Suelnna La Cité du désert Et si elle savait ?

Et si elle savait ?

Zahrédine


Voilà des siècles que les trois principales Cités du continent fonctionnaient avec un protecteur à leur tête. Historiquement, les Awsir étaient protégés par ces derniers et avaient droit sur quiconque, selon les lois universelles du Continent. La seule exception : Ifrin et son Conseil des Anciens érudits, où là-bas, plus que n'importe où ailleurs, une place d'honneur était réservée aux guerriers.

Mais force était de constater qu’à chacun de leur passage à Khizaan, les guerriers se faisaient de moins en moins respecter par les mercenaires. Le souvenir de la réputation de son clan se tarissait et était en partie le résultat de la politique de retranchement menée par ce dernier. Zahrédine en était persuadé.


Il se retrouva bientôt seul au rez-de-chaussée, quand Zaliya vint le rejoindre. Elle s’assit en face de lui, semblant attendre qu'il s'exprime. Son esprit le torturait : Avait-elle remarqué quoi que ce soit ? La cupidité d’Alim les avait-elle trahis, lui ainsi que Layi ? Les questions lui brûlaient les lèvres, mais il se contenta de soutenir le regard malicieux de sa tante, jusqu’à ce que celle-ci cède :


« Charmantes ces deux-là, on en fait quoi ? La même chose que les étrangers ? »


Ça réglerait tout, s’avoua Zahrédine.


« Alim nous en voudrait, de plus on doit absolument garder le frère en vie ... »


« Tu sais ce que j'en pense, neveu. Cependant, c'est toi le chef ! »


Mais il fut un temps où il s’était épris de l’une, et où il avait considéré l’autre comme la petite soeur qu’il n’avait jamais eue.


« Pff, elles vont être difficiles à garder en vie, si tu veux mon avis ! »


« Si c’est de leur fait, je m’en fiche. Mais ne les touche pas, Zaliya. C’est un ordre. »


Il savait qu’elle ne lui désobéirait pas, malgré le regard noir qu’elle lui avait jeté. Elle n’avait rien remarqué. C'était dommage pour Anna, mais Alim avait jugé bon de l'éloigner définitivement de leur monde après cette mission. Kahina passait désormais son ultime épreuve, avant que lui ou Alim ne lui dévoile tout. C'était risqué, mais les choses devaient changer.


On marie rarement une descendante à l’aube de ses trente ans, c’est beaucoup trop tôt. La vérité, on ne la marie pas tout court... Alim faisait vraiment les choses de façon à ce que l'on pense qu'elles soient issues des castes inférieures, malgré le privilège inédit, et qui avait été le leur, de grandir protégées sous la tutelle d'un érudit. Élevées dans la même ignorance que des artisanes ou des paysannes tout en leur faisant croire l’inverse, ces deux-là ont tout, aux yeux d'un descendant classique, de deux ressortissantes des classes les plus basses de la société. En effet, à l’ascendance incertaine et à la possible espérance de vie aussi insignifiante aux yeux des descendants, que ne l’est celle d’un papillon aux yeux des humains, il est impossible qu’elles éveillent les soupçons de Zaliya ou de ceux qu'il avait choisis pour l'accompagner.


Quant au seul qui pourrait le deviner, et qui l'avait probablement déjà fait, il le savait dévoué à sa cause : Rhija. Jamais il ne le trahirait. N'avait-il pas lui aussi souffert de cette politique d'ostracisme et d'élitisme qui pourrissait l'intérieur de son clan ?


Alors qu’il sentait poindre en lui un sentiment de soulagement à l’idée de pouvoir se tirer de cette expédition sans encombres, Zahrédine profita du fait que sa tante le fixait toujours pour décider de lui annoncer quel serait le cours de leur soirée, à tous :


« Je veux tous nos hommes en bas et prêts à réagir, Zaliya. Nous nous reposerons à la première oasis entre Khizaan et le désert des Hawafis. »


Pour toute réponse, elle le gratifia une nouvelle fois d'un rire sournois. C'est que le désert des Hawafis est le dernier endroit où l'on amène des gens que l'on souhaite protéger. Double délectation pour Zaliya, qui portait le combat dans sa chair, et que rien ne pouvait plus stimuler que la perspective d'une nuit passée sur ses gardes afin de surprendre un ennemi se croyant plus malin qu'elle.


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Je clôture ici le point de vue de Zahrédine. J'espère que j'ai pu vous en montrer un peu plus sur ce personnage que j'affectionne beaucoup, mais qui me donne vraiment du fil à retordre, tellement il est compliqué à cerner.


Merci à vous :*



Tu as aimé ce chapitre ?

24

24 commentaires

Camille Jobert

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Il y a 3 ans

Intéressant ce chapitre, chargée de mystères. Zahredine cache quelque chose au sujet des soeurs !

La Plume d'Ellen

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Il y a 3 ans

On en apprend davantage sur le fameux Khizaan et le rôle des soeurs.

Atheen Crédule

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Il y a 3 ans

Coup de pouce pour débloquer ton chapitre ! ;) je vais reprendre ma lecture des chapitres précédent

Gottesmann Pascal

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Il y a 3 ans

Visiblement ce sont diverses classes souvent rivales qui devront s'unir dans cette quête. Espérons que tous parviennent à s'entendre pour aboutir.

Suelnna

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Il y a 3 ans

Mmh… je ne dirais rien :P Mais merci pour ta lecture ! :)

Kentin Perrichot

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Il y a 3 ans

Coup de pouce ! 🥰 n’hésite pas à venir m’aider en retour, mon histoire s'appelle "Le miroir aux deux reflets" 🥳

Hanna Bekkaz

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Il y a 3 ans

👍👍👍

Pierrot

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Il y a 3 ans

super chapitre ! On a une belle introspection du personnage, les dialogues sont plus anecdotiques, l'écriture est de plus en plus confiante ! Je trouve que certaines phrases sont un poil trop longues à mon goût mais sans que ça me gêne ^^

Suelnna

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Il y a 3 ans

Merci pour ton retour Pierrot ! Je suis contente que ça continue à te plaire ! :)

Eva Baldaras

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Il y a 3 ans

Voilà un petit like pour débloquer la suite ! Je reviens te lire très vite, j'aime bien ton résumé et l'idée de l'histoire. Si tu as un instant, passe voir mon histoire, j'ai aussi un chapitre à débloquer ! A bientôt
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