Fyctia
Fameuse soirée à la plage
Malgré les mises en garde de sa mère Cameron va quand même faire sa petite soirée ;) Mais est-ce que quelque chose d'étrange va-t-il arriver ? Bonne lecture !
*
Le mois est passé à une vitesse folle, j’ai à peine eu le temps de trouver une tenue parfaite pour la soirée, de quoi se régaler que j’attends déjà mes convives sur le petit coin de plage que je lorgne depuis des semaines.
Ma mère m’a évidemment reproché de sortir tard, sur une plage déserte. Non sans oublier de mentionner la fameuse légende du capitaine courgette. Comme elle l’avait prédit la lune est parfaitement ronde et étincelante ce soir. Elle illumine la mer plongée dans le noir. Les vagues calmes s’échouent sur le sable, la houle effleure à chaque passage mes orteils. Elle est glacée. On n’entend aucune mouette chanter à l’horizon.
Pendant un court instant j’oublie que je vais fêter mes dix-sept ans avec des amis en retard, je ne pense qu’à mon père. Je le revois encore s’éloigner sur ce grand bateau pêcheur, me saluer de sa grande main d’ours et me promettre qu’il sera de retour très rapidement.
Mais jamais l’immense bateau à la coque majestueuse n’est jamais revenu au quai, il avait sombré emportant avec lui les pauvres marins. Si seulement nous avions su que la marée s’était déchainé pour emportant celui qui comptait le plus pour nous.
– Salut Cam’ alors t’en fais une tête pour quelqu’un qui fête son anniversaire !
Jack me sort de mes songes tout en me tendant une bière brune, un sourire timide tente d’apparaitre sur mon visage alors que ma tête est encore envahie des souvenirs de mon père.
Les autres ne tardent pas à venir à leur tour, nous sommes bientôt six assis en rond autour d’une feu, brochette de bonbon à la main, une bière dans l’autre. Les braises crépitent sous nos yeux, le vent emporte les flammes dans une valse sensuelle.
– Il fait si sombre qu’on n’y voit pas à deux mètres, annonce Adelaïde la plus froussarde de tous.
Loin des réverbères de la ville, la pleine lune illumine notre petit coin de paradis. La mélodie de la mer est couverte par nos moqueries, Adelaïde se relève brusquement en découvrant un crabe accroché à sa jupe en jean. Son cri résonne jusqu’au creux de la falaise.
– T’es une vraie chochotte, lance Jack en décapsulant une bière avec ses dents.
– C’est pas rassurant d’être tout seuls ici, t’imagine ce qui pourrait arriver !
– Le capitaine Krug va venir t’attraper dans ses filets ! Envoie Logan en riant à gorge déployée.
– Arrêtez avec ça ! renchérisse-je à mon tour.
– Oh mais c’est que vous avez peur de cette légende !
– Moi j’ai vu quelque chose il y a trois ans ! Annonce soudainement Fiona en buvant une longue gorgée de sa bière.
Je ne devrais pas croire en ces légendes sortit tout droit de la tête d’un fou, pourtant tout mon corps se crispe quand elle pose délicatement sa bouteille en verre vide, prête à nous raconter son récit. Jambe croisées à l’indienne, mains sur les cuisses, elle se penche légèrement en avant, les flammes éclairant le visage de psychopathe qu’elle adopte pour nous raconter son histoire.
– C’était il y a trois ans…
– Ça on sait coupe Adam, très peu confiant.
– Si t’as l’intention de me couper toutes les deux secondes parce que t’as peur Adam, bouge-toi les oreilles, la casse Fiona.
Adam se contente de hausser les épaules et faire mine de n’avoir rien entendu, pourtant je le vois bien tourner toute son attention sur un coquillage amené par la marée.
– Je disais donc que c’était il y a trois ans, une nuit comme celle-ci, la lune était aussi ronde et étincelante que ce soir ! Les plus aguerries disent qu’elle annonce le retour du capitaine Krug et son équipage maudit. Alors que je marchais seule, les pieds dans l’eau, un crissement horrible me parvient, comme du vieux bois qui craque. La mer s’est agité, les vagues ont ricoché de toutes leurs forces contre la falaise. Le vent soufflait fort, emportant avec lui la marée. Jamais la mer n’avait hurlé de rage, comme si on la transpercé en plein cœur. Et soudain alors que j’avais presque du mal à tenir debout, se dessina dans la pénombre « La Chimère » à son bord, Morgan Krug. Je vis l’immense carcasse navale sortir de l’eau, ses voiles noires déchirées s’envolant au gré du vent, sa coque noire détruite de toute part et recouverte de coquillages. Un coup de tonnerre tonna à l’horizon, éclairant la silhouette du capitaine. On raconte que ce soir-là plusieurs personnes ont subitement disparus…
– Alors pourquoi t’es encore là ? lance Adam en faisant la moue.
– Parce que moi j’ai été maligne monsieur, je me suis cachée au creux des rochers, regarde j’ai encore une cicatrice ! affirme Fiona en montrant sa cheville.
– Tout le monde sait que tu t’es fait ça en tombant de ton vélo à dix ans, rétorque Logan.
– Pourtant il y a bien eu des enlèvements ! Regarde le bateau de marchandise affrété la semaine avant n’est jamais revenu au port ! On raconte que « La Chimère » l’a tiré dans les Abymes.
Mon cœur se serre davantage, je n’étais déjà pas rassurée en écoutant cette histoire, mais entendre que le bateau sur lequel mon père voguait se faire attaquer par un navire pirate hanté de plus de cinq cent ans c’est encore pire.
– Ils sont justes morts, noyés parce qu’il y avait une tempête le soir là et ce que tu as dû voir Fio’ c’est la carcasse de ce qu’il en restait, annoncé-je sèchement.
Un silence de plomb s’installe brusquement entre nous, je viens de ruiner l’ambiance avec mes problèmes de gosse orpheline de père. J’observe mes amis gênés de la situation, ils voulaient juste raconter des histoires d’horreur et rire un peu.
– Je vais chercher les bananes à griller, dis-je pour détendre atmosphère.
Me dirigeant vers la glacière quelques mètres plus haut, je découvre que le couvercle n’a pas été bien verrouillé. Je rumine en essayant de trouver des fruits à l’aide de ma misérable lampe de poche, quand une serviette en papier s’envole plus loin. Je fulmine maintenant, hors de questions de laisser des détritus sur la plage même en pleine nuit.
J’avance donc à l’aveugle là où j’ai vu rouler le papier pour la dernière fois, j’agite ma lampe à sa recherche, autant chercher une aiguille dans une botte de foin quand un crissement de bois rompt le silence de la nuit…
*
Oh ce petit bruit ne vous intrigue pas ? ;)
9 commentaires
Emilie May (Bookofsunshine)
-
Il y a 7 ans
Hedgye
-
Il y a 7 ans
Lou.R.Delmond
-
Il y a 7 ans
Hedgye
-
Il y a 7 ans
paul geister
-
Il y a 7 ans
Hedgye
-
Il y a 7 ans
kalypso-II
-
Il y a 7 ans
kalypso-II
-
Il y a 7 ans
kalypso-II
-
Il y a 7 ans