Fyctia
Chapitre 4 (2/2)
Je ne me suis jamais vraiment intéressée à la mode. Au grand désespoir de ma mère, jean baggy et t-shirts oversize composent l’essentiel de ma garde-robe. Malgré ce goût inexistant pour choisir mes tenues vestimentaires, la comparaison entre l’uniforme de Naïa et le mien s’impose à la minute où je sors des toilettes.
Celui de ma colocataire est d’un joli bleu foncé avec des espèces de vagues verdâtres parcourant le tissu. Alors que moi, me voilà transformée en corbeau noir avec des touches de blanc, s’il vous plaît. Pour en rajouter une couche, j’ai des fils dorés qui parcourent mon veston. Là tout de suite, ma détresse est immense.
— Tu es magnifique !
— Je devrais aller faire du bénévolat à l’infirmerie. Je suis certaine que la gorgone va adorer ce nouveau look, affirmé-je, sinistre.
— Si tu crois que ça m’amuse de porter du noir et du rouge tous les jours, siffle une voix grave et traînante.
Je sursaute, c’est Alina et je m’attarde son uniforme en me tournant vers elle. Celui des Moroï est noir et rouge, leur blason représente une chauve-souris empalée sur une pique.
Ce que je devine être Naïa m’attrape par le bras :
— Allons, allons petit soleil, tu es unique. Ton uniforme est le seul.
Elle marque un arrêt si brutal que je lui fonce dans l’épaule. J’ai à peine le temps de m’écarter qu’elle se met à scruter les fils dorés.
— Ce blason est fascinant. Simple, mais incroyablement marquant ! Viens voir Alina.
— Je m’en fiche.
— Rabat-joie, boude la blonde.
—À ton service, rétorque la moroï.
Je cligne des yeux avant de pencher la tête vers le bas pour l’inspecter à mon tour, et la déception m’envahit.
Ah oui, ça pour être simple... c’était simple.
— C’est un écusson, avec une ligne diagonale dessus... Wouah, ironisé-je.
— Tu te rends compte de ce que ça symbolise ?
Mes yeux tombent sur celui de Naïa. Turquoise, il est rempli d’écailles. Le sien est plus chouette, on dirait l’écusson d’une maison draconique ! J’aime bien les dragons...
— Que j’ai peut-être le blason le plus nul de ce bahut ?
— Que tu es l’élément à la frontière entre le Monde du visible et celui de l’Invisible. C’est trop bien.
— Si tu le dis...
— Au fait, c’est quoi un bahut ? Parce qu’ici entre-nous, on appelle cette école le purgatoire... Parce qu’il purge... tu vois ?
Je vois. Et c’est répugnant.
Inutile de lui expliquer, car je pense qu’elle ne comprendrait pas.
— On va être en retard et du coup on va rater le sujet du cours, on ne va rien comprendre et on va se retrouver avec des énigmes à bidouiller.
— Lucie dépêchons-nous. Le professeur Py déteste attendre, et je déteste les énigmes, mon genre préféré est la romance.
— Euk, lâche Alina, tu me donne envie de vomir.
— J’espère qu’il y a de nouvelles arrivées à la bibliothèque des Invocateurs.
— Attends, vous avec une bibliothèque pour les gens comme moi et vous ne trouvez rien de mieux que d’y mettre des livres de romances ? C’est sérieux ça ?
Elles se tournent toutes les deux vers moi. Alina lève un sourcil, intéressée par mon mépris du moment.
— Ben, il y a des livres de spiritisme aussi, mais ils n’ont pas d’utilité pour nous. Alors on a proposé au directeur d’aménager l’endroit pour offrir à ceux qui l’ont connu un petit bout du Monde Visible.
— C’est …,
Je voulais dire touchant, mais je ne le pense pas. Il faut qu'on change de sujet avant qu'elle n'oublie le cours et ne m'emmène à la bibliothèque.
— C’est quoi comme créature, ce professeur Py ?
— Oh tu verras , glousse-t-elle d’un air sibyllin.
Je vais me réveiller, ce n’est juste pas possible que tout cela soit réel.
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Origami
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Suelnna
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Anna C
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Livia Tournois
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Mary Lev
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