Fyctia
PROMOTION (2)
Les cris viennent d'une pièce sur la droite, je pense que cela doit être la chambre.
Ralph, l'arme en main me fait signe de rester en arrière et il ouvre brusquement la porte en grand, avant de se stopper net. Son grand corps me cache la vue.
- Ralph, Dieu merci. Elle est où la fille ? Elle a apporté les tenailles. Il faut me sortir de là !
Je suppose que la fille c'est moi. Je suis sûre qu'il ne connait pas mon prénom cette petite nouille. Et pourtant cela fait deux ans que je travaille pour lui ! Mais je ne suis pas un être humain, je suis un meuble qui fait son ménage, ses repas et qui s'occupe de son linge.
Ralph se tourne vers moi en rengainant son arme, et il me donne accès par la même occasion à la vision la plus désopilante de toute ma vie.
Monsieur, petite nouille est attaché, nu au barreau de son lit avec des menottes. En croisant son regard, je vois qu'il fulmine de rage.
- Bon, vous m'aidez ? Je commence à avoir froid. Ralph, faite de gué, je ne voudrais pas qu'un photographe me voie dans cette situation.
Ralph, opine de la tête et sors pour remettre en place la porte défoncée. Moi je suis tétanisée, je fais quoi, je rigole ?
- Bon, au lieu de bayer aux corneilles venez me libérer !
Je sursaute et reprends vie avec la réalité. Je me saisis des tenailles et me rapproche de lui, les mains tremblantes. Je pose le sac et essaie de ne pas croiser son regard.
Je crois qu'il va falloir que je change son petit surnom, grande nouille devrais mieux lui aller. C'est qu'il est bien foutu ce grand dadais ! Je comprends pourquoi c'est le défilé de capotes à la maison.
- Allez, on se dépêche ! j'ai envie de pisser !
Mes yeux n'ont pas pu s'empêcher de descendre vers sa machine à uriner.
- Putain, mais vous vous magniez au lieu de vous rincer l'œil ?
Il commence à m'énerver à me parler ainsi, je sens qu'il va falloir que je mette les choses au clair avant que monsieur ne prenne ces aises.
Je me plante devant lui, les tenailles à la main.
- Bon ! vous vous calmez et vous me parlez un peu mieux sinon, je vous laisse ici et vous vous pisserez dessus. Moi, je m'en fou complètement.
Nous nous affrontons du regard. Il est vert de rage. Mais moi aussi je peux l'être verte de rage. Il souffle un bon coup.
- OK, je me calme, mais coupez-moi ces menottes s'il vous plait.
Son ton s’est radouci un peu, mais sa mâchoire reste serrée.
Je plisse les yeux, puis coupe une première menotte, puis la seconde. Dès qu'il est libéré il se jette hors du lit et se précipite vers la salle de bain, et sans refermer la porte, se soulage devant moi. Je détourne les yeux de son fessier parfait et regarde autour de moi.
Ce type est infernal. À la maison, il me met la pagaille à chaque fois qu'il ramène une fille. Lit à l'envers, de l'eau partout dans la salle de bain, capotes éparpillées dans tout l'appartement. J'en ai même retrouvé dans le frigo de la cuisine une fois, BEURK.J’ai dû tout désinfecter à l’eau de javel.
Ici aussi, c'est un tsunami qui est passé. Les lampes sont à terre, les draps éparpillés aux quatre coins de la pièce.
Ce type ne sait pas faire l'amour comme tout le monde, dans un lit et sans sauter partout ? Il me fait penser à Tazz des dessins animés, le diable de Tasmanie qui tourne dans tous les sens.
Rien qu'à l'imaginer avec une femme, il me donne le tournis.
- Vous m'avez apporté des vêtements, j'espère !
Je lève les yeux au ciel.
- Oui, monsieur, dans le sac.
Je lui indique sa position. Il est ressorti de la salle de bain et le voir nu commence à me mettre mal à l'aise.
- Trouvez-moi mon portable !
