Fyctia

Lance entre dans le bureau du Commandant Bernard. Ce dernier se présente à lui avant de l'inviter à s'asseoir sur le fauteuil très désagréable se trouvant en face du grand fauteuil à roulette, certainement bien plus confortable que celui-ci. Le chef s'assoit et sourit malicieusement avant de commencer à lui poser des questions sur la disparition de sa sœur jumelle.

— Alors, Lance Wasser, c'est ça? J'aimerai pouvoir éclaircir deux-trois petites choses avec vous.

— Je vous écoute Commandant.

— Que faisiez-vous dehors et pourquoi êtes-vous parti aussi longtemps?

— J'essaie de retrouver ma sœur, j'enquête moi-même car je ne fais confiance qu'à mon instinct.

— C'est bien brave de faire ça, mai voyez-vous, la police est sur le coup et vous n'êtes qu'un citoyen, nous préférons nous charger de l'enquête et ce exclusivement.

— Ne me la faites pas, pouvez-vous me donner le nombre d'affaires que nous n'avez pas été capables de résoudre? Croyez-moi, vous devriez avoir honte d'en avoir autant. Je ne vous laisserai pas classer l'enquête de ma sœur sans suite. Je la retrouverai avant vous et je montrerai à tout le monde dans ce village que vous n'êtes que des minables.

— Jeune homme, vous allez un peu trop loin.

— Les adultes sont si susceptibles lorsque nous touchons à leur égo...

— Voudriez-vous être en garde à vue pour outrage à agent et insolence?

— Je n'ai pas de temps à perdre pour cela. Ma sœur est peut-être en danger. et vous m'interrogez car je n'ai pas créché chez mes parents. Je suis revenu donc, maintenant que vous êtes au courant, vous pouvez me lâcher.

— Certainement pas, il y a un autre cas de disparition autre que votre sœur. Nous ne pouvons pas vous laisser quitter ce commissariat sans que vous ayez répondu à toutes mes questions.

— Alors dépêchez-vous.

— Bien, qu'avez-vous trouver durant votre escapade?

— Rien qui ne puisse vous intéresser.

— J'espère que vous nous mentez pas.

— Je n'ai aucune raison de le faire.

— Ensuite, avez-vous fouillé les forêts aux alentours comme vos parents nous l'ont indiqué?

— Oui, en effet.

— Savez-vous qu'elles sont dangereuses et qu'elles le sont encore plus la nuit tombée?

— Bien entendu.

— Alors pourquoi vous y aventurez tout de même.

— Je vous l'ai déjà dit, je cherche ma jumelle.

— Et avez-vous une raison de penser qu'elle est passée par l'une des forêts?

— Oui, j'ai retrouvé l'un de ses rubans qu'elle mettait dans ses cheveux à la limite de la forêt du Nord.

— Merci pour votre participation. Avez-vous ce ruban?

— Bien sûr.

— J'aimerai que vous nous le donniez, c'est une pièce à conviction et nous allons l'envoyer pour faire des analyses ADN.

— C'est ma trouvaille, je ne vais quand même pas tout vous filer sans contre-partie.

— Nous voulons retrouver votre sœur tout autant que vous.

Lance finit par tout de même lui donner le ruban rose. Le Commandant Bernard est très dur, son visage est raidi par la colère, ses yeux montrent la haine qu'il porte envers Lance. Ce dernier ne se démonte pas et le soutient du regard. Il est doué à ce jeu, jamais il ne perdrait. L'interrogatoire continue, Lance n'a rien d'autre à offrir au commandant et se trouve être relâché plus vite que prévu. Le chef du centre de police devait être agacé de se retrouver face à un adolescent tête de mule qui n'avait aucune envie de coopérer. Lance rentre chez ses parents et monte dans sa chambre. Il sort un carnet, caché dans le tiroir verrouillé de son bureau. Il l'ouvre et y écrit tout ce qu'il a pu apercevoir ces dernières heures dans la forêt du Nord. Il y avait beaucoup d'arbres, mais il suivait des traces de pas dans la neige, sûrement celles d'une biche, mais celle-ci semblait suivre un chemin linéaire et réfléchi. Lance aimait les animaux et ce plus que tout. Il les a longuement étudié, surtout ceux qui habitent dans les montagnes et les forêts. Ce ne sera sûrement pas une compétence à jeter par la fenêtre pour découvrir ce qui s'est passé. La vérité éclate toujours, il en est convaincu.