Suelnna La Cité du désert Des galères d'expatriés

Des galères d'expatriés

C’est ainsi que les deux camps se regardèrent en chien de faïence, jusqu’à ce que Zahrédine aperçoivent enfin ses guerriers : Namir et Elia, respectivement en tête et en fin de file, encadrant la raison de leur venue : deux étrangers pâlots. Il ne faisait aucun doute que ces deux là, tout éméchés et débraillés qu’ils étaient, venaient d’être interrompus dans leurs échanges passionnés.


Les deux guerriers saluèrent Zahrédine avec le respect qui lui était dû et échangèrent de brefs regards familiers avec Hafsir et Merak.


Zahrédine annonça qu’ils se rendaient désormais à la taverne pour récupérer les deux derniers et c’est en se retournant qu’il fit face à cinq mercenaires et deux étrangers, chacun retenu par deux hommes. L’un d’eux partageait avec la vieille maquerelle des yeux vairons, ainsi qu’un air que Zahrédine jugeait vicieux. Le second, d’apparence plus aguerrie que celle des trois autres, s’adressa directement à l’escogriffe blond derrière Zahrédine. Étant donné la situation dans laquelle il se trouvait, son assurance flirtait avec l’indécence :


« Bigre, ils sont forts, ces locaux ! Sam, pas moyen que tu nous avances un peu d’argent, l’ami ? » Et il se mit à rire.


Non, il est tout simplement débile, conclut Zahrédine.


« Éventuellement Oleg, viens le prendre », déclara ledit Sam.


Les mercenaires lâchèrent celui qui se prénommait Oleg, ce dernier fit un pas en avant et effectua une volte-face pour décocher une droite à un des mercenaires qui le tenait encore sous son emprise l’instant d’avant.


D’une débilité qui dépasse l’entendement…


Hors de question de se mettre en danger pour eux.


Il ne fallut pas au mercenaire le temps qu’Oleg se retourne complètement pour le saisir et lui rendre la pareille, le couchant à terre sous les yeux de Zahrédine, resté immobile, et du reste de l’assemblée.


Tandis que la vieille maquerelle hurlait des insultes, et ce, à qui voulait bien l'entendre, que des sauvages salissaient son établissement qui était une ode aux plaisirs charnels et à la détente des esprits, Zahrédine tenta de convenir d’un accord tacite du regard avec ce qui semblait être le meneur des mercenaires.


L’intéressé considéra la proposition, éclata d’un rire sournois et fit signe à l’un de ces hommes d’arrêter le combat en retenant son comparse. C’est à ce moment qu’Ari et Demir intervinrent, afin de relever et d’aider à marcher le malheureux qui avait osé chercher misère au mercenaire.


«Fou zêtes fraiment en michion d’opservachion, crétins ! » Les insulta copieusement Oleg tout en les repoussant et en se tenant le nez. Le sourire aux lèvres, il lui laissèrent tout le loisir de se débrouiller tout seul. Il n'y avait pas que son nez qui avait souffert de son impétuosité, son arcade sourcilière était ouverte et un œil au beurre noir ne tarderait pas à se faire voir.


D’un regard à l’attention de ses guerriers, Zahrédine montra son contentement. Il leur avait ordonné de ne se mêler en aucune façon des affaires des étrangers avec les locaux de Khizaan. Si ces derniers étaient assez stupides pour se faire empaler avant que ne commence leur traversée du désert, ses hommes ne devaient pas en payer le prix.


« Je veux récupérer ce que les étrangers me doivent, guerrier. Laisse-nous t'accompagner, nous pourrions être un atout ! »


« On n'a pas dit où on allait… Promis ! » S’exclama celui qui était toujours gardé par les mercenaires. Sur un signe de leur chef, ils le lâchèrent.


« Continue de la fermer, Gatien, sinon on ne va plus être copains, toi et moi. » Avait répondu Ari d’un air enjôleur, avant de hausser les épaules devant la mine interdite de Zahrédine.


Il reporta alors son attention sur le chef de la bande et sans détourner son regard, Zahrédine fit un geste en directement de la bourse que portait Sam à sa ceinture. Elia, d'une célérité dépassant de loin celle de l'étranger, la lui déroba afin de la lancer à celui qui réclamait le paiement de sa créance. Sam ne sut quoi répondre et pour cause, la belle panthère aux yeux noirs qui l'avait détroussé le dévisageait déjà, main sur sa dague et sourire aux lèvres, le dissuadant d'émettre un quelconque reproche à son égard.


Zahrédine se rapprocha de son homologue satisfait qui soupesait sa nouvelle bourse, en le regardant droit dans les yeux :


« Non » L'informa-t-il, avant de se retirer et de poursuivre : « Nous nous en allons ! »


Alors qu'ils sortaient du plus fameux bordel de la cité, le rire tonitruant de Jaafar se fit entendre. Zahrédine comptait sur le fait qu’il n’oserait pas attaquer, au vu et au su de tous du moins, des guerriers Awsir qui se trouvaient sous l’égide séculaire du protecteur de Khizaan.