Il ne parle pas, il aboie, bon, je crois que je vais lui claquer la figure à ma petite nouille.
- Vous pourriez être un peu plus aimable s'il vous plait ! Vous m'avez réveillé à quatre heures du matin pour venir vous sauver de votre nuit de débauche, et en plus vous me parlez comme à un chien ? Je vous préviens si vous ne changez pas d'attitude je m'en vais et vous vous chercherez une autre bonne !
Je crois que je l'ai surpris. Il me regard, les yeux ronds, le costume à la main.
Moi, je reste au milieu de la pièce, mes pieds fermement ancrés dans le sol, prête à la bataille.
- Trouvez-moi mon portable s'il vous plait !
Il me fixe, le regard toujours colérique, mais sa voix s’est légèrement adoucie. Je hoche la tête en signe d'acceptation. Puis, me met à chercher son portable dans toute cette pagaille.
- Chercher sur ou sous le lit, je l'ai fait tomber après vous avoir appelé.
- OK.
Je me baisse pour voir sous le lit et lui pose une question qui me turlupine.
- Pourquoi vous m'avez appelé moi et pas Ralph ?
Je l'entends qui s'habille, puis, d'une voix plus posée :
- Vous étiez la dernière personne que j'ai appelée hier soir. Étant attaché, je n'ai pu qu'appuyer sur rappel.
Ha oui ! Je me rappelle, il m'a appelé pour que je lui préparer une valise pour le lendemain matin, un voyage d'affaires impromptu.
- Ha, OK ! Ho super je le vois votre portable.
En effet la bête est planquée sous le lit sur la moquette un peu plus loin. Pour arriver à l'attraper, je suis dans l'obligation de me contorsionner, les fesses en l'air. Du bout des doigts, je l'attrape, et toute contente de moi je me redresse le sourire aux lèvres et l'objet de tant de recherche à bout de bras.
Monsieur Petite nouille est habillé, un drôle de sourire sur les lèvres. Il fixe son portable puis descend son regard le long de mon corps. Il passe sur la reine des neiges, puis mon jean serré et enfin mes baskets.
Je n'aime pas du tout son regard, je préféré celui d'avant, l'indifférent.
- Vous vous appelez comment déjà ?
Je lève les yeux au ciel de désespoir.
- Agathe Monsieur. Tenez votre portable.
Il se rapproche de moi, prend son portable, me fixe dans les yeux. Mais qu'est-ce qu'il a ?
- Bon, si vous n'avez plus besoin de moi, je vous laisse.
Je vais pour partir quand une autre question me vient à l'esprit.
- Vous prenez votre petit déjeuner à l'appartement ?
Il me regarde, toujours sans rien dire. Il est en pleine réflexion.
- Attendez une minute s'il vous plait.
Il se retourne, le téléphone vissé à l'oreille.
- Annabelle, je t'informe officiellement que tu es virée, pas la peine de te pointer au travail ce matin. Soit contente que je ne te fasse pas un procès pour séquestration.
Puis il raccroche avant de se mettre à crier.
- Ralph.
Le petit toutou musclé apparait.
- Oui Monsieur.
- Faites en sorte que l'accès à mes bureaux soit interdit à Madame Annabelle Friga. Faite un nouveau laissé passer au nom d'Agathe ….
Il se retourne vers moi le regard interrogateur.
- C'est quoi votre nom ?
- Heu ! Agathe Blanchard.
- Faites une carte d’accès au nom de Agathe Blanchard. Ma nouvelle assistante.
Heu, pardon, excusez-moi, je crois que j'ai loupé un épisode.
10 commentaires
FeizaBabouche
-
Il y a 7 ans
Catherine kakine
-
Il y a 7 ans
Sophie Toddie
-
Il y a 7 ans
Jeanne F.
-
Il y a 7 ans
Caro Handon
-
Il y a 7 ans
Jeanne F.
-
Il y a 7 ans
helo974
-
Il y a 7 ans