Zoé Sonobe (zizogoto) La guerre des éléments : Aquali et Volcanica Chapitre 1-2

Chapitre 1-2

— Oh Noona… Je souffre tellement de son absence. Mon père n’est depuis plus le même, vivant comme dans l’ombre de lui-même. Bien qu’il paraisse plus en forme, je m’accroche à dire qu’il est malade, sa mine chaque matin est absolument épouvantable et je doute qu’un simple sourire ne puisse la dissimuler aussitôt. Comment pourrais-je l’aider, Noona ? la supplié-je, désespérée.


— Ma tendre enfant, votre père a perdu sa moitié et son bouleversement est justifié. Toutefois, je crains que vous ne puissiez faire grand-chose pour lui. Votre père est un bon souverain, mais sa peine immense ne pourra le quitter tant qu’il n’aura pas accepté la mort de ma fille.


— N’est-ce donc pas cruel ? Dois-je réellement laisser mon père souffrir et vivre ma vie comme si de rien n’était ? Je ne pense pas pouvoir me conduire ainsi à son égard.


— Mon enfant, croyez-moi lorsque je vous dis que votre père souhaite le meilleur pour vous et votre frère. Je suis certaine qu’il préférerait que vous viviez votre vie de manière heureuse plutôt que de se préoccuper de lui. Je vous l’accorde, c’est honorable que vous vous inquiétez de sa santé, mais ne passez pas à côté de la vôtre, ne vous rendez pas malade vous aussi.


— Je tâcherai de vous écouter, Noona. Je ne voudrais pas qu’il ait de la peine à cause de moi.


Je regarde mes mains, tripotant les pages de mon manuel. Si Grand-mère pense que je ne dois pas m’occuper de la condition de mon père, peut-être est-ce pour une raison bien particulière. Peut-être que Père a remarqué que ces derniers temps, je me préoccupais trop de lui… Lui en aurait-il fait part ?


— Syna, allez profiter de l’extérieur. Vos amis doivent vous attendre. N’oubliez jamais les cinq piliers de la puissance : la confiance, l’assurance, l’amour, la sérénité et…


— Et l’union, terminé-je sa phrase.


— Exactement. Une bonne équipe bien construite sera toujours plus forte qu’un seul individu, bien que très puissant.


— Merci Grand-mère. Merci pour m’avoir… dit tout ça.


Elle me sourit simplement. Je me lève, récupère mes affaires et sors de la tente pour rejoindre le Parc des Papillons. Sur le chemin, je repense à ce que m’a dit ma grand-mère : l’union. À l’école des chevaliers, on apprend que c’est l’union qui fait la force. On y met moins l’accent à l’école des élémentalistes, mais Noona a raison, être plusieurs ne peut-être que meilleur.


Rendue au parc, je cours sur le petit ponton en bois clair qui relie le cercle extérieur du parc à sa partie centrale, normalement séparés par un cours d’eau aux reflets rosâtres. À peine ai-je mis le pied sur l’îlot qu’Ysalis court vers moi et me saute dans les bras. Je vois un peu plus loin le reste de mon groupe d’amis qui rit en voyant ma meilleure amie aussi électrique. Elle se détâche de moi et me regarde sous toutes mes coutures.


— Bah alors ! Qu’est-ce que tu faisais ? Tu n’as pas l’air de t’être repomponnée, ni de t’être changée. On t’attendait !


— Je parlais avec ma grand-mère et je me suis dépêchée de venir ici le plus vite possible. Je voulais éviter que tu me tombes dessus, mais visiblement, c’est raté.


— Depuis quand notre princesse adorée n’aime pas mes câlins mouvementés ?


— J’ai l’impression de le répéter tous les jours, mais tu sais que je déteste que l’on m’appelle comme ça. Mon titre ne me définit pas. Si je refuse que l’on me fasse des révérences à tout bout de champ, ce n’est pas pour qu’on me nomme princesse, encore moins par mes amis.


— Quelle rabat-joie ! Allez, viens donc nous rejoindre.


Elle me tire le bras et m’entraîne avec elle. Tous mes amis me saluent un par un avant que je ne remarque que mon meilleur ami manque à l’appel.