Une fois arrivés à l'auberge, c’est Zaliya, après avoir vérifié dans le judas, qui les accueillit. Elle ne put cacher une mine enjouée lorsqu’elle aperçut Oleg, le blessé de la soirée. Sam, se sentant fort d’être enfin en sécurité, déclara tout en rattachant son pantalon :


« Je tiens à vous signifier, messieurs, que je n’apprécie pas du tout la manière dont nous… » Mais Zahrédine lui coupa la parole, s’adressant à ses compagnons :


« Les étrangers dormiront dans la même chambre et les historiennes auront la leur. »


Zahrédine attarda son regard sur le malheureux à l’arcade sourcilière ouverte, lequel compressait sa plaie à l’aide un tissu.


« Zaliya, je t’en prie, amène ce simple d’esprit à Rhija pour qu’il s’en occupe. »


Sam, qui avait été interrompu, reprit alors son discours :


« Vos sbires…» Ils levèrent tous la tête et le fixèrent, comme pour le décourager de poursuivre. Il se reprit tout en se faisant moins condescendant : « Écoutez, mon frère est influent et c’est lui qui finance cette expédition. Vous êtes censés nous protéger. Vous avez fait votre devoir, et nous vous en savons gré. Mais pouvons-nous continuer à nous respecter et maintenir une entente disons… cordiale ? C’est, je pense, primordial pour la suite de cette expédition. »


Zaliya explosa de rire et sans un mot, elle vint se placer derrière le blessé pour le pousser dans le dos afin de le mener à l’étage. C’est à cet instant qu’Anna décida que c’était le moment le plus opportun pour des présentations, et elle s’avança vers le grand jeune homme aux cheveux dorés, lui tendant la main :


« Je suis Anna, votre future belle-sœur. Ravie d’enfin vous rencontrer, Sam, c’est cela ? »


Sam la regarda en s’essuyant les mains sur son pantalon puis en les rangeant dans ses poches, ne sachant plus quoi en faire. De honte, il ne put que baisser les yeux. Anna comprit et retira sa main. Zahrédine leur intima l’ordre d’aller se reposer et tandis que tous exécutaient ses directives, il continua en langue vernaculaire, qui étaient également celle des Awsir.


« Le sang d’un mercenaire a été versé. De plus, j’ai fait un affront à l’un de leurs chefs. Le protecteur de la ville n’en sera informé que demain. Vous savez tous ce que cela signifie. »






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34

34 commentaires

Camille Jobert

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Il y a 3 ans

Je trouve ce chapitre est un peu flou. Tous se passe trop vite et il y a trop de noms qui ont été mentionnés. J'ai eu du mal à comprendre les effets secondaires de leur petit conflit au bordel !

Suelnna

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Il y a 3 ans

Faut savoir qu'un chapitre chez moi, équivaut souvent à 2 ou 3 chapitres Fyctia ^^"

La Plume d'Ellen

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Il y a 3 ans

Je dois avouer avoir été quelque peu perdue dans ce chapitre. Pour moi un peu trop de personnages que j'ai eu du mal à replacer du bon côté.

Elona Mitis

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Il y a 3 ans

J’aime beaucoup les pdv de Zahrédine, je ne serais dire pourquoi, mais je le trouve plus posé malgré les situations qui lui arrivent.

Suelnna

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Il y a 3 ans

Il est obligé :) Déjà, il est "beaucoup" plus âgé que les filles ! Et puis il dirige tout ce joyeux schmilblick multiculturel :P

Elona Mitis

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Il y a 3 ans

Sacrée confrontation !!, c'était génial !! bon quelques écorchures par-ci par là, mais pas de mort!

Suelnna

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Il y a 3 ans

Non, pas tout de suite :')

Gottesmann Pascal

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Il y a 3 ans

Et bien, la rencontre entre Zahrédine et les mercenaires a été, pour le moins musclée. On peut comprendre la réaction de la vieille femme parce qu'elle n'aurait pu imaginer pire publicité pour son établissement.

Mélodie.O

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Il y a 3 ans

Rencontre musclé ! ^^ Après les chapitre des belles descriptions, nous avons là la baston de la dominance xD À voir si ca ne leur ramène pas trop d'ennui (ça à l'air ^^'). Et la fin, le manque de tact d'Anna T.T Décidément, j'aime bien le décalage des deux sœurs dans cette univers. On a l'impression qu'elles font beaucoup de choses à l'envers ^^

Pierrot

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Il y a 3 ans

J'ai enfin rattrapé mon retard aha par contre je ne sais pas si c'est la fatigue ou le fait que ça fait longtemps mais j'avoue que j'étais un peu perdu au niveau des prénoms et de qui faisait quoi dans certaines scènes, mais sans plus aha :)
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