Zoé Sonobe (zizogoto) La guerre des éléments : Aquali et Volcanica Chapitre 2-3

Chapitre 2-3

Zyam se relève et essuie la sueur qui dégouline de son front. Il crache par terre et s’éloigne du vainqueur. Le regard qui lui a lancé est empli de haine. Mon frère a un certain égo, il a admis qu’il pouvait être battu par Kiron, ou par moi, mais pas un étranger qui n’a pas suivi les mêmes leçons que lui. Maître Kaïdo savait que cette défaite serait difficile pour lui, alors il me fait signe de le laisser s’éloigner vers la tente.


— Zéphyr, je vous laisse prendre un peu de temps pour souffler, puis vous vous mettrez contre Syna. Syna, soignez-vous avant de reprendre. Quant à vous, Kiron, je vous laisse rejoindre votre prochain adversaire. Essayez de le convaincre de revenir sans le brusquer.


— Oui Maître ! répond mon meilleur ami avant de se diriger vers la tente en trottinant.


Pendant ce temps, je me penche vers la cruche d’eau, présente sur le bas-côté du terrain d’entraînement. J’ouvre la cruche et joue avec une petite quantité d’eau en la faisant virevolter dans les airs, puis, je l’approche de mon épaule et fais quelques mouvements circulaires. Je grimace une seconde et rejette l’eau sur la terre. Ma petite blessure a complètement disparu. Je retourne sur le terrain et lance un regard à mon futur adversaire qui semble un instant surpris par ma précédente action.


— Tu n’as jamais vu un guérisseur de ta vie, ou quoi ? lui demandé-je, amusée.


— Euh, si, si, mais je n’en avais jamais vu… exercer.


— Alors, d’où viens-tu ? Tu devais vivre à côté de Volcanica, non ?


— Euh… Oui, comment le savez-vous ?


— Pas besoin d’être si formel avec moi. Je n’ai pas envie d’être stigmatisée parce que je suis la princesse. Je m’entraîne tout comme toi et nous allons être partenaires à partir de maintenant, alors autant que l’on soit moins solennels entre nous.


Il me regarde, encore une fois, avec de grands yeux pendant une seconde avant de reprendre contenance.


— Oui, bien sûr. Je te remercie.


— Pour répondre à ta question, c’est à cause de ton teint, ce n’est pas ce qui se fait de plus récurrent dans la région. Toutefois, j’ai déjà vu des habitants de villages avoisinants le royaume Volcanica et je sais qu’ils ont souvent le teint plus foncé à cause des rayons UV plus forts.


— Oui, c’est bien ça, je viens de Sornellie, dans le Sud.


— Et qu’est-ce qui t’amène dans la capitale ?


— J’ai postulé à un recrutement d’officier dans la première division royale et il s’avère que j’ai attiré l’attention de Maître Kaïdo.


— Et il y a de quoi. Tu as vraiment un niveau excellent. D’ailleurs, comment as-tu eu un niveau aussi incroyable ? Tu avais un bon entraîneur à Sornellie ?


— À vrai dire, je suis plutôt un autodidacte. Je me suis entraîné à côté de la chevalerie et je ne suis pas du genre à être gentil avec moi-même. Je suis assez indulgent.


— Je ne peux que te féliciter. Tu as vraiment un niveau remarquable. Tu pourras me raconter tes exercices autonomes un de ces jours ? Je dois bien t’avouer que ça m’intéresse. Je sens bien que je ne suis pas assez forte pour vous battre tous les trois. Ça m’arrive, mais je n’arrive pas à compenser votre force masculine. Je n’y peux rien, je suis assez menue et même si je travaille mes muscles, ce n’est pas assez suffisant pour prendre l’avantage la plupart du temps.


— Oui, pourquoi pas. On en rediscutera. Peut-être devrons-nous nous remettre au travail ?


— Oui bien sûr ! Mais s’il te plaît, reste sympa avec moi, lui lancé-je avec un clin d’œil.


