Siha La lumière vive Chapitre 18.2

Chapitre 18.2

Quand Elena Benson ouvrit les yeux, il faisait nuit noire. Elle était dans la petite chambre du cottage, couchée dans l’un des lits. Sur la couche voisine, Lévi Parkes s’était endormi tout habillé, au-dessus des couvertures, rattrapé par la fatigue. Elle essaya de s’asseoir, mais une douleur la fit gémir, l’obligeant à rester allongée. Elena remarqua qu’elle ne portait plus son pull rose, mais un t-shirt blanc, et quand elle souleva celui-ci, elle vit un bandage autour de son abdomen. Des brides de souvenirs lui revinrent en mémoire ; le retour au cottage, le sort de Lévi, la douleur… Elle crut aussi se souvenir que le jeune homme l’avait délicatement porté jusqu’à la chambre, lui avait ôté son pull, son soutien-gorge, avait nettoyé sa peau et son visage avec un gant, avant de lui mettre un t-shirt propre. Elle ne se sentit pas gênée à cette idée, il avait pris soin d’elle, comme il lui avait dit. Lévi Parkes lui avait sauvé la vie.


Elle le regarda dormir un moment. Alors qu’il était plongé dans un sommeil profond, son visage semblait apaisé et Elena sourit à cette vision. Elle prit soin de l’admirer comme s’il était un portrait, caressant du regard l’arrête de son nez fin et ses lèvres rosées. En quelques jours, le jeune homme avait pris tellement de place dans sa vie. Au début, elle avait bien évidement douté de leur coopération, du fait de leur passé. Mais aujourd’hui, elle ne pouvait plus avoir aucun doute à son propos. Elle avait, en lui, une confiance aveugle.


Ses pensées finirent par la mener vers un sommeil bien mérité, et quand elle se réveilla, Lévi n’était plus dans la chambre. Elle prit l’initiative de s’asseoir, mais une fois qu’elle tenta de se lever, la douleur fit émaner d’elle un cri.


Lévi arriva aussitôt dans la chambre, et la rejoint près du lit.


— Tu es réveillée, dit-il. Je suis rassuré. Je n’étais pas sûr que ça ait marché…


Elle lui sourit, entendre le son de sa voix était un ravissement pour ses oreilles. Il s’assit près d’elle sur le lit.


— Merci Lévi.


Le jeune homme sembla étonné pendant une seconde, comme si c’était exactement ce dont il avait besoin d’entendre. Et pourtant, si elle savait à quel point, c’était lui qui lui était reconnaissant.


Et c’est tout naturellement qu’Elena posa sa tête sur son épaule, et alors Lévi passa sa main dans le dos de la jeune femme, l’invita à se blottir contre lui.


Pendant les deux jours qui suivirent, Elena resta en convalescence dans le cottage. Lévi, fidèle à son engagement, était toujours là pour prendre soin d’elle. La petite chambre devint leur havre de paix, éclairée par la lueur douce de la lampe de chevet, où le temps semblait s’étirer lentement. Les heures étaient rythmées par des moments simples, mais réconfortants après l’épreuve qu’ils avaient vécu. Lévi lui apportait des repas, concoctés avec soin, qu’Elena appréciait à chaque bouchée. Le duo partageait des rires et des conversations légères, délaissant pour un temps les soucis de la mission qui pesait sur leurs épaules.


Le temps se perdait dans la lecture de Lévi, les mots des romans qu’il lisait à haute voix, transportant leur esprit dans des mondes lointains. Elena, enveloppée dans une couverture douce, écoutait attentivement le jeune homme, savourant la tranquillité de l’instant, réfugiée contre lui.


Le soir du deuxième jour, alors que la lumière du soleil couchant filtrait à travers les rideaux, Lévi posa son livre et regarda Elena.


— Comment te sens-tu aujourd’hui ?


— Mieux.


