Fyctia

𝐋𝐢𝐯𝐢𝐚

J'ai passé la quasi-totalité de ma matinée à taper sur le clavier de l'ordinateur de mon bureau. Je rédige à longueur de temps des mails aux clients de la semaine, juste après j'effectue une correction du dernier compte rendu réalisé par l'ancienne secrétaire de monsieur Alvarez. D'après ces dires, c'est lui qui a dû peaufiner à la va-vite le document quelques minutes avant la réunion.

Argh, mais qui a osé embaucher une inculte pareille ! Il faut sérieusement qu'elle fasse une formation d'au moins six semaines pour être opérationnel. J'ai relu tous ces notes et c'est une catastrophe, la syntaxe n'est pas respecter, sans parler de ces fautes d'orthographes et ces erreurs d'inattention à chaque paragraphe... Je me demande encore où ils ont dégoté une femme aussi fainéante et incompétente.

Juste après, je me suis dirigée vers l'une des sandwicheries du coin pour acheter mon casse-croûte avant de rejoindre à nouveau mon bureau vide. Gloutonnement, je dévore mon repas en faisant attention à ne pas en mettre partout sur la table...C'est trop bon, ce sandwich est une tuerie !

Je dois être la seule à penser comme ça mais la nourriture est trop précieuse pour en faire des manières et faire style je ne mange trois fois rien pour me rassasié.

Non, ma philosophie a toujours été ce dicton qui dit “Le meilleur médecin est la marmite.” Autrement dit, il est inconcevable que je fasse une diète ou un régime pour attirer la gente masculine. Honnêtement, j'ai trop faim pour faire genre je grignote quelques tranches de tomates accompagner de feuilles de salade.

Enfin, libre à chacun de disposer de son enveloppe corporelle comme ça lui chante.

Au même moment, Juan passe à travers l'entrebâillement de la porte en affichant un sourire espiègle sur son beau visage. Ces muscles enfermés dans une chemise noire dessine sa silhouette robuste à la perfection, son pantalon blanc trace le contour de ses cuisses galbés qui avancent au fur et à mesure qu'il se rapproche de mon bureau.

Mon cœur bat dans ma cage thoracique à une cadence réfréné, une sensation de bien-être inondent mes sens en éveil. Une chaleur né dans mon bas ventre ce qui me fait rougir d'embarras. Ces pas raisonnent dans la pièce spacieuse et lumineuse.

Près de moi, il se penche légèrement jusqu'à ce que sa main touche le coin de mes lèvres. Délicatement, il essuie d'un revers de main le reste de sauce étaler sur ma joue. Honteuse, je baisse à nouveau ma tête en fixant mes cuisses.

Juan relève doucement mon visage à l'aide de ces deux mains. Dès que mon regard croise à nouveau le sien, je fonds instantanément au toucher de ses doigts satinés. Mon traître de cœur continue de tembouriner à une allure démesurée, je prie intérieurement pour qu'il n'entend pas le son des palpitations de ce dernier.

D'une voix suave, il me murmure ceci.

–  Livia, ça te dit qu'on discute ensemble pendant que tu manges.

La bouche pleine, je hoche de la tête en le laissant continuer.

– Je tenais à te remercier pour les efforts que tu as fourni pendant ta première semaine de travail. Les résultats sont concluants et dorénavant je souhaite que tu m'accompagne à chaque déplacement que je fais.

Je déglutis pour faire passer le reste de nourriture à l'intérieur de ma bouche avant de dire d'une voix retentissante.

– C'est vrai, vous-

– Tutoie-moi s'il te plaît je n'aime pas cette distance que tu mets en me vouvoyant de la sorte !

– Tu es sûre de ton choix, la RH Mathilde m'a bien fait comprendre que je ne t'accompagne pas lors de tes déplacements.

– Eh bien, disons que j'ai changé d'avis Livia. Alors on dit demain à 10h devant chez moi. Tiens voici l'adresse, énonce mon patron en me tendant un bout de papier où est inscrit l'emplacement de sa villa à Madrid.

Là je me sens très très pauvre tout d'un coup, sa demeure sent le luxe, logique vu que c'est le PDG du groupe Alvarez. Je réfléchis à sa proposition pendant qu'il me scrute de ses iris verts clairs en croisant ses bras forts contre son torse ferme.

Sa posture crée en moi une myriade d'émotions, progressivement je l'imagine enlacer mon corps contre le sien ce qui fait monter d'un cran le désir entre nous. Rapidement, il capture mes lèvres savourant son nectar sucré qui le fait grogner de plaisir. Au même instant, il déboutonne ma chemise blanche d'une lenteur insoutenable, puis il dégrafe d'un seul mouvement mon soutien gorge de la même couleur. Je lui caresse les bras enfermés dans cette chemise noire opaque qui trace les sillons de ses muscles fermes...

Sa main posée sur mon épaule m'extirpe de mes pensées libidineuses. Gênée par ce moment d'égarement, je rougis de plus belle.

– Eh bien Livia, j'attends ta réponse...Sinon, je demande à Mathilde de m'accompagner-

– Oui, je serais chez toi vers 9h50, c'est noté !

– Ok, avant de quitter ton bureau, commence ce dernier en prenant place en face de moi. Acceptes-tu de dîner en tête à tête avec moi dans mon humble demeure ce soir, je te rassure c'est rien de bien méchant. Il faut juste qu'on discute du déroulement des prochaines semaines à venir.

Il souffle en me murmurant d'une voix traînante.

– Je sais que vu comme ça, mon invitation invite à la luxure mais ne t'inquiètes pas je suis un homme très porté sur le respect et le consentement de chaque personne. Il ne se passera rien qui sera gênant ou offensant venant de moi, soit sans crainte.

Je n'ai pas peur du déroulement de la soirée, ni de lui je sens qu'il est digne de confiance. Le problème c'est moi qui ressent une attirance pour lui qui va au-delà de notre relation amicale. Je le vois comme un homme, celui qui me fait perdre la tête et l'esprit, celui à qui j'aimerais donner ma virginité...J'angoisse à l'idée d'être seul avec lui pour la simple et bonne raison que c'est moi qui va me jeter sur lui et le dévorer tout cru.