Fyctia
Chapitre 11.6
Aenid était penchée sur lui, sa petite main à quelques centimètres de son visage. Sans rien dire, elle lui caressa à nouveau la joue avec douceur. Il frissonna, sans savoir si la fraîcheur de ses doigts était responsable de sa réaction.
Luther baissa son poignard et saisit sa main pour l’écarter sans ménagement.
— Que fais-tu ?
Elle se contenta de fixer sur lui un regard grave. Au bout de quelques secondes, elle se pencha vers lui, rapprochant son visage du sien. Il pouvait sentir sa respiration, lente et régulière, sur sa joue. Il demeura immobile. Son cœur battait si fort qu’il avait l’impression qu’elle pouvait l’entendre. Elle posa sa main sur son épaule et ses lèvres effleurèrent les siennes comme une caresse.
Luther eut le souffle coupé. Le poignard qu’il avait toujours à la main tomba lourdement sur le sol. Sur sa bouche qui s’était ouverte d’étonnement, elle déposa un second baiser plus assuré. Enfin tiré de sa torpeur, son corps réagit. Il saisit la nuque d’Aenid et l’attira plus près de lui. Ses lèvres bougèrent et il lui rendit son baiser. Ses mains caressèrent le cou gracieux. La douceur de la peau sous ses doigts le brula.
Tandis qu’il dévorait le visage d’Aenid de baisers, son bras saisit sa taille pour l’installer sur lui. Il sentait la passion battre à ses oreilles, tandis qu’il caressait son dos. Il se sentait plus vivant que jamais. Dehors, la tempête faisait rage et les hommes mouraient de froid. Son propre corps semblait se consumer, tandis qu’il serrait dans ses bras la plus belle femme du continent.
Il gouta la peau délicate du creux de son cou tout en repoussant d’une main fébrile les mèches de cheveux noirs qui s’interposaient. Il s’enivrait de son odeur, qui ne ressemblait à aucune autre, et la serrait fort contre lui, presque à la briser. Il sentait son corps à elle se presser timidement contre le sien, ses bras autour de sa nuque, et ses doigts fin osant passer dans ses cheveux mal peignés. Elle laissa courir sa main sous le tissu de sa tunique, sur la peau de sa poitrine battante. Il la renversa sur le dos d’un mouvement brusque et prit un instant pour admirer le corps étendu sous lui.
— Ce doit être un rêve…
Il l’écrasa de son poids et l’embrassa à nouveau à pleine bouche. Il était pris tout entier par la douceur de ses lèvres. Ses mains caressaient avec fièvre son corps, encore et encore, comme s’il voulait percer le mystère de la perfection de ses courbes ; il n’en revenait pas qu’une telle femme puisse exister en ce monde. Il aspirait chaque souffle d’air qui s’échappait de sa bouche. Mais ce n’était pas assez. Il était affamé, et il voulait l’avaler toute entière. Il avait faim de sa jeunesse, de sa beauté, et de sa chaleur dans le froid mordant et inhospitalier du dehors. Il pouvait sentir ses mains à elle effleurer ses épaules, d’abord avec légèreté, puis s’y agripper comme pour ne pas tomber.
— Tu es si belle, souffla-t-il entre deux baisers... Le sais-tu ?
—Je l’ai lu dans votre regard.
Sa réponse fit bouillir son sang dans ses veines. Elle gémissait sous lui, offerte. Il passa sa main sous sa tunique et remonta le long de sa cuisse. A ce moment-là, il croisa son regard, et y lut une lueur apeurée, mais résignée. L’aisance qu’elle avait eue au début avait totalement disparu. Il avait à présent devant lui une petite fille sans défense. Il reprit ses esprits et s’interrompit, tandis que tout son corps lui criait sa désapprobation.
— Pourquoi es-tu venue à moi ?
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LoetiDerwn
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Mary Lev
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clecle
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Cécile Marsan
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Marion_B
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