Fyctia

La jeune femme traversa le couloir à toute vitesse, elle avait hâte de prendre l’air et de retrouver Tully qui l’avait prévenu arriver bientôt sur le parking. Dans sa précipitation, sa tête emboutit une épaule. Elle leva celle-ci vers la personne pour s’excuser et vit deux yeux gris la fixer.

— Lévi … dit-elle faiblement.

Il était là, avec un de ses amis.

Le regard que celui-ci avait sur elle lui glaça le sang, elle eut l'impression qu’à ce moment, un morceau d’elle se détacha lentement et s’envola pour ne plus jamais revenir.

— Je suis … désolée pour ton frère, je ne voulais pas…

— La ferme, Benson, répliqua Lévi d’un ton froid tout en gardant un calme olympien. Je n’ai vraiment pas envie de t’entendre parler de mon frère.

— Mais…

Il fit un pas vers elle et ça l'empêcha immédiatement de parler. Elle n’avait pas peur de lui, c’est la tristesse qu’elle réussit à voir derrière la froideur de ses yeux qui lui déchira le cœur et la rendit muette. Sa gorge se noua faisant monter des larmes, elle baissa la tête, incapable de regarder Lévi plus longtemps, la culpabilité l’ayant attrapé contre son gré.

Elena Benson entendit l’ami de Lévi ricaner, tandis qu’elle sentait ce dernier très près d’elle. Parkes avait une vraie raison pour la détester à présent, son frère était mort à cause d’elle, elle sentit ce poids alourdir un peu plus ses épaules.

— Elena !

Une main, chaude et douce, vint se poser sur son épaule et une odeur de café s’infiltra dans ses narines.

— Laisse-la tranquille, Parkes !

La jeune femme entendit le soupir de Lévi, puis des pas qui s’éloignaient et elle osa enfin relever la tête.

Noah Steele la regardait, ses yeux aussi profonds que l’océan aurait pu la faire chavirer, et elle n’avait qu’une envie : les laisser l'engloutir. Elena se laissa faire quand celui-ci la prit dans ses bras et la serra doucement contre lui, elle plongea la tête dans ses boucles brunes et respira son parfum gourmand. Elle s’immergea de l’accalmie que lui offrait cette étreinte, laissant ses doigts s'agripper au gilet de Noah comme s’il était une bouée de sauvetage.

— Tu vas bien ? Demanda-t-il en laissant ses mains caresser tendrement le dos de son amie.

— Ça ira.

Et elle le pensait, car là, dans les bras de Noah, une force insoupçonnée inonda son corps. Une chaleur qui prit place tout près de son cœur, si agréable que, malgré tous les événements récents, elle était prête à laisser place à un petit peu de bonheur.