Fyctia
Chapitre 3.2 : Crystal
Avant que je n'aie eu le temps de réagir les deux hommes remontèrent dans le véhicule et partirent en me laissant derrière eux dans un épais nuage de poussière. Je me retrouvai seule en pleine forêt sans savoir quoi faire. J'eus envie de m'écrouler sur le sol et de pleurer toutes les larmes de mon corps, mais les coups de feu que j'entendis au loin réussirent à me faire réagir.
Une pulsion de vie prit le contrôle de mes jambes. Tout à coup elles se mirent en mouvement. Je ne savais pas où j'allais. Mon instinct me dicta simplement de courir dans la direction opposée aux coups de feu et aux aboiements des chiens. Rapidement je quittai le petit sentier pour m'enfoncer au cœur de la forêt. Je fus surprise par la densité de sa végétation. Cette partie n'avait pas été ravagée par les flammes. Elle ressemblait aux vieilles photos de la forêt Amazonienne que l'on pouvait trouver sur le net avant qu'elle ne soit totalement dévastée par l'Homme.
Malgré mon essoufflement déjà important j'essayai de ne pas ralentir le rythme. Je ne devais surtout pas perdre mon avance. Soudainement mon pied se prit dans une énorme racine sortant du sol. J'étais trop épuisée pour regarder avec attention où je mettais les pieds. La chute fut inévitable et comme un malheur n'arrive jamais seul je tombai sur une roche coupante. Sa surface était aussi affûtée qu'une lame de couteau. Mon jogging qui était trop fin pour me protéger et mon genou furent entaillés. La coupure paraissait profonde même si je n'eus pas le courage d'écarter les chairs pour regarder l'ampleur des dégâts avec précision. Le sang coulant à flot ne fit qu'accroître ma peur. Allais-je me vider de tout mon sang ? Que pourrais-je faire si la plaie venait à s'infecter ? La pierre et le sol m’entourant étaient recouverts de sang. J’essuyai maladroitement mes mains à l'aide d'un peu de mousse humide qui ornait la roche. J'eus la terrible idée de tapoter ma blessure avec pour calmer l’afflux de sang. À cause de mon inhabileté je venais de mettre du sang partout. Ces indices allaient permettre aux chiens de me flairer avec aisance. Je m'en voulus, mais il était trop tard. Les aboiements se rapprochèrent. Je me relevai et tentai de courir, mais mon genou me faisait bien trop souffrir. Ce fut donc en claudiquant telle l'incapable que j'étais que je repris la route. Comment allais-je réussir à survivre dans cet univers hostile ? Je n'étais définitivement pas assez habile pour y parvenir.
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