Fyctia
Chapitre 17
Julia
Ce matin je me réveille juste avant que mon réveil ne se mette en marche et c’est bien agréable. Dans ces cas-là, je suis de meilleure humeur et en forme !
Une fois arrivée, je vais déposer mes affaires dans ma classe et vais dire bonjour aux filles. Je les retrouve à la photocopieuse en train de pester. Ça me rassure, il n’y a pas que moi qui râle !
— Salut ! Alors, un problème ?
— Oui !! Elle bourre cette saleté ! me dit Elise et nous éclatons de rire. Décidément, nous n’en avons pas fini avec cette machine !
— Je te laisse finir tes photocopies, je vais faire deux trois trucs dans ma classe…
Lorsque je reviens la photocopieuse est toujours bourrée.
— Bon courage, me dit-elle en me laissant la place, ce n’est pas le tout mais moi j’ai un boulot qui m’attend : je suis d’accueil !
A ces mots Je me mets à rire , puis je ris moins devant la machine infernale. Et c’est parti pour la galère !
Après avoir passé un temps fou à me battre avec la photocopieuse, je peux enfin sortir dans la cour. Les filles ont déjà frappé et les élèves sont en train de se ranger. J’avance dans la cour pour essayer d’apercevoir les parents… mais je ne vois pas Clara, dommage…
La journée passe relativement vite, les élèves sont assez sages aujourd’hui mais en général, le lundi matin, ils finissent leur nuit ! En fin de journée, je leur fais coller le mot pour la sortie : visite de la caserne des pompiers et là on peut dire qu’à ce moment ils sont bien réveillés !! Puis c’est l’heure de sortir, je lâche les fauves et soupire de fatigue ! Mais je dois encore superviser la sortie des élèves à l’école, mon regard est captivé par une silhouette que je connais. Elle se tient là, prés de sa voiture, et son aura m’attire irrésistiblement. Nos regards se croisent, et je me perds dans ses yeux. Le temps semble suspendu, je me demande si elle ressent la même attraction depuis notre rencontre samedi. Ou alors ce n’est juste qu’ un moment fugace, destiné à s’évaporer dans l’air comme une bulle de savon. Sa voiture disparait me laissant dans mes sombre pensées.
Je reste à l’école pour corriger les cahiers et mettre certaines choses à jour puis à 18h je pars.
Ce soir je me couche sans nouvelles de Dali et en pensant encore à Clara. Elle doit certainement passer sa soirée avec son ami. Je ne préfère pas imaginer ce qu’ils doivent faire parce que ça va me mettre le moral à zéro. Cette femme est un énigme. Je m’endors avec mes interrogations.
CLARA
Nous sommes arrivées à l’école dans les temps, ce matin, j’étais réveillé de bonne heure, mes doutes m’ont fait passer une nuit horrible, les yeux rivés sur le plafond à attendre un sommeil qui ne viendrai pas.
C’est donc avec une petite mine que j’accompagne Alex devant l’école, ce n’est pas Mlle millet au portail, tant mieux, tant pis, mon cœur balance.
La journée me semble interminable, Vincent le remarque lui aussi, et me propose de rentrer plus tôt, si j’en ressens l’envie. Je lui réponds que tout va bien, mais en fait, je ne fiche rien de bon, rien ne va dans tout ce que j’entreprends. Je lui demande de prendre le reste de la semaine à partir de mercredi , j’ai des congés en retard et ça me fera vraiment du bien de m’arrêter. La journée s’étire, j’ai l’impression qu’elle ne finira jamais.
Devant l’école, enfin je vais pouvoir rentrer et me reposer un peu, j’attends Alex. Parmi la horde d’écoliers, une forme féminine que je connais sort de l’école. Mon cœur bat la chamade, elle laisse passer les enfants, et puis son regard se pose sur moi. Incapable de bouger, je suis victime de son attraction, intoxiquée … heureusement Alex arrive, je peux enfin détourner mes yeux et partir vers ma voiture.
A peine arrivée à la maison, Alex me donne son cahier en me disant :
— tiens c’est un mot de la maîtresse pour la sortie de vendredi, tu dois lire et le signer.
— La sortie de vendredi …….. les mots tournoient comme en suspension :
— maman , t’as compris, elle me regarde et continue, et puis tu avais dit que tu viendrais pour aider la maîtresse, maman !
je reviens sur terre
— oui, quoi ?
— Bein, tu viens vendredi pour la sortie ?
Je suis indécise, je sais que je suis libre puisque j’ai pris le reste de la semaine. Mais je sens que je vais avoir du mal à rester sereine et gérer mes sentiments en étant si proche d’elle.
— Je ne sais pas si je pourrais m’absenter du bureau ce jour là ma chérie. Je mens éhontément à ma propre fille.
— Oh ! mais si ! dit elle en me taquinant, tu veux que j’appelle Vincent, je suis sûre qu’il dira oui.
Je capitule face à l’insistance d’Alex :
- Non pas la peine, je viendrai, et puis … c’est quoi comme sortie déjà ?
Je suis obligé d’hurler parce qu’Alex est déjà dans sa chambre devant la télé, elle me réponds en hurlant elle aussi :
-On va visiter une caserne de pompiers ….
Les pompiers, je souris : au moins ils pourront éteindre le feu, des fois que je m’embrase à la proximité de Mlle Millet. Je prends le cahier, écrit que je serai présente pour accompagner les enfants et je signe.
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