Hedgye Le Baron noir Chapitre 16

Chapitre 16

Le regard de Harry est persistant, je ne peux pas dire la vérité, même sous la torture. J'ai peur de créer une nouvelle crise de colère et je déteste quand il agit ainsi. Je passe ma main dans mes cheveux emmêlés par la pluie, mon silence laisse sous-entendre que je ne veux pas répondre. Mais c'est Harry qui mène la danse entre nous. Il avance d'un pas, je recule et me fige en découvrant que je suis coincée contre le mur.


— C'est un américain c'est ça ? demande Harry en plaçant ses deux paumes de chaque côté de ma tête.


Je suis soulagée qu'il pense que c'est un autre garçon qui occupe mon esprit. J'aurai préféré aussi, cela aurait pu m'éviter de ressentir autant d'émotions pour lui. Surtout lorsqu'il décide de plaquer son corps contre le mien et me faire prisonnière. Par réflexe, je place mes deux mains contre son torse. Il a plus de force que moi, je suis impuissante.


— Alors ? insiste-t-il en venant réfugier son nez dans ma nuque.


J'hyperventile quand ses lèvres effleurent mon grain de peau. Je me sens bouillir de l'intérieur, mes mains moites se sont agrippées à son haut. Le souffle coupé, je réprime l'incroyableme sensation de désir qui me dévore. Harry va finir par me faire faire la plus belle bêtise de ma vie. J'ai toujours promis à Aloyse que je prendrais soin de lui, que nous serions que des amis. Parce qu'elle a douté, évidemment. Harry a toujours été la seconde épaule sur laquelle je pouvais me reposer.


Pourtant je m'entends distinctement gémir quand il se met à mordiller ma peau, ses dents s'enfoncent, sa langue lèche ardemment. Des palpitations remontent de mon sexe jusque dans ma poitrine. Je voudrais me laisser envahir par cette sensation, je désirerais même qu'il aille encore plus loin. Mais ma raison me hurle de l'arrêter. Les images de notre dispute me refroidissent aussitôt.


— Harry arrête ! crié-je.


Il stoppe net, relève la tête, ses joues sont rosies de plaisir, à l'image des miennes. Nous reprenons notre souffle à l'unisson, ma cuisse contre son intimité, je réalise que lui aussi apprécié l'échange. Mais nous ne pouvons pas, surtout s'il est arrivé malheur à Aloyse. Il ne peut pas simplement me cacher sa disparition et tenter de me faire penser à autre chose en suçant mon cou.

— Je t'ai fait mal ? questionne-t-il.


— Non... enfin si, j'ai... je crois pas que ce soit la volonté d'Aloyse.


— Je m'en cogne d'Aloyse, Erny. C'était une garce égoïste qui t'a toujours écrasé, elle prenait un malin plaisir à prendre le dessus sur toi. Et putain, ça me tuait que tu ne puisses rien faire.


— C'est pas vrai Harry, bredouillé-je les larmes au bord des yeux.


— Erny, je suis resté avec elle cinq ans, je la connais.


— Tu dit ça parce que tu ne l'aimes plus, mais elle reste mon amie.


— Comme je te l'ai déjà dit, Aloyse n'est l'amie de plus personne, murmure-t-il en venant embrasser mon front.


Il se détache de moi, caresse ma chevelure au passage et rajoute :


— Je dois sortir, je rentrerai tard dans la nuit, si tu as peur tu peux dormir dans mon lit.


Qu'est-ce qu'il va encore fabriquer ? En pleine nuit ? Et s'il allait enterrer un corps dans la forêt, dans un cimetière ? J'imagine de nouveau le pire.


— Je peux dormir dans ma chambre.


— Je serai resté habillé, me taquine Harry en m'offrant un clin d’œil.


Je l'observe s'éloigner, m'annoncer qu'il va s'occuper de ma valise et qu'un repas sera servi où je le désire. Sa silhouette disparaît de mon champ de vision, je pousse un long soupir de soulagement. On a failli faire une gaffe et je sais très bien qu'en ayant choisi de rester je vais devoir lutter contre mes émotions et mon corps qui ne désire que celui de Harry. Espèce de traître.


Je pénètre dans la salle de bain et observe la marque laissée par mon ami dans mon cou, ronde et légèrement violette. Je l'effleure de mes doigts, ce moment intime m'aura au moins permis d'éviter de répondre à sa question. Je préfère lui faire croire qu'il y a peut-être un autre homme dans mon cœur. L'eau est encore chaude, je m'y plonge, trempant mes pointes de cheveux.


Mon téléphone posé à côté de moi, sur le rebord, sonne encore. Greta n'a pas tenté de me recontacter, est-ce qu'elle pense que je m'en fiche ? C'est un peu l'image que j'ai renvoyé malgré moi. Je reconnais l'appel vidéo de Raven grâce à son adorable bouille. Je décroche, affichant seulement ma tête et le haut de mes épaules.


— Non il y a de l'eau chaude dans ton pays ! se moque-t-elle.


— Oui mais je t'ai déjà dit que j'étais en Ecosse, pas au moyen-âge.


— Oh tu sais c'est pareil pour moi, oh mais qu'est-ce que je vois dans ton cou ! Alors on est finalement passé l'étape supérieure !


