Jeanne F. LA MULE ET LE HERISSON PROMOTION (3)

PROMOTION (3)

- Votre nouvelle assistante ! hors de question. Moi je suis votre bonne à tout faire, hors de question que je sois aussi votre assistante. De toute façon, je ne vous supporterai pas longtemps.


Il me regarde comme si mon opinion ne comptait pas.


- Ralph, vérifiez qu'elle fasse bien sa valise, et conduisez là à l'aéroport pour neuf heures. J'ai quelques détails à régler au bureau, on se rejoint là-bas.


Je secoue les bras, pour attirer l'attention sur moi.


- Hou, Hou, je ne viens pas avec vous, hors de question. Vous avez entendu ce que je viens de vous dire. Je ne suis pas assistante, je ne sais même pas en quoi cela consiste.


Enfin, il fait attention à moi.


- Vous savez répondre au téléphone ?


Je hoche la tête.


- Vous savez téléphoner pour prendre rendez-vous dans un restaurant ?


Je hoche la tête une deuxième fois tout en essayant de protester, mais il me coupe la parole à chaque fois.


- Très bien, vous êtes embauchée !


Puis il se met à sortir de la pièce. Je lui cours après.


- Vous entendez, ce que je viens de vous dire, NON ! HORS DE QUESTION !


Il stoppe et se retourne, l'air de s'ennuyer ferme.


- Je vous paie combien, en ce moment ?


- 2 000.00 €, mais cela n'est pas la question.


- Je double votre salaire et l'on n'en parle plus. Soyez prête pour neuf heures et n'oubliez pas votre passeport.


- Mon passeport, mais on va où ?


- En Chine !


Je suis abasourdie, mes oreilles bourdonnent et ma tête tourne.


- Mais je ne parle pas chinois !


- Et bien, vous apprendrez.


Non, mais il est fou ou quoi ! Il part sans que je ne m'en rende compte. Ralph est à l'entrée et m'attend sagement. Je passe à côté de lui tout en marmonnant.


- Hors de question, que je parte d'ici. Je suis bien en France, en chine il y a trop de chinois et je ne sais pas manger avec les baguettes.

-

Ralph ne dit rien, et me suis tranquillement comme le toutou qu'il est. Arrivés devant ma voiture il tique.


- Ce n’est pas une voiture ça, c’est un tas de boue. Elle roule au moins ?


Il ose critiquer ma titine ?


- Si vous n’êtes pas content, vous n’avez qu’à prendre le bus !


Il râle un peu, mais s’installe dans ma petite voiture.


- Je vous dépose où ?


Il se tourne vers moi, un grand sourire pervers sur les lèvres.


- Là où vous allez, je vais. Et plus précisément, votre appartement pour faire votre valise.


- Hors de question que je parte. S’il est sourd, je n’y suis pour rien. Je ne vais pas en Chine, et je ne veux surtout pas être son assistante. Il y aura un meurtre avant la fin de la semaine.


Je vois Ralph hausser les épaules.


- Vous pourrez dire ou faire ce que vous voulez, vos petites fesses se trouveront dans l’avion à neuf heures tapantes. Valise prête ou pas. À vous de voir si vous voulez vous balader le reste de la semaine avec la reine des neiges sur la poitrine.


Je baisse les yeux sur mon tee-shirt et relève les yeux vers lui.


- Espèce de pervers, vous avez mâté mes seins ?


Il se met à sourire une lueur de tueur au fond des yeux.


- Il n’y a pas que moi qui ai des vues sur votre poitrine.


Je suis abasourdie. Moi, le meuble de salon depuis deux ans et d’un coup je me retrouve dans la lumière. Trop de clarté pour moi.


- Ha oui. Et qui, je vous prie ? Je suis sûre que vous ne connaissez même pas mon nom avant aujourd’hui !


Il ricane de plus belle.


- Il n’est pas nécessaire de connaitre le nom d’une personne pour apprécier sa silhouette.


Je sursaute. Ce type est comme son maitre.


- Mais, c’est une réflexion sexiste ça !


- Non, pas du tout. Je suis réaliste.


Je t’en foutrais, moi, du réalisme. De colère, j’accélère un chouia et me retrouve en moins de dix minutes dans le parking de l’appartement royal. Je descends de voiture comme une fusée et me précipite vers l’ascenseur.


