Fyctia
Your place or mine (P3) 🎞️
Hope
J’ai beau comprendre sa motivation à rester chez lui, je ne peux m’empêcher de me sentir comme piégée. Il n’a sans doute pas envie de déballer sa vie dans un lieu public, mais je suis certaine qu’il a les moyens d’obtenir une table dans un endroit où l’intimité serait assurée.
— Je suis désolé, mais ce n’est pas moi qui ai cuisiné, ce soir. J’étais fort occupé au travail et je voulais te proposer plus qu’un simple plat de pâtes.
— Elles étaient pourtant succulentes tes lasagnes !
— Justement, j’ai appris que ce n’était pas qu’un simple plat de pâtes ! Je faisais plus allusion à quelque chose comme des coquillettes.
— Des coquillettes auraient fait l’affaire, je t’assure.
Nous avançons dans son appartement où flotte son parfum, tout en continuant à discuter et je ne peux éviter de regarder tout autour de moi, pour découvrir l’endroit dans lequel vit cet homme. C’est très grand et c’est aussi décoré avec goût. Dans un style masculin et d’une sobriété appréciable.
— Je me doute que tu n’es pas une personne difficile, mais j’avais envie de te faire manger quelque chose de spécial. Tu aimes la cuisine épicée ? me demande-t-il.
Si en plus il me prend par les sentiments…
— J’adore ! Il y a ce petit restaurant indien pas très loin de chez moi, j’y vais de temps en temps, ils font un curry de poisson qui est juste à tomber !
— Parfait ! Alors ce soir ce sera du poulet Biryani, tu aimes le sucré salé ?
— Oui, beaucoup.
— Très bien.
Alors que je reste plantée au milieu de la pièce principale, mon regard absorbant tous les détails de l’endroit, j’aperçois l’aquarium où se trouve le fameux Bubulle. Je souris en constatant le décalage entre tout ce qui fait Jay et le nom de ce poisson.
— Ah oui ! Je te présente Bubulle.
— Je me doutais que c’était lui, ironisé-je.
— Bien sûr ! C’est le seul habitant permanent des lieux. Tu veux visiter ?
— Vraiment ?
— Si je te le propose, c’est que oui c’est possible. Tu m’as bien fait visiter ton chez-toi !
— C’est sûr, mais vu la taille de mon logement, ne pas permettre la visite consisterait à laisser les invités sur le palier.
— Je le reconnais ! répond-il, amusé. Allez, suis-moi.
Je marche dans ses pas, de pièce en pièce et me demande combien de personnes pourraient vivre dans un tel espace. Une sacrée famille, à coup sûr. Deux chambres dont une suite avec dressing et salle d’eau, un bureau et une salle de bains supplémentaire, tout cela en plus de l’espace de vie partagé entre une belle cuisine et un immense salon salle à manger. Tout est nickel et en ordre, j’imagine qu’il a du personnel à son service. Dans la cuisine, je remarque un certain nombre d’appareils électroménagers et ne peux m’empêcher d’être un peu agacée par autant de gaspillage. Tout est visiblement neuf ou quasiment.
— Voilà, maintenant que tu as fait le tour du propriétaire, je te dévoile ce qui m’a fait craquer pour le lieu. Approche !
Posté devant l’imposante baie vitrée qui constitue un des murs du salon, il me fait signe. Je m’avance jusqu’à lui et découvre une vue à couper le souffle sur Londres. Son corps se cale derrière moi, ses mains sur mes épaules. Je me retourne pour accrocher son regard et mon dos se colle à son torse, comme attiré par son aura magnétique.
— Et de nuit, c’est féérique ! murmure-t-il, des étoiles au fond des yeux.
Je me noie dans le whisky de ces iris, prise au piège des orbes fascinants de cet homme surprenant. Sa chaleur m’envahit, m’enveloppe, mais je retourne à ma contemplation, résistant à l’envie de l’embrasser qui s’est invitée en moi. Je sens ses doigts qui se resserrent sur mes épaules quand il chuchote à mon oreille :
— Allons manger, pendant que c’est chaud.
Et je l’entends repartir vers la cuisine. Je le rejoins et note les deux couverts installés sur le bar. Muni de maniques, il attrape un plat dans le four qu’il pose à côté de lui.
Je rougis en m’attardant sur ses mains dont je me rappelle les caresses, puis sur sa bouche si douce et appétissante pour finir dans ses yeux captivants. J’ai soudain envie qu’il me touche, il est resté plutôt distant depuis notre arrivée. Est-ce volontaire ?
— Alors, que veux-tu savoir au juste ? me demande-t-il, interrompant mes pensées qui deviennent sulfureuses.
— Oh ! On rentre tout de suite dans le vif du sujet alors…
— Oui, autant se débarrasser tout de suite de ça pour pouvoir passer rapidement aux choses sérieuses.
Je rosis sous l’effet de son sous-entendu, imaginant très bien ce à quoi il fait allusion, alors que je suis déjà passablement excitée par sa simple présence. Je m’étais juré de lui résister, mais ma capacité à lutter contre mes envies s’effrite, de minute en minute, à son contact. Je m’installe face à lui et j’en profite pour me réfugier derrière mes questions.
— La première chose que j’aimerais comprendre c’est pourquoi cette expérience ? J’imagine que tu n’as pas besoin de ça pour rencontrer des jeunes femmes ?
Il nous sert un verre de vin. Je n’ose pas lui faire remarquer qu’il va devoir me raccompagner, un peu d’alcool me donnera le courage de l’interroger. Les verres ressemblent plus à des vases, impossible de trouver une place dans ma kitchenette pour des trucs pareils !
— Tu as raison, je n’ai théoriquement pas besoin de ça. Le souci, c’est que je ne cherche pas à rencontrer des jeunes femmes, je cherche "la jeune femme", se justifie-t-il en mimant les guillemets avec ses index. Enfin, disons plutôt qu’il s’agit d’une pression familiale qui s’est légèrement accentuée ces derniers temps. Mon père est persuadé que je ne pourrai pas prendre sa suite sereinement si je ne suis pas soutenu par une épouse. Ma mère et lui forment un duo depuis le début, il n’imagine pas un autre modèle.
— Et alors ? Tu as sans doute une liste sans fin de filles qui seraient prêtes à se marier avec toi ? Tu représentes un sacré parti, non ? Le célibataire le plus convoité de Londres à l’heure actuelle, n’est-ce pas ? ironisé-je avec amertume.
— Oui, malheureusement. Mais vois-tu, je ne veux pas de quelqu’un qui serait là pour les mauvaises raisons. J’aimerais être aimé pour moi, pas pour ce que j’ai ou ce que je représente, tu comprends ?
Si je m’attendais à ça. Il veut l’amour, le vrai et pas un mariage qui serait basé sur une histoire d’arrangements commerciaux ou autre. C’est tout à son honneur.
— Mais tu ne comptais tout de même pas sur l’expérience pour ça ?
— Non, mais disons que ça rassurait ma famille. Et puis, nos routes se sont croisées, Hope. Ma rencontre avec toi représente quelque chose d’important, tu sais.
Je tente de ne pas trop m’attarder sur cette dernière révélation qui me trouble et comme à mon habitude, je choisis l’attaque.
— C’est pas l’impression que ça donnait quand tu as été pris en photo en bonne compagnie, juste après ta sortie.
— Ne tombe pas dans le piège, j’avais besoin de me montrer, au cas où.
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Cirkannah
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La Plume d'Ellen
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Sissy Batzy
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