Nous nous mettons en position de combat et dès l’approbation de notre maître d’armes, nous nous nous lançons l’un sur l’autre. Il essaie d’abord de m’asséner un coup de poing dans les côtes, mais je l’esquive et tente de le lui faire un croche-patte, qu’il esquive à son tour. Après plusieurs tentatives d’un côté ou de l’autre, mon endurance se fait désirer. Mes poumons s’agitent à un rythme que je ne pensais même pas possible. Alors, que je reprends contenance en restant en mouvement pour le déconcerter, il manie son épée et me blesse au bras, un peu plus gravement que les règles annoncées. Maître Kaïdo met fin au combat et me préconise d’aller au centre de soin de la chevalerie.


— De ce que j’ai pu voir aujourd’hui, je pense que vous avez tous besoin d’un bon sommeil réparateur. Veillez à bien vous reposer pour le prochain cours. Zéphyr, quant à vous, il serait bon d’être davantage précis dans vos gestes pour éviter de blesser inutilement l’un de vos camarades.


— Oui Maître. Je tâcherai de faire de mon mieux la prochaine fois.


— Bien, vous pouvez tous disposer, le cours est terminé.


Nous saluons tous notre professeur et alors que j’enlève tous mes équipements sous la tente. Zyam voit l’entaille sur mon bras. Il se lève alors de la caisse sur laquelle il était assis et se jette sur Zéphyr en le poussant.


— Stop ! Zyam, arrête !


— Je vais lui éclater sa gueule. Il est même pas foutu de faire attention.


— Il n’a pas fait exprès. Ça peut arriver ! tenté-je de le raisonner, en vain.


— Comment as-tu pu oser blesser ma sœur ? Tu sais qui elle est ? l’intimide-t-il tout en le poussant au niveau de la poitrine.


— Écoute, je n’ai pas voulu la blesser, mais il est vrai qu’elle est très rapide et dans l’action, je n’ai pas pu être assez précis pour ne faire que l’effleurer. Je m’en excuse sincèrement, s’explique Zéphyr en reculant, les mains devant lui.


— Zyam ! Stop ! Je me lève et m’interpose. Ça arrive. Tu m’as déjà blessée en combat, Kiron aussi et inversement, alors ne t’en prends pas à lui, comme ça.


— Pourquoi tu le défends, sérieux ? Il vient à peine d’arriver et ça y est c’est ton pote de toujours ? se renfrogne-t-il.


— Tu ferais mieux de rentrer au château, il sera bientôt l’heure du dîner et il serait préférable que tu sois d’un meilleur poil devant Père.


Il n’ajoute rien, prend ses affaires et quitte la tente. Je me retourne vers Zéphyr et lui sert un sourire compatissant.


— Je suis vraiment désolée pour son comportement. Il est assez surprotecteur envers moi et malheureusement, il a aussi le sang assez chaud. Déjà qu’il a perdu face à toi, mais en plus, tu m’as blessée, alors, il n’a pas pu se contenir. Son égo en a pris un peu aujourd’hui, ne lui en tiens pas rigueur, s’il te plaît.


— Pas de soucis, je ne lui en veux pas. Je peux t’accompagner jusqu’au centre de soin. Je me sentirai quitte envers toi.


— Si tu n’as pas autre chose à faire, pourquoi pas. Ça te permettra de voir où c’est.


Il me sourit et termine d’enlever son équipement avant de quitter la tente avec moi. Sur le chemin jusqu’au centre, il s’excuse bien plus de cinq fois pour la blessure qu’il m’a infligée. J’ai beau lui dire que ce n’est pas grave et que ça arrive, je vois bien qu’il se sent véritablement désolé. Arrivés au centre de soin, je me fais soigner par une guérisseuse, en moins d’une minute. Elle me préconise de faire davantage attention au prochain cours et me souhaite une bonne fin de journée. Puis, je quitte Zéphyr et rentre au château : j’ai des comptes à rendre.

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