- Agathe, il est inutile de vouloir me semer, vous n’y arriverez pas, je suis votre ombre aujourd’hui, et ceux, jusqu’à ce que vous ayez vos fesses dans l’avion.


Je rentre dans l’ascenseur en mode mule têtue.


- Hors de question, vous m’entendez ?


Cette phrase je l’ai dite un millier de fois, jusqu’à ce qu’il me porte en travers de ses épaules, ma valise dans une main et mes fesses dans l’autre.


- Ralph, reposez-moi, vous êtes ridicule. Je ne veux pas venir. Vous m’entendez ?


Dans l’ascenseur j’ai encore supplié. Mais rien n’y a fait, le toutou de « petite nouille » n’a rien voulu savoir.


Quand je repense qu’il a même fait ma valise, je suis mortifiée. J’espère qu’il a pris mes petites culottes, parce qu’en chine je ne sais pas s’ils ont ce genre d’articles.


- Ralph, si l’on nous voit, vous allez finir en prison pour séquestration, je vous préviens, je vais porter plainte !


Toujours aucune réponse, le silence total. Je suis désespérée. Ce type est en définitive complètement largué.

Dans le parking, il me repose comme un sac de patates. J’ai la tête qui tourne et le temps que je me remette de mes émotions, il me propulse à l’arrière d’une voiture et verrouille les portières. Je suis enfermée dans une voiture de ministre, je tambourine à la vitre teintée, sans vraiment de succès. En désespoir de cause, je me cale, verte de rage au fond du siège. La voiture démarre et je me résigne à me retrouver d’ici quelques heures au pays du nem.


Petite nouille veut une assistante personnelle, et bien il va être servi et cela va lui coutera une petite fortune. Il est hors de question que je travaille pour lui pour le double de mon salaire actuel, il a intérêt, au minimum, a le triplet, plus une semaine de vacances par mois. Un minimum pour que je puisse le supporter. Je comprends pourquoi il change d’assistante tous les six mois, s’il les traite comme des chiens, ou bien comme des objets sexuels, elles doivent partir en courant les pauvres.


Un quart d’heure plus tard, la voiture s’arrête et la vitre entre le chauffeur et moi se baisse. La tête de Ralph apparait devant moi, le regard sévère.


- Je vais sortir vous ouvrir la porte, si par malheur, vous faite en esclandre, je vous bâillonne et vous ligote. Compris ?


Je crois qu’il en serait capable ce trou du ciboulot.


- OK, j’ai compris, vous allez me mettre dans cet avion, de grès ou de force, alors, je vais me tenir sage, ne nous inquiétez pas.


- Promis, juré, craché ?


Je lève les yeux au ciel. Il est vraiment bizarre ce type.


- Oui, promis, juré craché.


Les portières se déverrouillent et mon Ralph sort de la voiture, ni une ni deux, je pousse le loquet de sorti, et ouvre la portière. Mon ange gardien se trouve pile-poil devant moi.


- Craché pour voir !


- Je ne vais pas cracher, je vous dis que j’ai compris, je vais en chine.


Il secoue sa tête.


- Non, je ne vous crois pas, crachez !


Je sens qu’il va me coincer ici, jusqu’à ce que j’accède à sa demande. Et dans un élan de débilité extrême, je crache par terre.


- Hé bien, je ne vous croyais comme cela. C’est vraiment dégelasse de cracher par terre.


Et mince, petite nouille était dans les parages.

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8 commentaires

FeizaBabouche

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Il y a 7 ans

J'aime ^^ Car rappelle la recette du bonheur ^^( D'ailleurs à quand la suite lol)

Jeanne F.

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Il y a 7 ans

Tant mieux, il faut rire dans la vie.

Caro Handon

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Il y a 7 ans

Bon sang ce que je ris xD

Jeanne F.

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Il y a 7 ans

Merci pour ton retour, contente que mon histoire t'es plu.

mylaure56

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Il y a 7 ans

Coucou. Je viens pour adopte un lecteur et franchement je suis contente d'être tombée sur ton histoire. Ta plume est fluide. Ton personnage principale est drôle et ne se laisse pas faire. J'ai vraiment envie d'en apprendre plus sur son patron et le garde du corps à l'air d'être un sacré personnage aussi. C'est avec plaisir que je vais continuer de te lire

Anna montale

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Il y a 7 ans

ah ah ! Je reconnais bien là ta plume unique et ton style tellement marrant Jeanne ! J'aime ;)
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