde sait qu’un requin ne mange pas les hommes, ils les croquent certes, mais réalise que c’est bien trop dur à digérer. Quoique je risque juste de perdre une jambe ou un bras.


– Mais il n’y a aucune demoiselle capitaine, juste un jeune moussaillon qui a rejoint l’abordage en train de se changer.


– Laisse-moi entrer saluer notre nouveau compagnon de route.


Quoi ? Moussaillon ? Abordage ? C’est de moi qu’ils parlent ? C’est vrai que je viens d’arriver je ne sais comment sur un bateau que je n’ai pu observer davantage, mais pourquoi j’ai l’impression d’être arrivée au mauvais endroit au mauvais moment ?


Une secousse coupe ma réflexion et je peux entendre au loin, depuis l’autre bout du navire, un autre marin crier :


– Baleine à l’horizon capitaine !


Des baleines ? Ici ? Alors là c’est encore plus étrange, les baleines ne s’approchent jamais aussi près des côtes. Je me jette sur le hublot minuscule qu’offre la pièce, le bateau tangue et s’agite, la décoration affreuse finit sa course par terre. Et moi presque quand je découvre le paysage derrière la vitre épaisse. Le bateau est en plein milieu d’une mer agitée, des baleines à bosses nagent autour de nous. Quand avons-nous quitté la plage ?



*


Mais où se trouve Cameron ? ;)

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4 commentaires

Hedgye

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Il y a 7 ans

Dobby est liiiibre

Emilie May (Bookofsunshine)

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Il y a 7 ans

Corvée de patate !!!!! #Dobby ♡

Hedgye

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Il y a 7 ans

Merci beaucoup je me demande si je vais tenir le format vu comme c'est parti mais comme je m'éclate !

Lou.R.Delmond

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Il y a 7 ans

C'est vraiment un début sympathique, j'ai hâte d'en lire davantage. Tu maîtrises bien l'arrivée des péripéties malgré le format court du concours, donc je ne sais pas quoi te dire si ce n'est de continuer ainsi, parce que tu gères bien ton rythme !
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