— Où est Kiron ?


— Il devait assister son père et Valentino dans les stratégies militaires qu’ils organisent depuis des semaines, m’informa Héliodore.


— Ah… Je vois… J’ai l’impression qu’il n’est jamais là en ce moment. Cela doit bien faire deux semaines que je ne l’ai quasiment pas vu, nous nous sommes bien croisés deux ou trois fois, mais il n’avait jamais le temps de rester pour discuter. Depuis quand Valentino demande-t-il de l’aide à son frère ?


Ysalis et Héliodore se regardent mutuellement avant de croiser le regard d’Orion et d’Oxane. Assistant à ce faux jeu de théâtre, je m’inquiète.


— Qu’est-ce qu’il y a ?


Un silence de mort plane sur notre groupe. Il n’y en a donc vraiment pas un seul qui va me dire ce qui se passe ? Est-ce si grave ?


— Je m’inquiète là…


— Hum… Hum… se racle la gorge Oxane.


— Comment te dire… ajoute Orion.


— Mais dites-moi, bon sang !


— Tu es fiancée… finit par lâcher ma meilleure amie.


— Quoi ? Comment ça ?


— Tu es fiancée à Valentino, complète Héliodore.


— Depuis quand ? Je n’ai reçu aucune demande de fiançailles ! De surcroît, je suis bien loin de souhaiter me marier et encore moins avec Valentino ! Et puis, comment se fait-il que je sois la dernière au courant ? éclaté-je.


Je sens Ysalis hésiter. Leurs yeux sont tous rivés au sol. Si personne ne me dit exactement ce qui se passe, je risque de péter un câble.


— Valentino a fait la demande à ton père et il a accepté. Il était fou de joie, répond Hélio.


— À vrai dire, il paraît que ton père et celui de Valentino ont légèrement appuyé cette demande, la voyant comme la meilleure solution de mariage. Quoi de mieux que la princesse élémentaliste avec le futur chef de la chevalerie… ajoute Ysalis.


Donc mon père aurait manigancé cette demande de fiançailles ? Lui qui avait toujours eu des gestes protecteurs à mon égard, qui me laissait faire ce que je souhaitais depuis ma première majorité, ose me poignarder dans le dos en me fiançant à Valentino. Je le ressens comme une trahison et je ne pense pas lui pardonner de si tôt. Lorsque je rentrerai au château, qu’il soit debout ou qu’il soit endormi dans son lit king size, il m’entendra, ça je peux le garantir.


— Je sais que tu n’aimes pas spécialement Valentino… tente ma meilleure amie.


— Ce n’est même pas ça le problème ! Je refuse que l’on me marie de force à une personne que je n’aime pas. Nous ne sommes plus à l’ère de la décennie 200, tout de même ! Comment se fait-il que vous soyez au courant bien avant moi ?


— C’est Valentino lui-même qui est venu sans vanter cette après-midi alors que tu étais en cours de guérison, continue-t-elle.


— Il ne perd rien pour attendre. J’espère qu’il est prêt à me rencontrer après cet outrage parce qu’il risque de passer un très mauvais quart d’heure. Je vais le noyer, pour sûr.


— Après, Syna, ce ne sont que des fiançailles, rien n’est encore fait. Il me semble que tu as ton mot à dire dans cette affaire.


— J’espère bien en avoir un ! Je sais que je suis censée me marier dans l’année de mes vingt ans mais de là, à choisir mon futur époux sans me concerter, je crois qu’il ne faut pas déconner !


— Qu’importe le choix que tu feras Syna, nous serons tous là à te soutenir si tu en ressens le besoin.


— Merci Lis. Croyez-moi en tous cas, que je ne vais pas laisser tout ça se faire sans rien dire.

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2 commentaires

Camille Jobert

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Il y a un an

Ta scène est longue, car il manque des décors. Le dialogue nous apprend juste que Syna est fiancée à Valentino et qu'elle s'inquiète beaucoup pour son père. Cela le rend plat.

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a un an

En effet, c'est un peu lourd, merci ^^
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