Hermine Ariane Tecg La Chasse Chapitre 3.1 : Crystal

Chapitre 3.1 : Crystal

La dernière proie était partie avec une surprenante rapidité. Les coups de feu qui avaient été particulièrement nombreux me firent dire que les chasseurs l'avaient loupée. Le conducteur et l'instructeur n'avaient pas réagi. Néanmoins, nous étions restés à l'arrêt bien plus longtemps que les autres fois. Ce détail me redonna un peu d'espoir. Peut-être que si je me montrais tout aussi rapide j'arriverais à échapper aux balles. Lorsque le camion reprit la route je sentis mon cœur s'emballer. Cette fois j'étais véritablement seule. Je pouvais le sentir au plus profond de mon âme.


La peur et l'angoisse, qui me submergeaient depuis que j'avais pris place dans le véhicule, laissaient alors peu à peu place à l'adrénaline. Mon corps voulait tout faire pour survivre. Il avait pris le contrôle car il désirait vivre et pour cela il mettait en place toutes les stratégies possibles. Je n'avais ressenti ce pic d'adrénaline qu'une seule fois auparavant dans ma vie. Toutefois c’était pour une situation qui n'avait rien de comparable. Je m'étais querellée avec un de mes supérieurs au sujet d'un dossier sur lequel j'avais longuement travaillé. Il n'en était pas satisfait contrairement à moi. J'avais alors défendu mon travail en lui dévoilant ses quatre vérités. L'adrénaline qui s'était injectée dans mes veines m'avait rendu bien plus forte et courageuse. À l'époque mon travail représentait une part importante de ma vie.


Nous avions repris la route depuis seulement quelques minutes lorsque la camionnette s'arrêta à nouveau. J'en fus surprise car pour toutes les autres proies ils avaient pris soin de parcourir une dizaine de kilomètres avant de marquer l’arrêt. La tournure des événements ne me plaisait pas. Elle n'annonçait rien de bon. De manière totalement insensée je me mis à espérer que la justice s'était finalement rendu compte de son erreur et qu'on allait m'exfiltrer en cachette. Toute mon enfance ma mère m’avait répété qu’il fallait être optimiste et espérer le meilleur pour pouvoir l’obtenir. Elle insistait également sur le fait que Dieu était capable de corriger toutes les erreurs humaines. Spontanément je croisai les doigts.


Le moteur du camion se coupa puis les portières avant claquèrent.


— Laissons-la ici. Ça fera l'affaire. Ma femme m'attend dans une heure faut qu'on se dépêche sinon elle va encore me faire une crise, déclara l'instructeur d'un ton amusé.


— À vos ordres, répondit le conducteur.


Cette bribe de conversation me parut étrange. Elle n’avait aucun sens.


— 42C09 debout.


Le ton de l'instructeur me surprit car il était étonnamment moins autoritaire. Il était repu de l'exercice. Alors que je me levai, on me tira brusquement pour me faire descendre plus rapidement. En quelques secondes on me retira toutes mes chaînes. Je retrouvai une certaine forme de liberté.


Je ne réussis pas à partir en courant comme j'aurais dû le faire. Mon cœur tambourinait dans mes oreilles, l'adrénaline coulait dans mes veines, mais je restai étonnamment immobile. L'instructeur en chef et le conducteur échangèrent un regard avant d'éclater de rire.


— Heureusement qu'on l'a pas lâchée à l'endroit prévu, s’esclaffa l'instructeur.


— Allez cours, m'ordonna le conducteur en me dévisageant comme si je n'étais qu'une imbécile. Tu préfères qu'on te dépose au point prévu. Je t'assure qu'ils te louperont pas.


— Regarde ça ! On lui donne une chance de survivre et elle s’en fout.

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