Fyctia
Chapitre 13.1
Il est dit et proclamé partout que le royaume d’Amundir est régi par deux grands pouvoirs, à la fois rivaux et complémentaires. Tout d’abord, le Temple, qui détient l’autorité religieuse. Mais c’est la Reine qui siège réellement sur le trône d’Amundir. Ce fait est si évident que si vous posez la question à un continental de savoir qui est son Maître, il vous regardera avec des yeux ronds et vous méprisera de votre ignorance. Mais il existe en réalité un pouvoir caché, invisible aux communs des mortels. Le véritable pouvoir est un pouvoir fait d’argent, de pièces sonnantes et trébuchantes, de chantage, et d’odieux secrets. Quiconque contrôle la monnaie et les secrets des puissants tient entre ses mains le destin de ce monde.
Extrait du journal d’Aenid, livre premier
La fouille s’était déroulée sans accrocs, et ils avaient été autorisés à passer les lourdes portes qui s’ouvrirent dans un affreux grincement. Luther fut à nouveau subjugué par l’élégance de la ville qui s’étalait sous ses yeux. L’élégance des bâtisses éclatantes de propreté arrachèrent des sifflements d’admirations aux chevaliers qui entraient à Myr pour la première fois. Luther laissa son regard se perdre le long des fines sculptures qui ornaient les façades d’un blanc immaculé. Elles représentaient pour la plupart la profession du maître des lieux. Plus la famille était riche et puissante, plus les ornements étaient recherchés. Au détour d’une rue, une fontaine immense en marbre blanc était surmontée d’une imposante statue qui les dominait de toute sa hauteur. Elle représentait une femme d’une grande beauté, les mains jointes dans une prière silencieuse. Sa grâce et sa pureté étaient celles d’un autre monde.
— Dame Nurah, protectrice de Myr, murmurèrent les soldats avec respect en passant devant la statue.
Les habitants se pressaient dans les rues, tout en leur jetant des coups d’œil furtifs. Ils étaient pour la plupart richement vêtus, et affectaient l’air affairé des commerçants d’importance qui peuplaient la capitale dans sa majorité. Leurs bras étaient chargés de parchemins noircis de calculs complexes. Tous semblaient quitter le forum, site marchand qui occupait une position centrale dans la ville, et où les travaux de réhabilitation entrepris plusieurs années auparavant ne semblaient jamais vouloir s’achever. Luther croisa le regard de quelques-uns, qui détournèrent aussitôt les yeux et se hâtèrent de rentrer chez eux.
Les hommes s’éloignèrent du quartier cossu des marchands pour se diriger vers l’allée des tavernes. Des créatures aux corps frêles et débraillés détalèrent à leur vue. Un peu plus loin, le quartier des bordels accueillait déjà ses premiers clients de la soirée.
A la grande de déception de Thomas, les hommes bifurquèrent en direction de l’Ouest de la ville. Ils passèrent devant la garnison des hommes de la garde royale, un bâtiment solide mais terne. Il avait été conçu pour être sobre et efficace, renfermant uniquement les commodités les plus nécessaires. Aucune fioriture, aucun luxe superflu n’était toléré chez les militaires, Luther était bien placé pour le savoir. C’était là que logeaient la plupart des chevaliers entre deux expéditions. C’était aussi là que les esclaves seraient parqués en attendant qu’on décide de leur sort. Luther n’en connaissait que la cour en terre battue destinée à l’entrainement. En tant que membre de la famille royale, la Reine l’autorisait à séjourner au palais. Luther soupçonnait cependant de la part de la Reine une volonté de l’écarter de ses hommes plutôt qu’une faveur liée à son rang. Après tout, sa mère n’avait pas bronché lorsqu’il avait passé plusieurs années dans les écuries de Loth. En tant que jeune écuyer, c’était là qu’il dormait, et son oncle n'était pas réputé pour faire du favoritisme.
Juste après la garnison, à l’extrémité d’une majestueuse allée bordée d’ifs, se trouvait la grande porte qui menait au palais royal. Des soldats montaient la garde jour et nuit. Un porteur de drapeau avait été dépêché pour les accueillir. Les armoiries royales flottaient dans la lumière rose du soleil couchant. L’un des soldats exhiba un cor, et un bruit sonore retentit.
Leur arrivée était annoncée. La Reine les attendait.
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Gottesmann Pascal
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Mary Lev
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