Elle sourit. Les mots ne pouvaient exprimer la gratitude qu’elle éprouvait envers le jeune homme. Lévi esquissa à son tour un sourire, et une lueur de soulagement se lit sur son visage. Leurs regards se croisèrent, il y eut un instant de silence, comme si le temps suspendait son vol.

— Merci encore.


Il baissa légèrement les yeux.


— Tu aurais fait la même chose pour moi.



Ces deux jours s’étaient transformés en une parenthèse hors du temps, les menant à apprécier les petits plaisirs de la vie quotidienne ; les rayons du soleil qui dansaient sur les murs, le bruit de la pluie contre les fenêtres, et les moments partagés.


— On dirait que la vie peut être douce, même au milieu de tout ce chaos, dit Elena.


Le crépuscule enveloppait le cottage d’une lumière dorée, Lévi sourit de nouveau, avec tendresse. C’était tout ce qu’il avait souhaité.


— Oui, parfois, il faut des moments difficiles pour apprécier la quiétude de la vie.

Ils restèrent silencieux un moment, savourant l’instant et la chaleur de leur présence mutuelle. Mais Lévi s’obligea à briser ce confortable cocon.


— Maintenant que tu vas mieux, je voulais te tenir au courant. Je suis allé récupérer ma moto tout à l’heure pendant que tu dormais. Demain matin, je vais aller au prochain endroit de la carte. Seul.


— Quoi ?


— Je ne peux pas attendre plus longtemps. Je voulais être certain que tu ailles mieux. Mais tu dois encore te reposer, tu ne peux pas venir avec moi.


— Mais Lévi…


— Mon père ne me fera pas de mal, mais je ne peux pas le laisser continuer.


Elena ne chercha pas à la convaincre, la décision du jeune homme était déjà prise, elle le savait. Et elle était consciente que ce moment viendrait, ils ne pouvaient pas rester éternellement dans le cottage à lire, alors que Morbius Parkes menaçait leur monde. Surtout depuis qu’ils avaient appris que ce dernier avait réussi à obtenir un pouvoir démesuré.


— D’accord, je comprends, dit Elena en essayant de masquer la tristesse dans sa voix.


Lévi se leva d’un coup, et sortit de la chambre sans rien dire, laissant Elena dans le silence, nimbé de l’écho de leurs paroles et de la réalité imminente de la mission qui attendait le mage le lendemain. La jeune femme réussit à se lever lentement pour regarder à travers la fenêtre, le ciel se teintait de couleurs chaudes. La beauté paisible du paysage contrastait avec l’inquiétude qui pesait à nouveau sur son cœur. Elle avait l’impression que les jours au cottage étaient comptés.


La porte de la chambre grinça légèrement, et elle se retourna vers Lévi. Il avait ce sourire sur ses lèvres qui faisait ressortir sa fossette.


— J’ai pensé que nous pourrions profiter de notre soirée !

Il portait un plateau sur lequel était posée une petite bougie allumée, deux tasses de thé et une boite de biscuits.


— C’est une excellente idée.


Ils s’installèrent sur le lit près de la fenêtre, la bougie projetait des ombres sur les murs. Lévi servit le thé, le parfum délicat se mêlant dans l’air, et Elena remarqua qu’il n’avait pas ajouté de passiflore cette fois. Le duo savoura l’instant présent, échangeant des regards complices.


— À notre aventure ! s’exclama Lévi, levant sa tasse.


Elena sourit, touchée par la délicatesse de ce geste, et trinqua avec lui.


— À notre aventure !


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5 commentaires

Sand Canavaggia

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Il y a un an

Je ne pouvais t'oublier, mes encouragements pour cette dernière ligne droite et le meilleur pour toi dans ce concours. Courage, ne rien lâcher jusqu'au bout🌹

Claire Berthomy

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Il y a un an

Le calme avant la tempête… un très beau calme ceci dit en passant. Je veux vivre ce calme là

Kat_emerald

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Il y a un an

Je la sens mal, la suite... Je sens les larmes et la souffrance arriver bientôt...

Siha

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Il y a un an

🤫🤫
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