Fyctia
Chapitre 11.3
Lévi grogna en se réveillant, se sentant raide et douloureux. Il jura entre ses dents, maudissant leur situation et Elena le regarda avec inquiétude.
— Comment te sens-tu ? Demanda-t-elle.
Le jeune homme réalisa qu’il était toujours sur les jambes d’Elena, qui n’avait pas osé bouger de peur de le réveiller, alors il se redressa lentement en se massant le visage.
— Comme si j’avais été écrasé par un camion.
Ils demeurèrent silencieux un instant, tendus et épuisés. Soudain, des voix s’élevèrent à l’extérieur de la crypte, quelque part dans la forêt. Elena et Lévi échangèrent un regard alarmé, ils pouvaient tout juste se voir dans l’obscurité.
— Kristov, il arrive ! Dit un des vampires affolé.
— Déjà ? Mais nous ne nous sommes pas encore débarrassés de celui-là.
Les mots résonnèrent sinistrement aux oreilles d’Elena, le vampire parlait probablement de Noah. De son corps.
— Toi ! Grogna le dénommé Kristov. Va surveiller les deux autres en bas, il ne faut surtout pas qu’il voit ces deux-là !
La tension monta d’un cran quand un des vampires arriva devant leur cellule, et s’installa dos à eux, sans même les regarder.
Un silence pesant prit place à l’extérieur comme à l’intérieur de la crypte alors que des bruits de pas retentirent. Elena eu un vertige, quand une voix s’éleva. Lévi se tendit, les yeux écarquillés.
— C’est mon père, murmura-t-il.
Elena sentit son cœur s’emballer. Morbius Parkes était là. Il y eut un échange inaudible puis les voix des vampires et du père de Lévi s’intensifièrent.
— Qu’est-ce que c’est que ça ? S’exclama Morbius Parkes.
— C’est, euh … un reste de dîner.
— Vous chassez les Mages maintenant ?
— Non, pas du tout Monsieur Parkes, dit Kristov mielleux. Ça ne nous viendrait pas à l’idée de rompre notre alliance avec le Département des Créatures non Magiques, voyons. Disons que ce petit effronté a osé venir rôder dans le coin, on ne pouvait pas le laisser repartir en vie alors qu’il nous avait découvert.
— Vous me dites, donc, qu’un simple magicien, seul, à réussi à tomber sur vous ? Vous êtes donc si misérables que vous n’êtes même pas capable de vous cacher correctement dans cette fichue forêt ? Et si, quelqu’un remontait jusqu’à moi ?
— Mais, c’est impossible, monsieur. Nous …
— Assez ! Cria Morbius Parkes. Dites-moi que vous avez trouvé la Carte des lignées.
— Oui, bien sûr ! La voici.
Les voix se turent, Elena et Lévi ne bougeaient pas, figés par ce qu’ils entendaient.
— Bien, dit enfin Parkes père. Vous n’êtes pas si inutiles après tout.
Des rires fiers s’élevèrent, et même leur geôlier ricana.
— Alors vous allez nous donner de la magie ? C’est ça le deal, hein.
— De la magie. Dit lentement Morbius. A des vampires.
Il ria à son tour, d’un rire glacial qui apporta un silence mortel chez les vampires. Et d’un coup, des cris retentirent, le vampire qui gardait leur cellule n'eut pas eu le temps de se lever qu’il s’alluma comme un brasier, hurla en se mettant à courir puis s’écroula sur le sol avant de disparaître en faisant voler des particules de terre.
Le silence retomba dans la forêt, tous les vampires n’étaient plus que poussière. Elena regardait l’entrée de la crypte, elle s’attendait à y voir Morbius Parkes d’une seconde à l’autre, mais ce ne fut pas le cas. Les deux attendirent un moment dans le silence, n’osant émettre un son de peur d’attirer l’attention. Ils restèrent immobiles, leurs membres douloureux contre les parois froides de pierre.
C’est Lévi qui brisa le silence au bout d’un moment.
— Je pense qu’il est parti.
Elena soupira, relâchant la tension dans ses muscles, elle était à deux doigts de fondre en larmes. La main de Lévi vint, alors, se poser sur la sienne et serra doucement ses doigts. Sans échanger un regard entre eux, ils restèrent un moment comme cela, immobiles, profitant de cette légère proximité qui, après tout ce qu’il s’était passé, amena un peu de réconfort.
C’est Lévi, à nouveau, qui parla :
— Il faut qu’on sorte d’ici. Dit-il en lâcha la main de la jeune femme pour la passer dans ses cheveux.
Elena acquiesça d’un signe de tête, bien qu’elle ne sache pas du tout comment faire.
— J’ai peut-être une idée, dit Lévi Parkes.
Il se tourna vers elle, la cherchant du regard.
— Tu as un pouvoir énorme, Benson. Sers-t-en.
— Mais avec ces bracelets …
— Il nous en reste peu oui, mais à deux, nous arriverons peut-être à en avoir assez pour faire un sort aussi simple que détacher ces bracelets.
— Je ne sais pas si je pourrais, balbutia Elena.
Lévi Parkes prit les deux mains de la jeune femme.
— Regarde-moi. Je sais que tu peux le faire.
Elle leva les yeux vers lui et réussit à capter ses iris gris dans le crépuscule. Elle hocha la tête, une légère lueur de détermination passa sur son visage, elle pouvait le faire.
— Bien. Dit Lévi. Maintenant.
Leurs mains se tendirent devant eux pour mieux laisser leurs doigts se toucher. La peau de Lévi était froide et pourtant Elena sentit ses entrailles se réchauffer à son contact. La jeune femme ferma les yeux, à la recherche d’une énergie qu’elle n’avait plus le sentiment d’avoir en elle.
Pourtant, elle sentit bientôt un picotement dans le bout de ses doigts et quand elle ouvrit les yeux, elle put voir parfaitement le visage clair de Lévi, ses cheveux d’un blond clair qui tombait devant ses yeux. Il était sale, tuméfié, ses vêtements étaient tachés et du sang séché teintait l’une de ses joues.
Leurs mains brillaient d’une vive lueur, et d’un coup les bracelets s’ouvrirent, chutant sur le col dans un bruit sourd. Une seconde plus tard, la lumière avait disparu.
Lévi sourit à la jeune femme, comme pour lui dire Tu vois, je te l’avais dit et elle eut l’impression qu’il n’avait pas douté une seconde qu’elle en fût capable. Le jeune homme se leva, difficilement, et tendit la main à Elena.
— On s’en va.
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