Fyctia

Alors que j'allais me relever pour reprendre la route j’aperçus une silhouette passer au loin. Je n'eus pas le temps d'identifier la personne, mais il était clair qu’elle ne m'avait pas vu. Discrètement je m'éloignai du cours d'eau pour aller me cacher derrière des genêts en fleur. La silhouette réapparut. Elle marchait lentement. Elle semblait boiter. Malgré la distance je finis par reconnaître la tenue grise qu'elle portait. Le costume des proies. Le même que celui que j'avais sur le dos. Je ne pus m'empêcher de sourire et de rire silencieusement en repensant aux paroles que l'instructeur en chef avait tenu au cours de son briefing – nul à chier – . Il nous avait assuré qu'il était impossible que l'on croise une autre proie durant notre traque. Il avait tort. Je devais avoir fait un nombre de kilomètres plus important que je ne le pensasse pour me retrouver sur sa route.

La silhouette se rapprochait progressivement ; probablement attirée par le bruit de l'eau. Quand elle s'approcha ses longs cheveux châtain clair m'apprirent qu'il s'agissait d'une femme. Sa chevelure brillait et semblait s'éclaircir lorsqu'elle passait dans un rayon de soleil. J'eus alors une sensation de déjà-vu comme si cette jeune femme ne m'était pas totalement inconnue. Je ne sus pas vraiment pourquoi, mais je décidai de rester cacher pour l'observer. Nous faisions partie du même camp. Je n'avais donc rien à craindre d'elle.

Lorsqu'elle ne fut plus qu'à quelques mètres de moi je découvris que son pantalon était déchiré et tâché de sang. Plus elle s'approchait de l'eau, plus elle boitait. Elle avait dû tomber au cours de sa fuite et au vu de ses vêtements elle ne s'était pas loupée. Mon côté égoïste se mit à la maudire. Elle avait probablement perdu du sang tout au long de sa marche et laissé des indices – comme le petit poucet – qui allaient amener les chasseurs droit sur nous.