Fyctia
☏ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎 (1/2)
𝐋𝐢𝐯𝐢𝐚
Une fois notre discussion terminée, Juan quitte mon bureau, me laissant seule. Je profite de ce moment de calme pour terminer de savourer mon délicieux repas, puis je déguste mon jus de mangue en une seule gorgée. Un rot disgracieux s'échappe de ma bouche. Je m'essuie soigneusement le contour de la bouche avant d'aller aérer la salle.
Je rentre dans mon bureau et je recommence à travailler jusqu'au déclin du jour. Quand Juan apparaît en fin de journée, je lève les yeux vers l'écran de mon ordinateur qui indique 19h20. Je me dépêche de ranger méticuleusement les documents administratifs dans chaque tiroir du bureau, en les triant selon les tâches.
Mes yeux se dirigent vers Juan qui m'invite d'un mouvement de tête à le rejoindre, ce que je fais en rangeant soigneusement mes dernières possessions. Ensuite, je saisis mon sac à main en me déplaçant avec vivacité dans la pièce, mes mocassins résonnant avec grâce sur le sol solide.
À peine à ses côtés, je m'avance devant Juan et je lui confie la mission de verrouiller le bureau où je me dédie corps et âme.
Nous explorons les interminables corridors déserts de l'immeuble avant de rejoindre l'ascenseur. Une fois sur place, nous patientons, attendant l'arrivée de la cabine. À peine arrivé, un bruit résonne. Les portes coulissantes s'ouvrent instantanément, laissant Juan me faire l'honneur de pénétrer en premier à l'intérieur. J'y entre timidement, suivi par Juan qui arbore une attitude nonchalante. Il appuie sur le bouton moins deux de l'appareil, et les portes se referment immédiatement.
La cabine descend les étages de l'immeuble à une vitesse modéré jusqu'à ce que les issues coulissantes s'ouvrent au niveau moins deux. Juan me prend la main en avançant jusqu'à une jeep noire aux vitres teintées. Pleine de peur, je jette des regards furtifs à gauche et à droite, tandis qu'un étrange pressentiment persiste au plus profond de moi. Malheureusement, à ma grande déception, je ne repère aucun individu suspect à l'horizon.
Je dois me laisser emporter par mon imagination, c'est tout de même étrange, j'ai comme l'intuition persistante que nous sommes traqués. Soudainement, je tire brusquement la main de Juan pour l'empêcher de poursuivre sa marche. Il s'immobilise en tournant son visage vers le mien, attendant patiemment que je lui donne des explications. Anxieuse, je lui dévoile mon inquiétude en lui décrivant cette sensation étrange d'être épié depuis que nous avons quitté l'ascenseur.
Au même instant, des flashs crépitent devant nous, les chasseurs d'images surgissent de leurs cachettes. Juan saisit immédiatement l'allusion que je lui avais faite quelques instants auparavant. D'un geste brusque, il attrape ma main et accélère le pas en direction de son puissant SUV. Lui et moi grimpons à bord du véhicule, veillant à verrouiller toutes les issues avec précaution. Juan insère la clé dans le contact et la tourne délicatement. Soudain, le moteur rugit de manière assourdissante. Les paparazzis se rassemblent peu à peu autour de la voiture, tels des vautours attirés par leur proie.
Les éclairs éblouissants de leurs appareils photos agressent mes yeux, instinctivement, je me protège la vue en cachant mes yeux derrière mon bras. Juan démarre la jeep et la fait rugir à une vitesse vertigineuse, cherchant à semer ces maudits paparazzis avides de scandales croustillants.
Il enfonce toujours plus fort la pédale d'accélérateur, et en un clin d'œil, le bolide de mon patron s'échappe du parking souterrain de l'entreprise. Juan se faufile désormais sur les interminables artères du cœur de la ville et, à la prochaine croisée des chemins, il vire à droite en longeant la ruelle étroite.
Mon patron appelle les hommes qui sont sensés surveiller le parking souterrain de l'entreprise. Après quelques minutes d'attente, le chef des gardes répond à l'appel.
- Bonjour Monsieur Alvarez, pourquoi appelez-vous si rapidement ?
- Bonjour Lorenzo, dis-moi, est-ce que je vous paie, toi et tes hommes, pour surveiller mon entreprise ou pour vous détendre ?
- Pour contrôler les entrées et sorties des visiteurs et garder le parking souterrain en veillant à ce qu'aucun journaliste n'entre dans le bâtiment.
- Alors, pouvez-vous m'expliquer pourquoi il y avait un groupe de paparazzis dans le parking réservé au personnel de l'entreprise et où sont les gardes censés maintenir cet endroit en sécurité !
- Eh bien...
- Parlez, Lorenzo, je n'ai pas tout votre temps !
- Henri et Mathéo ont encore fait une erreur dans leur planning...
- Vous vous moquez de moi ? À cause de votre négligence, ma secrétaire et moi avons été des proies faciles pour ces vautours à la recherche de nouveaux ragots ! Non seulement c'est irresponsable de votre part, mais en plus vous osez minimiser votre faute !
- Monsieur...
- Stop, je ne veux plus rien entendre, vous êtes tous renvoyés pour faute grave, bip.
Une seconde après avoir raccroché, il a appelé le service des ressources humaines pour parler à Mathilde. Elle a répondu au bout de la deuxième sonnerie.
- Bonjour Juan.
- Bonjour Mathilde, je viens de renvoyer tous les gardes du corps recommandés par Madame Schmidt. Je veux que vous m'envoyiez une liste de candidats appropriés pour le poste de garde du corps, une dizaine qui soient tous prêts à travailler.
- Pas de problème Boss, considérez que c'est fait.
- Encore une chose, renvoyez également Madame Schmidt de son poste et rédigez une annonce d'emploi pour le poste de chargée d'accueil en précisant certaines exigences que je vous enverrai par mail plus tard dans la soirée.
- Très bien boss.
- Bonne soirée Mathy.
- Merci, vous aussi, bip.
À la fin de cet appel, Juan continue de conduire dans la même direction pendant quarante minutes avant qu'un immense bâtiment apparaisse devant nous de manière impressionnante.
3 commentaires
Emeline Guezel
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Il y a un an
Diane Of Seas
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Il y a un an
Carl K. Lawson
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Il y a un an