Je rougis, lâche presque mon téléphone dans l'eau et cache avec ma main libre mon suçon. J'observe le décor derrière Raven, j'aperçois le ciel bleu, des cerfs-volants et la plage de sable blanc. La vie au soleil me manque.


— C'est pas ce que tu crois.


— Tu vas pas me faire croire que t'es tombée sur une sangsue sauvage et qu'elle t'a sauté dans le cou ?


— J'aurai préféré tu sais.


— Quoi il est si nul au lit ?! s'offusque Raven.


Je lui ordonne de baisser d'un ton en plaçant mon doigt sur ma bouche. Harry pourrait être derrière la porte et nous entendre.


— Non on a rien fait, corrigé-je.


— Vous avez pas de capote avec vous ?


Parfois sa naïveté me fatigue. Je ne peux pas lui en vouloir, elle aurait sauté sur un garçon comme Harry. Je fais la moue en m'enfonçant dans l'eau pour masquer la marque.


— Non, c'est l'ex de mon amie, on ne prend pas ce qui appartient aux autres, n'est-ce pas Raven.


— Alors déjà je t'ai juste emprunté ta superbe robe rouge une fois, ou peut-être deux. Et puis il est célibataire et te sucer le cou comme ça c'est quand même un signe qu'il veut aller plus loin avec toi.


— Je peux pas, rétorqué-je, je peux pas faire ça à Aloyse.


— Bichette, arrête de te prendre la tête. Couche avec lui et si c'est un bon coup, tu réfléchiras après. Tu n'as plus de contact avec Maxwell de toute façon.


Et heureusement, ce psychopathe avait un ego surdimensionné. Dommage qu'il soit aussi le meilleur ami de Nick. Une pensée pour lui me brise le cœur.


— Allez haut les cœurs, je sais que tu penses à Nick là !


— Il me manque cet idiot, pourquoi est-ce qu'il...


Un sanglot m'interdit de finir ma phrase. C'est tellement difficile de vivre avec son fantôme.


— Bon tu comptes vraiment le faire avec ton pote ou pas ?


— J'en sais rien, je réponds sans réfléchir.


— T'as qu'à te bourrer la gueule, ça passera plus vite.


J'imagine qu'elle a raison, je me prends la tête. Est-ce qu'Aloyse m'en voudrait vraiment ? Bien sûr qu'elle ne l'acceptera pas.


— Harry c'est l'amour de sa vie.


— Et ton plan de cul de ce soir, rajoute Raven en tirant la langue.


Je ronchonne, m'apprête à rétorquer quelque chose quand j'entends le sujet de la conversation s'affairer. Il faut que je sorte rapidement de là pour le suivre cette nuit et découvrir ce qu'il cache.

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7 commentaires

Jessica Roger

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Il y a 6 ans

J'adore ton histoire,je viens de faire des partage j'espère que sa te débloquera un peux bon courage pour la suite

Valencia Herry

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Il y a 6 ans

Deux petits votes de plus ;)

Anne-Estelle

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Il y a 6 ans

Salut, j'ai lu toute ton histoire et même si je participe pas au concours, p't'être que mon avis t'intéresse ? :-) - J'aime bien l'alternance entre le présent et les souvenirs passés. On comprend au fur et à mesure que la relation soit-disant idyllique entre les trois amis a quelques zones d'ombres. - Au début, je me demandais quel était le rapport avec le thème du concours, mais ça se précise dans tes derniers chapitres, le fait qu'elle décide de rester au manoir alors que tout la pousse à partir. Pour trouver ce qui est arrivé à sa meilleure amie. - Je trouve toutefois qu'il y a quelques incohérences justement, avec ses amis. Avec Aloyse, elles étaient soit disant proches, se sont parlées au téléphone avant qu'elle revienne en UK, tout semblait aller nickel. Et là, je trouve qu'elle met quand même pas mal de temps avant de s'inquiéter vraiment par cette disparition bizarre. Il faut attendre le coup de fil de sa mère. Même face à Harry, elle ne le confronte pas assez vite je trouve, elle accepte qu'il fasse diversion, c'est à mon sens contradictoire avec la force de caractère que tu lui as donné (elle a quand même quitté ses parents sans leur aval, déménagé à l'autre bout du monde, vécu une histoire tragique avec son chéri de là-bas qui est mort...) Et la scène avec la police, quand elle cède et rentre dans la voiture. Oui, il y a ce flashback qui lui revient et la fragilise, mais il est amené un peu tard. Il devrait justifier le fait qu'elle aille dans la voiture se cacher. Parce que Harry a grave pété les plombs. Et après, elle ne retient que le fait qu'il a été violent avec elle. Pas la cause de l'altercation. Y avait quand même les flics de partout... Voilà, ce sont quelques pistes pour améliorer ton récit que je vais continuer à suivre dans tous les cas :-)

Landry

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Il y a 6 ans

Mais que va-t-il se passer ce soir ? Mystère et boule de gomme... Saura-t-elle démasquer ce mystérieux Harry ? Ou va-t-il la cerner ? Que de mystères ! En tout cas, Raven n'a pas froid aux yeux. ♥
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