Fyctia
Fille du haut de la montagne
De l’autre côté du village, la sorcière apprenait la victoire de la talentueuse chanteuse portugaise, et les cris de victoire du voisinage semblaient lui faire chaud au cœur, elle s’imaginait à sa place, sous les projeteurs, chantant, et décida d’aller préparer du pain perdu à la cannelle, tout en chantant à son tour une musique folklorique, mais c’est alors que dans l’ombre, une jeune femme ouvrit la porte d’une chambre de la maison, bailla et dis « Alors, maman qui a gagner ? » Le visage de la sorcière s’éclaircit, un sourire sincère d’amour venait caresser l’affreuse image qu’elle renvoyait généralement, elle répondit simplement : « Tonicha à gagner princesse, elle a chanter la chanson que tu aimes : « la fille du haut de la montagne » cela lui a surement porter chance », la jeune femme lui sourit, hésita à lui faire un câlin, mais finalement attrapa un mug et repartit dans sa chambre. La sorcière ferma alors les volets dans un soupir, arracha son nez, sa verrue, les poils, rangea le gros cousin qu’elle avait caché dans le dos, rangea ses faux membres en caoutchouc dans une boite, alla se laver les dents, mit une robe blanche ; semblable à un long pyjama à la mode, enfila de beaux sabots avec des décorations argentées qui étaient rangées tout en haut du placard, puis devant un miroir, elle se regarda sans les artifices qu'elles s'inflige quotidiennement sur le visage et le corps, heureuse qu'ils ne soient jamais devenus réels, puis parti avec un long châle lui couvrant le visage en direction des bois. Au milieu des arbres, elle semblait inquiète, regardant à gauche, à droite, que personne ne la voit, ses pas étaient hésitants, et parfois même elle se rangeait derrière un arbre croyant entendre le petit garçon sur sa charrue promenant les vaches, mais elle se fâchait contre elle-même, grondant à mi-mot qu’il le fessait uniquement le matin. Il n’y avait personne d’autre dans ce bois, qu’elle. Pourtant, elle n’était pas seule, la nature semblait s’animer en sa présence, les animaux la suivaient, et rien de cela ne l’effrayait, car elle les connaissait. Elle arriva au bout d’une heure ou deux dans une clairière encerclée de six chênes-lièges gigantesques, ou la brume les rejoignait s’épaississant au fur et à mesure, et rapidement la vision de la sorcière était nulle, mais elle continuait à agir comme si elle y voyait clair, allumant bougies et torches, chantant des chansons en trifouillant la terre, dansant en ronde, tendant ses mains à des danseurs imaginaires, poussée par le vent qui semblait la guider quelque part ou cette scène serait normale.
Pas loin de là, au même moment, Manuel se réveilla et essuya le filet de bave qui lui coulait sur la joue, il était rester toute la nuit auprès d’une vache enceinte, et avait eu du mal à garder ses deux yeux grands bien ouverts une fois qu’elle avait mis bas à son petit, comme il devait attendre que son grand père vienne surveiller la nouvelle maman et son veau, il c’est assis sur une botte de paille luttant contre le sommeil et à son réveil, le soleil était déjà apparu, et disparu. Pour ne pas faire honte à l’homme qui lui apprit le métier, Manuel rangea en courant toute l’écurie, donna à boire et à manger aux animaux et décida d’aller promener les vaches même s’il faisait pratiquement nuit. D’une seconde à l’autre, l’air refroidi et il senti ses poils se hérisser quand il vu toute la brume entourer les animaux, il tenta d’appeler ses vaches, en vain, elles ne bougeaient plus, comme pétrifiées par l’image de la lune qui naissait dans le ciel, il leva alors les yeux et vit, une femme en chemise de nuit, dansant et volant dans le ciel. Manuel secoua sa tête « Ce n'est pas possible » se disait-il, et pourtant il continuait de voir les cheveux noirs ondulés de cette femme qui ne semblait pas se soucier du monde extérieur, de la gravité, ni même remarquer que ses pieds ne touchaient plus le sol. Manuel avait peur, mais avait envie de s’approcher, quand il vit que la femme redescendait il a fait trois pas en arrière, c’est dit qu’elle allait surement très bien, s'approcha de ses vaches qui, au moment même ou la sorcière à reposer un pied à terre, se sont remises à bouger, puis retourna en silence jusqu'à l'écurie essayant de trouver une explication logique à ce qu'il venait de voir.
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Marco.F
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Alex64
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Margarida
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