Fyctia

CLARA

« Aller, maman, debout ! » elle est en super en forme et moi j’ai deux de tensions.

- Oui, je me lève !

- Parce que je n’ai pas envie d’être en retard à l’école…et que tu sois encore énervée.

- Hier je n’aurais pas été énervée si tu n’avais pas oublié tes affaires, petite tête linotte ! lui dis-je ne lui frottant la tête. Et si tu ne veux pas être en retard, vas déjà t’habiller pendant que je prends ma douche.

Alex m’attend, son sac d’école à côté d’elle. Elle a même déjà enfilé son blouson.

« Déjà prête, aujourd’hui on ne sera pas en retard. » Dis je n’enfilant une veste qui sied très bien avec mon jeans.

Elle court jusqu’à la voiture, pendant que je ferme la porte de la maison.

Je la regarde dans le rétroviseur attacher sa ceinture en me demandant si je vais parler à son institutrice. Je confirme que si je la vois ce matin, je lui parlerai afin de m’excuser. Je vois un rictus de satisfactions se dessiner sur son visage quand elle me dit :

« Je suis contente, j’aime bien ma maîtresse et je ne voudrais pas que vous soyez fâchées toutes les deux.  Elle me fait rire avec ses réflexions.

- On ne va pas devenir amies, tu sais ? »

Nous arrivons à l’école, des parents attendent déjà devant le portail.

Aujourd’hui nous sommes en avance !!! Nous attendons avec les autres, quand je vois arriver l’institutrice d’Alexia … Tiens elle est en jupe aujourd’hui. Elle lui va très bien d’ailleurs, elle a des jambes superbes. Mais vraiment qu’est ce qui m’arrive ?

Je ne remarque jamais comment sont habillés les gens et surtout pas les femmes. En plus je la détaille, elle va finir par sentir mon regard sur elle.

Je change d’horizon, Alexia qui parle avec ses nouvelles amies. Elle est heureuse, ça me fait plaisir qu’elle se soit adaptée aussi vite à sa nouvelle école. Je regarde ma montre, il va bientôt être l’heure de la rentrée des classes. Je vois Mlle Millet ouvrir la barrière et les enfants commencent à pénétrer dans la cour.

Quand tous les enfants sont rentrés, Alexia entre à son tour et je me retrouve devant elle. Elle est vraiment jolie, de beaux yeux bleus, une chevelure blonde encadre un visage harmonieux. Je suis contente de la revoir, d’arranger les choses avec elle. Pour Alexia. Evidement que c’est pour Alex pour quelle autre raison sinon ? je secoue la tête presque malgré moi. Oui ! c’est pour Alex. Mais arrête de la regarder comme ça. Ça ne se fait pas ! Si, je peux apprécier la beauté quand je vois une belle femme. Après tout, on trouve bien les actrices belles, sans pour autant, sans pour autant quoi ? sans pour autant …c’est quoi mon raisonnement déjà ? Mais oui c’est normal ! mais pourquoi toutes ces questions dans ma tête, c’est l’institutrice de ma fille, je me reprends pour la saluer :

« Bonjour, je suis la maman d’Alexia, je tends ma main en lui souriant, je pense que vous m’avez reconnue. »

Elle tend la sienne … nos mains se touchent et quand je lui parle elles sont toujours jointes, je la regarde, je penche la tête sur la droite, j’attends sa réponse qui tarde un peu, comme dans ses pensées. Je me demande si elle m’a entendue ?

Elle répond enfin positivement en me regardant. Alors je continue en m’excusant, elle a l’air ailleurs, elle m’écoute j’espère ? parce que je ne vais pas recommencer mon explication deux fois ! comme elle ne répond pas, je reprends :

« Et je n’aurais pas dû vous agresser de cette manière…

- Mais j’ai un caractère un peu emporté … moi.. aussi me dit-elle avec un charmant sourire, vous êtes tout excusée ….. en.. en fait je n’ai pas été courtoise moi non plus.

- On a des caractères similaires alors !

- Oui, il faut croire »

Elle est étrange, elle s’arrête de parler comme si elle pensait à autre chose et reprend la conversation comme si de rien n’était.

Je pose mon regard sur nos mains, et je remarque qu’elles sont toujours jointes, en fait nous l’avons vu ensemble et c’est ensemble que nous les retirons, brusquement. Comme quand on se brûle. Heureusement je ne rougis pas facilement, sinon elle aurait pu voir la gêne que m’a procurée la chaleur de sa main dans la mienne. Étrange sensation, je ne suis jamais sentie gênée en face d’une autre femme, il n’y pas de raison. Avec un homme c’est une autre chose, il y a ce phénomène de séduction, normal, qui peut rendre une situation embarrassante. Je ne comprends pas pourquoi cette jeune femme m’émeut à ce point. Je me ressaisis rapidement :

« Bon alors, si nous sommes d’accord et bien … j’espère que nous allons repartir sur de meilleures bases.

Elle veut répliquer mais mon portable sonne. Je lui demande de m’excuser et réponds en gardant le regard sur elle :

- Allô, Marc, oui … bien sûr ………… pour le Week-end …pas de problèmes … bien ! oui c’est super … elle va être contente …. je t’embrasse. »

Je me tourne vers l’institutrice d’Alexia et lui demande encore d’accepter mes excuses et promets d’être à l’heure ce soir. Je la salue, elle n’a pas l’air de m’en vouloir en me disant au revoir.

En m’éloignant, j’ai l’intuition qu’elle me regarde encore, j’aurais bien vérifié mais je ne peux pas me retourner. Ce n’est que lorsque j’entre dans ma voiture que je la vois parler avec un élève. Une sensation étrange m'envahie…et puis, pourquoi aurait elle fait ça ? tu parles d’une intuition. Je ris bêtement. Je vois l’heure s’afficher sur le tableau de bord lorsque je démarre la voiture, je suis satisfaite de cette explication. La journée commence bien.