Hiurda La Bête de la Terre des Rois Tradition - Partie 3

Tradition - Partie 3

*AVERTISSEMENT !*

Ce chapitre contient une scène de viol et de maltraitance.

Le début et la fin du passage concernés seront marqués de quatre astérisques (****)


Nishka se mit à parler à toute vitesse, suppliante.

« Votre excellence, n’ayant été prévenue de vos interventions, je n’ai pu l’apprêter pour le rituel d’ouverture, si vous me laissiez seulement le temps de…

— Silence ! Lakshan n’avait pas levé la voix, mais son ton menaçant suffit à la faire taire. »

Ishvar reprit la parole, comme si l’interruption n’avait pas eu lieu.

« Tu es déjà au courant du devoir d’une femme envers son mari. Mais une enfant n’ayant jamais accueilli son époux saigne lors de sa première fois. C’est la barrière de l’enfance qui se brise. Faire disparaître cette dernière trace d’incivilité revient à son père. »

La jeune fille n’avait pas eu le temps de comprendre les propos d’Ishvar que Nishka se jeta au pied de l’Empereur.

« Non ! Ayez pitié, elle n’est pas prête ! »


****

Aussitôt, Ishta vit du coin de l’œil Lakshan asséner un coup de pied au visage de la vieille femme tellement violemment qu’elle vola contre la bibliothèque à l’autre bout de la pièce. Une pile de livres lui retomba dessus et Nishka resta au sol, inconsciente, respirant difficilement.

Son père reprit la parole, mais la jeune fille ne l’entendait plus, soufflée par la brutalité de la scène, elle n’arrivait pas à reprendre pied dans la réalité. Oui, elle haïssait cette femme. Elle haïssait sa lâcheté, sa loyauté. Mais la voir ainsi lui retournait l’estomac. Le bruit sourd de la botte contre le crâne de Nishka ne voulait pas quitter ses oreilles, il tournait en boucle à l’intérieur de sa tête et lui faisait monter la nausée.

« Mettez-la en position. »

Deux paires de mains lui attrapèrent les bras et la plaquèrent face contre le bureau. Alors les paroles de son père remontèrent à la surface et l’information perça au travers du brouillard de sa confusion. Comment ça « Rituel d’Ouverture » ? Les deux gardes se placèrent de chaque côté du bureau, chacun tenant fermement un de ses poignets contre la table. La panique la prenait de plus en plus et elle ne chercha plus à la masquer, tentant de se libérer des soldats. Son père posa sa main sur le bas de son dos et lui parla d’une voix douce, comme on s’adresse à un enfant récalcitrant.

« Ne t’inquiète pas, Fille de Moi. L’esclave n’a pas fait son travail pour te préparer, mais ce ne sont pas les premiers poils que je vois. »

Aux enfers d’Ashung les poils ! Son père pensait-il vraiment que c’est ce qui la préoccupait dans l’instant ?

« Père, ne faites pas ça… Ayez pitié… »

Maudit soit cet homme. Maudites soient ses joues humides de larmes. Maudit soit cet Empire de dégénérés. Et maudite soit-elle de ne pouvoir rien faire d’autre que de le supplier misérablement !

Il écarta ses jupes, baissa ses bas et un gémissement de terreur pitoyable s’échappa d’entre ses lèvres. Elle tira plus fort sur ses bras, mais rien n’y fit. Son cœur battait si fort que ses côtes lui faisaient mal. Ou était-ce les sculptures du bureau de bois ?

« Allons, Fille de Moi, cesse de te débattre. Tu ne voudrais tout de même pas humilier ton mari lors de votre première nuit en souillant ses draps… »

Elle entendit son père ouvrir la ceinture de son pantalon et la terreur laissa place à la rage. Qu’il la tue ! Qu’il la tue plutôt que ça !

« Ne me touchez pas ! Faites-vous prendre par Ashung et laissez-moi en paix ! Soyez maudit ! Fils de chien ! »

Elle ne maîtrisait plus ni sa voix ni ses paroles et commença à insulter l'Empereur, les gardes et l’Empire alors que son père se touchait pour se préparer. Elle hurlait comme une démente, faire éclater sa rage semblait plus supportable que de ressentir l’horreur d’être impuissante, incapable de se défendre. Le moment lui parut durer une éternité, figé dans l’angoisse. Exposée aux yeux de l’homme qu’elle haïssait le plus sur cette terre, dérobée du seul bout d’intimité qu’il lui restait.

Elle sentit une douleur aiguë et soudaine lui déchirer les entrailles.

