Zoé Sonobe (zizogoto) La guerre des éléments : Aquali et Volcanica Chapitre 2-1

Chapitre 2-1

Après cette nouvelle plus que surprenante, Héliodore se met à raconter son entraînement foireux du jour. Apparemment, il se serait envoyer son sort sur lui-même, mais en l’esquivant, sa lame d’eau a légèrement coupé son maître. Aïe. Connaissant Maître Kaïdo, il n’a pas dû être très content…


— Du coup, je suis de corvée de rangement pour toute la semaine prochaine.


— En même temps, Héliodore, avoue que tu es tout de même très maladroit. Ce n’est pas la première fois que tu blesses l’un de tes camarades ou Maître Kaïdo. En plus, tu sais très bien qu’il est très à cheval sur l’étiquette de la tenue d’un élémentaliste. Il va finir par te mettre sur la liste rouge et tu ne pourras plus accéder à ses cours très informateurs, s’inquiète Oxane.


— Alors ça ! Pour être maladroit ! Je te le fais pas dire ! Il me fait rire à chaque cours que l’on passe ensemble. Je ne sais pas comment il se débrouille pour rater absolument tous ses sorts ou du moins ses tours de passe-passe, le nargue Orion.


— Non mais ça suffit ! Arrêtez de vous moquer de moi ! Je fais ce que je peux, je ne sais pas pourquoi je n’arrive pas à contrôler correctement mes mouvements. Dès que je commence à former un sort d’eau, c’est comme si l’eau était vivante et qu’elle se contrôlait elle-même. Je ne peux rien faire ! se défend le pauvre Héliodore.


— Ne t’en fais pas Hélio, si tu le souhaites, je pourrai t’aider à maîtriser tes mouvements, lui proposé-je.


— Malheureusement, Syna, je crois bien que cela ne servira à rien. Je suis vraiment l’élémentaliste le plus nul jamais découvert depuis plus de… depuis jamais !


— Surtout que tu n’as plus vraiment beaucoup de temps libre depuis que tu prends des cours nocturnes en plus de ceux avec ta classe. Sans oublier tes devoirs de princesse et tes cours à la chevalerie, intervient Orion.


— C’est vrai… Mais pour mes amis, je suis capable de libérer rien qu’un peu de temps pour les aider. Je ne suis pas si utile à la Cour, je me fiche un peu des échanges commerciaux entre les villes d’Aquali. Tant qu’il n’y a aucun conflit diplomatique avec une ville voisine ou avec Volcanica, je ne suis pas censée être présente à chaque assemblée.


— Si tu le dis.


Pendant le reste de la seule heure et demie qui sépare mon cours de guérison et l'entraînement, nous papotons à propos des amourettes d’Orion et discutons de nos envies les plus frivoles. Nous sommes un groupe inséparable. Nous sommes ensemble depuis que mon père m’a laissée sortir du palais, c’est-à-dire, lorsque j’avais quatorze ans. Avant cela, entre le décès de ma mère et sa peur irréfutable pour ma vie, je n’avais jamais eu l’occasion de mettre un pied à l’extérieur des jardins du palais. Je n’ai jamais été du genre à me blesser pour un oui ou pour un non, mais ça n’empêchait pas qu’il angoissait dès que j’approchais de trop près un rosier ou si je m’aventurai vers une fontaine. Il est un père très protecteur, mais il n’est plus aussi joyeux et proche de moi depuis qu’elle nous a quittés. Il n’a plus vraiment de gestes d’affection envers moi et maintenant, il me vend à la première famille un minimum prestigieuse de la capitale. J’ai toujours rêvé de me marier par amour, enfin avec de vrais sentiments, même si je ne sais pas vraiment ce que c’est. Je pense n’avoir jamais rien ressenti pour qui que ce soit qui puisse ressemble à de l’amour, celui qui s’écrit avec un grand « A ». Toutefois, je suis certaine que je ne pourrai jamais ressentir une telle chose pour ce Valentino. Il est imbus de lui-même, arrogant, égocentrique, égoïste et surtout il n’aime que sa propre personne. Il se voue un culte monté de toutes pièces et pire que tout, il n’est absolument pas mon style avec sa houppette blonde qui change de côté du visage à chaque fois qu’il bouge la tête. C’en est d’ailleurs un spectacle hilarant lorsqu’il se bat lors des combats d’entraînement.


Après que l’heure se soit écoulée, je quitte tous mes amis après de longues embrassades et me hâte jusqu’au camp d’entraînement des chevaliers. En temps normal, toutes les femmes élémentalistes du royaume ne sont pas censées participer aux arts de combat. Comme d’habitude, mon statut social me permet d’avoir des « privilèges » et je fois m’entraîner comme n’importe quel chevalier. Le plus souvent, les chevaliers sont des hommes qui ne sont pas élémentalistes, mais certains dérogent à la règle comme Kiron, qui, habituellement s’entraîne avec moi le soir. En arrivant au camp, Maître Kaïdo m’attend en tapant du pied. Je ne pensais pas être en retard.


— Mademoiselle, bonsoir.


— Bonsoir, Maître. Je vous prie de m’excuser pour mon retard.


— Ne vous en faites pas, vous ne l’êtes pas. Je suis simplement impatient de revoir un combat entre vrais chevaliers.


— Kiron sera là ce soir ?


— Exactement ! Apparemment, il aurait terminé sa tâche auprès de son père. Il ne devrait plus tarder. Vous pouvez d’ores et déjà vous équiper et vous échauffer.


Je réponds d’un signe de tête et m’approche de la tente aux armes. Je récupère mon arme préférée : la dague de cheville. Même si je suis une bonne élémentaliste, enfin selon tout le monde, je dois m’assurer également de connaître toutes les bases du combat au corps à corps. Les élémentalistes de l’eau ne peuvent pas créer d’eau, ils ne peuvent qu’utiliser l’essence magique qui circule dans sa molécule. Si je me faisais attaquer dans un lieu où aucun point d’eau se trouverait proche, je n’aurais pas d’autres choix que de me battre avec une arme pour me défendre. Alors que je m’équipe de protections avec ma tenue de combat, j’entends une voix familière qui m’interpelle.


— Alors, Syna, prête à te prendre une raclée ?


Je me retourne et cours vers mon frère, Zyam. Je le prends dans mes bras et respire son odeur si rassurante. S’il y a bien une chose que j’aime dans les combats du soir, c’est que nous nous retrouvons tous les trois : Kiron, Zyam et moi. Ces dernières semaines, je ne voyais plus que mon frère, mais cela n’empêche qu’il est vraiment très fort. Du haut de ses 21 ans, ses épaules sont larges, ses biceps sont travaillés et son corps est magnifiquement sculpté comme s’il s’agissait d’un dieu grec, bien qu’il ne nous reste plus vraiment beaucoup de vestiges de cette époque.


— As-tu fait des progrès au cours de guérison ? me demande-t-il pour suivre mes avancées.


— Figure-toi que j’ai réussi à soigner Noona. La classe n’en revenait tellement pas qu’ils en étaient bouche-bée.


— En même temps, tu n’arrives tellement jamais à rien, qu’il y a de quoi à rester sur le derrière !


— Non ! Mais pour qui tu te prends ? Sais-tu à qui tu t’adresses, Bourriquet ?


— Bourriquet ?!? Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler ainsi !


— Allez ! Stop ! Vous n’êtes plus des enfants de tout de même, intervient une autre voix.

Tu as aimé ce chapitre ?

0

0 commentaire

Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.