Siha La lumière vive Chapitre 25.1

Chapitre 25.1

St Neot, novembre 2024, présent


Le petit cottage perdu dans la nature anglaise était plongé dans une atmosphère chaude et lumineuse, les rayons du soleil couchant traversaient l’endroit pour y déverser les dernières lumières du jour. Pourtant, à la table en bois de la cuisine, l’ambiance reflétait la mélancolie.

À la fin du récit de Lévi, un silence pesant s’était installé et chacun s’était perdu dans ses pensées. Le jeune homme attendait le retour des deux autres. Il voulait savoir ce que penserait Elena de lui après ça. Et malgré tout, il se sentait un peu plus léger, comme libéré d’un poids qui l’avait trop longtemps accablé.


À ses côtés, Elena contemplait le vide, des larmes sillonnaient ses joues. Les atrocités vécues par Lévi l’avaient horrifiée. Elle avait aussi réalisé que même sans le savoir, Lévi avait été là pour la protéger. À l’époque, elle croyait qu’il la détestait, alors elle n’avait jamais essayé de créer un lien avec lui, bien qu’elle l’eût grandement désiré. Mais, elle se rendait compte que dès le début, un cordon les reliait. Ce fut d’abord fragile et fin, pour finalement voir cette entrave se transformer en quelque chose de plus tangible et significatif. Réel.


Toutefois, si elle n’avait su retenir ses larmes, c’est parce qu’elle avait compris.

C’était lui.

Lui qu’elle attendait depuis tout ce temps. Ce manque qu’elle ressentait depuis toutes ces années, ce vide persistant qui l’avait plongée au plus profond des ténèbres. Elena avait pensé être tombée si bas dans sa dépression qu’elle ne pourrait jamais remonter, mais à présent, elle percevait une main tendue pour la tirer des abysses. Par son histoire, elle avait découvert que Lévi avait pris une place dans sa vie avant même qu’elle ne le sache.


Lévi. Cela avait toujours été Lévi.


Adieu la culpabilité qui rongeait ses os depuis qu’elle l’avait retrouvé. Elle s’en était tellement voulue de se sentir irrésistiblement attiré par lui et de laisser ses pensées ne se nourrir que de lui. Mais c’était terminé. Une sensation de légèreté inondait ses épaules, comme si elle flottait dans un océan de liberté et de possibilité.


Sous la table, avec tendresse, elle glissa sa main dans celle du blond. Nul besoin de mots, juste la chaleur partagée de deux mains qui se trouvent.


Noah semblait peu ému par l'histoire de Lévi, se contentant de demeurer discret, observant les deux autres en face de lui.


Elena avait très envie de se retrouver seule avec Lévi, mais par respect pour Noah, elle ne le demanda pas. Malgré tout, la dernière chose qu’elle souhaitait était de blesser son ami de toujours. Elle l’avait aimé profondément, Noah aura toujours un rôle spécial dans sa vie, jamais, elle ne pourra oublier ça. Quoiqu'il se passe entre eux, sa relation avec Lévi n’avait rien à voir avec le brun, Elena souhaitait seulement qu’il puisse l’accepter. Elle osa lever la tête vers lui, Noah la regarda, elle perçut la tristesse dans ses yeux. Elle sourit tendrement. Il lui rendit un sourire timide, puis se leva.


— Bon, je sais où nous devons aller pour la suite.


Elena conclut qu’ils ne parleraient pas tous les trois du récit de Lévi.


— Comment ça ? demanda ce dernier.


— Ton père m’a parlé d’un endroit qui s’appelle le Bosquet des Souvenirs.


— C’est le dernier endroit de la Carte des Lignées, remarqua le blond.


— Alors, c’est notre prochaine destination.


Lévi se leva à son tour, prévenant les deux autres qu’il allait prendre une douche puis se reposer, il était épuisé. Elena remarqua alors à quel point la fatigue se lisait sur son visage.


Quand la porte de la chambre se ferma, laissant les deux amis seuls, la discussion sembla inévitable.


— Je sais ce que tu penses, commença Noah. Tu te dis sûrement que je ne suis qu’un crétin.

— Le mot me semble un peu faible.


Un rictus se dessina sur leurs lèvres, l’affinité entre eux ne pouvait disparaitre.


— Est-ce qu’on peut faire la paix maintenant ? interrogea Elena.


— Ne me demande pas de lui faire confiance, maugréa le brun. Mais, je te respecte trop pour t’en vouloir, Elena. Tout ce que je veux, c’est que tu sois heureuse.


Il débarrassa les tasses posées sur la table pour les mettre dans l’évier de la cuisine.


— Je crois que je pourrais tolérer sa présence, le temps d’en finir avec Morbius Parkes du moins.


— Merci Noah.


Le jeune homme se tourna vers elle, un air chagriné sur son visage, puis il sourit doucement.


— À mon tour de prendre le canapé, dit-il. Va le rejoindre.


Elena serra son ami dans ses bras, dans cette étreinte elle lui fit comprendre combien elle lui était reconnaissante, et que son affection pour lui ne disparaitrait jamais. Noah la regarda s’éloigner, conscient que, cette fois, il l’avait perdu pour toujours.



(à suivre...)


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