Son esprit lâcha prise, elle se tut et cessa de se débattre. Il ne lui subsistait plus rien à protéger, plus rien à défendre. Cet homme qui se disait son père lui avait tout volé. La douleur se transforma en brûlure alors qu’il la besognait à grand renfort de gémissement pitoyable. Avait-elle l’air aussi misérable que toutes les autres servantes utilisées devant ses yeux ? Aurait-elle, elle aussi, le visage déformé par l’humiliation ?

Les coups de reins de son père se firent plus pressants, le silence n’était brisé que par les spasmes du Roi des rois et le bruit humide, abject et répétitif de sa dignité bafouée.

Finalement, après une dernière convulsion, l’Empereur se retira.


*****

« Accompagnez-la à la calèche et disposez de l’esclave. »



La calèche ? Un rire hystérique s’empara d’elle alors que les gardes la remettaient sur pied. Comme c’était approprié. La déposséder de tout son être et la jeter dehors dans la foulée. Après tout, elle était le symbole même de sa décadence. Il suffisait au Grand Roi des rois de poser le regard sur elle pour voir tout ce qui ne va pas chez lui et dans son empire. Elle était le miroir de ses péchés, évidemment qu’il voudrait la voir partir au plus vite. Elle continuait à rire alors qu’on la traînait à travers la salle d’attente. Elle continuait à rire alors qu’on la traînait à travers les innombrables escaliers. Elle continuait à rire alors qu’on la traînait jusque dans le hall de la Maison des Bureaux.

Lakshan se tourna enfin vers elle.

« Silence. »

Elle lui rit au nez.

La rage déforma les traits du Chambellan et son poing se leva. Un instant, elle se tenait debout entre les gardes, l’instant d’après sa tête rebondit contre le sol en marbre et sa vision s’obscurcit. Elle reprit connaissance tandis que les soldats la remettaient sur pied. Lakshan attrapa son visage endolori d’une main et le souleva à hauteur de son regard.

« Tu as défié l’Empire pour la dernière fois, salope. Tu riras moins quand tu te feras pilonner par un barbare sauvage monté comme un taureau. Tu riras moins quand son poing te démolira la face. Et crois-moi, sale pute, avec ton caractère de merde il va te battre jour et nuit. Mon seul regret c’est l’humiliation que tu apportes à l’Empereur. Il aurait dû tuer ta putain de mère avant qu’elle ne mette bas. Maintenant, tiens-toi tranquille si tu ne veux pas rencontrer ton mari avec la moitié du visage en lambeau. »

L’haleine de Lakshan lui souleva le cœur. Comment avait-elle pu s’oublier ainsi ? Avait-elle réellement envisagé la mort comme une solution admissible ?

Les soldats lui firent passer la grande porte d’entrée et la lumière des soleils l’éblouit. Ses yeux n’avaient pas encore eu le temps de s’habituer qu’on la jeta sans ménagement dans la calèche. Lakshan la regarda s’emmêler dans ses robes avec un sourire mauvais et prit la parole d’une voix pleine de fiel.

« En route pour ta nouvelle vie, princesse. »

Et il ferma la porte.

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE


Tu as aimé ce chapitre ?

9

9 commentaires

Alpha17

-

Il y a un an

Son père?!!!

Marion_B

-

Il y a un an

J'aime so ire de démente. Elle devient tellement forte

Hiurda

-

Il y a un an

En bonne mère bien toxique, je dirais pour ma défense que je la rend plus forte 🫣

Marion_B

-

Il y a un an

Son rire..

Hiurda

-

Il y a un an

Mon cerveau à ajouter le R manquants sans rien me dire, j'avais même pas calculer qu'il manquait une lettre 😂

Mélanie Nadivanowar

-

Il y a un an

😱😱Pétard, son père est vraiment la pire des ordures. La pauvre 🥺🥺. J'espère vraiment que son époux la sauvera et ne sera pas comme ce monstre 🙏🙏

Ordalie

-

Il y a un an

... bon, je m'y attendais, mais on peut rajouter l'inceste institutionnalisé à la longue liste des trucs abjects approuvés par ce pays de merde. Je... ne peux pas vraiment expliquer ce que j'ai ressenti face à ce chapitre, si ce n'est une rage blanche ? Par pitié dis-moi que ce roi mourra de la manière la plus douloureuse et humiliante possible. Au moins Ishta est dehors ? Mais ça ne pourra jamais effacer tout ce que cet homme lui a fait (je refuse de l'appeler son père, il ne l'a jamais été et ne le sera jamais).

Hiurda

-

Il y a un an

Il se trouve que j'écris le chapitre avec la fin du roi aujourd'hui même ! 🫣 Mais pour savoir ce qu'il s'y dit il va falloir attendre un peu 😂
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