Fyctia
Une sorcière moderne
Le soleil se leva et on entendait les femmes se précipiter aux fourneaux, une odeur de cannelle envahit les rues, comme pour les jours de fête. Les enfants se retrouvaient entre eux habillés aux couleurs de leur pays, enthousiastes, en chantant des chansons. Leurs mères, préparaient des gâteaux et des plats tous plus savoureux les uns que les autres, insouciantes du peu d’argent qu’il leur resterait après l’achat de tous ses ingrédients, car aujourd’hui était une journée bien spéciale, des drapeaux Portugais s’accrochaient aux fenêtres, et des sourires larges comme le ciel se postaient sur le visage de chacun et chacune qu’on apercevait dans la rue. Des vieux hommes apprenaient des chansons aux mômes qui venaient le voir, et allaient discuter avec les personnes qui, sur chaque recoin de rue, vendaient drapeaux, et autres objets pour montrer leur patriotisme. Un peu plus tard, les femmes amenaient leurs préparations culinaires avec fierté dans la seule maison du village possédant la télévision, tous les regards étaient fixés sur cette boite qui ne tarda pas à s’allumer, elles appelèrent leurs enfants, toujours dehors, les prévenant que sa allait commencer. Un silence incroyable régnait dans le village dans lequel on pouvait entendre les chats ronronner, les enfants n’avaient qu’à suivre la voix presque robotisée de l’émission qui déchaînait leur passions, qui leur indiquait ou aller. Un garçon menait fièrement son petit groupe d’amis, son ouïe était plus puissante depuis que son oreille avait été frôlée par une balle du fusil de son grand-père, l’hors d’une expédition typiquement masculine, depuis il disait qu’il pouvait même entendre les araignées tisser leur fil.
Seulement, ils se retrouvaient enfaite devant la maison de la sorcière, comment était-ce possible que le son de la télévision venait de là, se demandaient-ils, l’un d’eux émit l’hypothèse qu’elle ai une radio, car l’émission était aussi proposée à la radio, mais ils voulurent être surs, alors ils montèrent les uns sur les autres pour observer à travers la fenêtre. La sorcière était en train de tordre quelque chose sur une antenne camouflée dans le jardin, elle souriait, et ce n’était pas beau à voir, personne n’avait jamais vu ses dents; elles étaient aussi noires que du goudron. Les enfants rigolaient à cette vue si monstrueuse et devant une scène qu’ils imaginaient impossible ; la sorcière a la télévision ! Ils tombèrent au sol à force de rire bêtement, et se furent punir par l’un des grands pères venus les chercher. Le vieil homme attrapa son petit fils par l’oreille et tout en le grondant des mots les plus vulgaires qu’il avait dans son lexique, ses amis les suivaient encore plus morts de rire.
Une fois dans le salon plein à craquer de personnes et de nourriture, ils n’avaient même plus envie de raconter la folle histoire de la sorcière moderne qui se bat avec son antenne parabole, car pour certains c’était la première fois qu’ils pouvaient voir des personnes bouger dans la télévision, et même entendre ce qu’ils racontaient. Tout le monde semblait hypnotisé par cette machine à images noires et blanches. L’émission se passait à Dublin, en Irlande et pourtant des portugais étaient bel et bien là-bas. Les mères se regardaient entre elles discrètement comme pour se dire « On est en 71, eux sont à des kilomètres du Portugal, dans leurs plus beaux habits, et nous on est toujours là ».
8 commentaires
quentinL
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Il y a 5 ans
Alex64
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Il y a 6 ans
FlaviaZic
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Il y a 6 ans
Annastacia
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Il y a 6 ans
Sand Canavaggia
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Il y a 6 ans
Annastacia
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Il y a 6 ans
Weslou
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Il y a 6 ans
Annastacia
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Il y a 6 ans