Fyctia

𝐏𝐃𝐕 𝐢𝐧𝐜𝐨𝐧𝐧𝐮

Mes projets ont changé, je pense que je vais refourguer Livia à Pedro comme convenu. Cette famille cache délibérément un grand secret et cela ne me concerne pas. Ce qui importe le plus, c'est que je me venge de cet imbécile heureux qui est près de sa belle.

Soudain, j'arrête de le frapper en constatant qu'il est inconscient au sol. Lentement, je m'avance vers sa fiancée avec détermination. Effrayée, elle tente de réveiller son fiancé gisant sur le carrelage froid du hangar. Une fois près d'elle, je m'accroupis à ses côtés et je lui murmure d'une voix rauque :

- Eh bien Livia, Juan n'est plus là pour te protéger de moi.

Je sors un calibre de 11,43 mm caché à l'arrière de ma ceinture et le place contre sa tempe, la faisant pâlir encore plus. Lentement, elle reporte son regard doré vers mes yeux sombres, où je perçois de la peur. Ce constat me satisfait intérieurement, et d'un geste de la tête, je lui indique de me suivre sous peine de recevoir une balle dans la tête.

Livia suit docilement mes instructions, me suivant hors de l'entrepôt et laissant le corps inerte de Juan étendu sur le sol. Je lui ordonne de continuer à avancer, l'arme toujours pointée vers elle.

D'un pas hésitant, Livia emprunte le sentier poussiéreux que je lui ai indiqué tantôt. Au bout de cette allée, une jeep grise nous attend, stationnée près d'un majestueux chêne.

Nous nous empressons de rejoindre ce bolide fulgurant, dans l'espoir de pouvoir la refiler à Pedro Lopez en échange de la promesse qu'il m'a faite. Je déverrouille la portière arrière de notre jeep, lorsqu'une Maserati MC20 se gare avec élégance près de nous.

D'un geste instinctif, j'ai projeté Livia négligemment dans l'habitacle tout en l'enfermant à l'intérieur. Ensuite, je me suis dirigé vers le bolide épuré où Rita et Pedro descendaient de manière synchronisée de la voiture de luxe.

J'ai hâte de les retrouver pour finaliser ce plan minutieusement élaboré par les Lopez. À peine arrivé à leur hauteur, qu'un coup de feu résonne dans la forêt sombre. Une douleur atroce me broie les entrailles. Par réflexe, mes yeux se posent sur mon abdomen où une balle s'est nichée à l'intérieur formant une tâche de sang.

Je plonge mon regard dans le sien, captivé, lorsque soudain je remarque qu'il tient fermement entre ses mains un pistolet de calibre 9 millimètres, pointé droit vers moi. Cette révélation m'envahit d'une trahison brûlante, venant de celui que je considérais comme un frère, un complice indéfectible.

Puis je reporte mon regard vers l'amour de ma vie qui a affiché un sourire espiègle sur son visage autrefois innocent. Un rire rauque me sors de mon observation, Pedro s'approche plus près de moi, arme en main tout en me chuchotant d'une voix glaciale :

- Tu nous as été d'une grande utilité dans ce stratagème machiavélique. Désormais, je n'ai plus besoin de tes services autant éliminer la pourriture qui subsiste.

Mêlant le geste à la parole, Pedro me décoche une autre balle dans le crâne. Des éclairs électriques paralysent une partie de ma tête, me déconnectant du monde réel. Peu à peu, des taches sombres se dessinent devant mes yeux, tandis qu'une douleur lancinante, telle une lame aiguisée, me frappe sans relâche au sommet du crâne, m'arrachant un cri perçant.

Dans l'instant qui suit, mon être s'effondre misérablement sur le sol rugueux de cet endroit abandonné. C'est ainsi, dans cette mélodie mélancolique, que mes paupières se scellent pour l'éternité.